À mesure que la chaleur s’intensifie à Djibouti-ville et à Tadjourah, de nombreux habitants prennent le chemin des hauteurs. Leur destination : Randa. Ce village accroché aux flancs de la montagne, connu pour son climat doux et son charme rural, devient en été un lieu de retrouvailles et de ressourcement.

Dès le mois de juin, les familles affluent de Djibouti, d’Obock et de toute la région. Pour beaucoup, ce pèlerinage annuel est une tradition. Randa n’est pas seulement une étape de vacances : c’est un retour aux racines, un havre où le temps semble suspendu.

Dans les ruelles bordées d’eucalyptus, l’animation reprend. Les maisons aux murs blanchis retrouvent leurs habitants saisonniers. Le marché se réinstalle, proposant fruits frais, galettes maison, produits laitiers et artisanat local. À l’ombre des vérandas, les conversations reprennent entre voisins, anciens et nouveaux venus.

L’économie du village profite naturellement de cette dynamique. Les commerçants locaux, souvent aidés par des membres de la famille revenus pour la saison, accueillent les visiteurs avec chaleur. « Randa, l’été, c’est un village qui respire autrement », confie Ahmed, un habitant revenu passer ses congés avec ses petits-enfants.

« On y retrouve ce que la ville nous fait oublier : le calme, la proximité, la nature.»

Au-delà de l’aspect pratique, c’est toute une ambiance qui enveloppe le séjour. L’air y est plus léger, les nuits plus fraîches, les échanges plus simples. Ici, la convivialité ne s’invente pas : elle est enracinée dans le mode de vie, transmise de génération en génération.

En offrant une parenthèse loin du tumulte, Randa continue d’incarner, année après année, une forme d’authenticité rare. Un village qui n’a pas besoin de changer pour plaire. Il lui suffit d’exister, tel qu’il est.

Ali Salfa