Le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, a fait part de cette conviction dans le cadre de sa participation aux travaux, entamés hier lundi à Luanda, capitale de l’Angola, du 7e  sommet UA-UE.

Le Chef de l’État a souligné que, face à l’accélération constante des mutations mondiales et à la propension des défis actuels à engendrer rapidement des enjeux majeurs, il apparaît indispensable que l’Europe et l’Afrique s’accordent sur un cadre précis d’actions, de coopération et de coordination.

Dans son argumentaire, le Chef de l’Etat a mis en lumière la vocation établie de la « Vision Commune 2030 », adoptée par les deux ordres à la foulée de leur dernière assise, le 6e Sommet UA-UE qui s’est tenu en Belgique en 2022, à servir de charte préalable d’actions, de prévisions et d’objectifs dans la coopération en faveur d’un partenariat de succès entre l’Afrique et l’Europe.

« La Vision Commune 2030 constitue, aujourd’hui, la feuille de route stratégique d’un partenariat modernisé, équilibré et orienté vers des résultats concrets. », a, à ce propos, affirmé le Président Guelleh.

Elle a valeur à ses yeux, a-t-il indiqué ensuite, de repère viable actuel susceptible de conférer aux deux Continents, « dans un monde marqué par des fragmentations géopolitiques, l’érosion du droit international et la multiplication des crises », un véritable statut « de défenseurs résolus d’un multilatéralisme rénové, inclusif et efficace. ».

Au-delà, le Président de la République mit amplement à profit sa participation au 7e  Sommet UA-UE pour procéder à l’inventaire global de dossiers et problématiques requérant une collaboration rapide et synergique entre les deux ordres.

Il a, au 1er chef de ces défis, fait état de l’urgence liée à la sécurisation de la mer Rouge, « artère vitale du commerce international, pivot de la sécurité énergétique, point de jonction stratégique entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique ».

Dans l’énumération des griefs hautement préjudiciables auxquels le corridor névralgique maritime mondial qu’est la mer Rouge est devenu en proie depuis 2023, le Président Guelleh a, entre autres, cité « des attaques armées contre les navires, des tensions régionales persistantes et une résurgence de la piraterie dans le Golfe d’Aden ».

« Ces actes ont perturbé les chaînes d’approvisionnement internationales, accru les coûts de transports maritimes et fragilisé les économies des deux continents», a, dans son élan, fait observer le Président de la République pour qui, la rémission à ces préjudices est alliée, pour l’Afrique et l’Europe, à la capacité d’intensifier leur partenariat sécuritaire autour de cette problématique. « La stabilisation et la sécurisation de la mer Rouge ne pourra être obtenue que par une approche collective, structurée et inclusive, fondée sur une coordination étroite entre l’Union africaine et l’Union européenne » a, à ce sujet, plaidé en substance le Chef de l’Etat, appelant de ses vœux à l’extension du mandat de « l’Opération EUNAVFOR ASPIDES, prolongée jusqu’en 2026 »

« Djibouti soutient la finalisation d’un accord de coopération renforcée avec l’opération Atalante. ASPIDES doit désormais s’inscrire dans une architecture régionale intégrée, conforme aux principes de la Vision Commune 2030 », a, sur ce volet, suggéré en définitive le Président Guelleh.

Parmi les autres dossiers autour desquels l’Europe et l’Afrique seraient inspirés d’entériner une collaboration synergique, le Président de la République a mentionné les nombreuses problématiques à l’ordre du jour dans la région de la Corne de l’Afrique.  

« Entre 2022 et 2025, notre région a profondément été affectée par la guerre au Soudan, la situation fragile au Soudan du Sud, la pression migratoire avec près de 300.000 migrants sur notre territoire ainsi que la résurgence de l’insécurité maritime », a ainsi relayé le Président Guelleh.

Il a estimé, là aussi, que la réalisation d’un partenariat de succès autour de ces problématiques réside dans la perspective d’une coopération renforcée entre l’Europe et « l’IGAD, la plateforme la plus crédible pour la médiation, la diplomatie préventive, l’alerte précoce, la sécurité frontalière et l’intégration régionale ».

Elle réside également, a-t-il fait valoir, dans la détermination « de nos partenaires européens à renforcer leur appui, en cohérence avec les conclusions du Dialogue Djibouti-UE de mars 2024 et des engagements pris lors des consultations de mai 2025 », réitérant l’engagement constant de notre pays à « faire du partenariat UA-UE un modèle de coopération moderne, équilibrée et anticipative ».