
Au lendemain de l’inauguration de la nouvelle station d’épuration de Douda, le Projet d’Extension et de Réhabilitation du Réseau d’Assainissement de Djibouti (PERRAD) poursuit son déploiement sur le terrain. Mardi, une importante campagne de sensibilisation a été officiellement lancée à l’intention des habitants du Quartier 7 bis, lors d’un atelier tenu au siège de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD).

Cette campagne marque le véritable envol du projet, qui vise à transformer durablement les conditions de vie dans plusieurs quartiers populaires de la capitale. À travers la pose de nouvelles canalisations et la généralisation des raccordements au réseau public, PERRAD entend offrir une réponse structurelle aux défis de l’assainissement urbain.
Sous l’impulsion de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement de Djibouti (ONEAD), dirigé par M. Mohamed Fouad Abdo, et avec le soutien du Ministère de l’Agriculture et de l’Eau, le projet cible les quartiers de Cité Stade, Quartiers 5, 6, 7 et 7 bis. Il s’agit d’y mettre en place un système moderne de collecte des eaux usées, lesquelles seront acheminées vers la station de Douda pour y être traitées avant d’être réutilisées, notamment dans l’agriculture et, à terme, dans la production d’électricité. Le projet est cofinancé par un consortium de partenaires, notamment l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Union Européenne. Il ambitionne de révolutionner la gestion de l’eau à Djibouti, en mettant l’accent sur la durabilité, l’hygiène publique et la valorisation des eaux traitées.
L’adhésion des communautés au cœur du projet
L’atelier de sensibilisation du Quartier 7 bis a rassemblé de nombreux participants : des habitants du quartier, des élus locaux, des représentants de la mairie de Boulaos, de la sous-préfecture, des chefs coutumiers et des associations communautaires. Tous ont été conviés à prendre part à ce moment d’échange autour d’un projet qui les concerne au premier chef.
L’intervention de M. François Dolambi, expert en communication sociale et cofondateur du cabinet EcoHumanis Consulting, a été au cœur de cette rencontre. Avec le soutien de Mme Neimo Saleh Salem de l’UNFD, qui a assuré la traduction en langue locale, il a expliqué avec clarté les enjeux du projet et les comportements à adopter pendant les travaux.
Il a notamment insisté sur la nécessité de protéger les enfants contre les dangers liés à l’installation des boîtiers (systèmes de collecte des eaux usées), de prévenir les accidents liés aux tranchées et d’adopter une attitude citoyenne face aux efforts d’aménagement urbain. Le message principal : la réussite du projet repose aussi sur l’implication active des populations.
Outre l’UNFD, partenaire clé pour la mise en œuvre communautaire du projet, plusieurs acteurs institutionnels et techniques étaient présents lors de l’atelier.
L’ONEAD était représenté par ses ingénieurs, M. Abdourahman Dahan et Mme Faiza Goumaneh. Mme Léa Turpain, cheffe de projet à l’AFD, a également pris part aux échanges, aux côtés de M. François Piot, directeur de l’entreprise Vinci, chargée de la réalisation des travaux, et d’un représentant du bureau EGIS, responsable du contrôle qualité. Le Bureau d’Études EcoHumanis Consulting, qui a conçu la stratégie de communication du projet, assure l’encadrement méthodologique de ces ateliers de sensibilisation, en veillant à une démarche inclusive et participative.
À l’issue de la séance, les participants du Quartier 7 bis se sont exprimés favorablement sur le projet PERRAD. Leurs avis, observations et recommandations ont été pris en compte dans l’évaluation des impacts, avec un souci de respect des normes sociales et environnementales.
Pour les habitants, ce projet représente bien plus que des travaux d’assainissement : c’est un pas vers une ville plus propre, plus sûre, et plus vivable. En clair, une transformation du quotidien qui donne un nouveau visage à Djibouti.
Saleh Ibrahim Rayaleh