Les réactions internationales se multiplient pour rejeter fermement la reconnaissance par Israël du « Somaliland », une décision qui suscite une vive inquiétude sur les plans régional et international. Face aux répercussions potentielles de cette initiative, une mobilisation diplomatique accrue s’organise afin de préserver l’unité de la République fédérale de Somalie et d’éviter une nouvelle source d’instabilité dans la région stratégique de la Corne de l’Afrique et de la mer Rouge.

L’Union européenne a été parmi les premières à réaffirmer clairement sa position. Elle a souligné la nécessité impérative de respecter l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Somalie, rappelant que ces principes constituent des fondements essentiels du droit international. Bruxelles a insisté sur le fait que la préservation de l’unité somalienne demeure un pilier central pour la stabilité et la sécurité de l’ensemble de la Corne de l’Afrique, une région déjà confrontée à de multiples défis politiques et sécuritaires. L’Union européenne a par ailleurs mis en garde contre toute initiative unilatérale susceptible de compromettre les efforts en cours pour la consolidation de l’État somalien ou d’aggraver les tensions existantes.

Dans le même esprit, les États-Unis ont réitéré leur attachement à l’unité territoriale et à l’intégrité de la Somalie. Washington a rappelé son soutien constant à la souveraineté somalienne, soulignant que toute reconnaissance allant à l’encontre de cette position risquerait de fragiliser davantage l’équilibre régional. Cette position américaine s’inscrit dans la continuité de la politique de soutien aux institutions fédérales somaliennes et aux processus de stabilisation engagés ces dernières années.

Sur les plans arabe, islamique et africain, les condamnations ont été tout aussi fermes. La Ligue des États arabes, le Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ainsi que l’Union africaine ont exprimé leur rejet catégorique de la démarche israélienne. Ces organisations régionales et internationales estiment que cette reconnaissance constitue un précédent dangereux, susceptible de remettre en cause les frontières reconnues et d’encourager des mouvements sécessionnistes ailleurs sur le continent africain et dans le monde arabe. Plusieurs pays membres de ces organisations ont également fait entendre leur voix, affirmant que cette initiative représente une menace directe pour la paix et la sécurité dans la région de la Corne de l’Afrique et de la mer Rouge, zones d’importance stratégique majeure pour le commerce international et la sécurité maritime. Ils ont souligné que toute atteinte à l’intégrité territoriale de la Somalie pourrait avoir des conséquences en chaîne, allant de l’instabilité politique à la recrudescence des tensions sécuritaires.

Dans le cadre de cette mobilisation diplomatique, le Conseil de la Ligue des États arabes a annoncé la tenue d’une réunion extraordinaire au niveau des représentants permanents. Cette rencontre vise à examiner en profondeur les conséquences politiques, juridiques et sécuritaires de la reconnaissance israélienne du « Somaliland », tout en réaffirmant la position arabe commune en faveur de l’unité et de la souveraineté de la Somalie. Les États membres entendent ainsi afficher un front uni et coordonné face à ce qu’ils considèrent comme une violation des principes fondamentaux du droit international.

Parallèlement, une session d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies est attendue dans les prochains jours, à la demande des autorités somaliennes. Cette réunion devrait permettre aux membres du Conseil d’examiner la situation, d’évaluer ses implications pour la paix et la sécurité internationales et de réaffirmer le cadre juridique international relatif au respect de l’intégrité territoriale des États. Mogadiscio espère obtenir un soutien clair de la communauté internationale afin de dissuader toute tentative similaire à l’avenir.

À travers ces prises de position convergentes, la communauté internationale envoie un message sans équivoque : la question du « Somaliland » ne peut être traitée en dehors du cadre constitutionnel somalien et du droit international. Pour de nombreux acteurs, le respect de la souveraineté et de l’unité de la Somalie demeure une condition indispensable à la stabilité durable de la région, dans un contexte géopolitique déjà marqué par de fortes tensions.