La République fédérale de Somalie a vivement dénoncé devant le Conseil de sécurité des Nations unies la décision unilatérale d’Israël de reconnaître le Somaliland, région du nord de la Somalie, comme État indépendant. S’exprimant lors d’une réunion d’urgence consacrée aux menaces contre la paix et la sécurité internationales, l’ambassadeur de Somalie auprès de l’ONU  M. Abukar Dahir Osman a qualifié cette reconnaissance de violation flagrante du droit international et d’atteinte directe à la souveraineté somalienne.

Dans une intervention ferme et sans ambiguïté, le représentant somalien  a rappelé que le Somaliland fait partie intégrante du territoire somalien, tel que reconnu par les Nations unies, l’Union africaine et l’ensemble de la communauté internationale. Toute tentative de reconnaissance extérieure d’une entité sécessionniste, a-t-il insisté, est « nulle et non avenue » et ne saurait produire aucun effet juridique.

La Somalie a souligné que la décision israélienne contrevient aux principes fondamentaux consacrés par la Charte des Nations unies, notamment le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale des États. Elle viole également l’Acte constitutif de l’Union africaine, qui rejette explicitement toute remise en cause des frontières héritées de la décolonisation.

Selon l’ambassadeur somalien, ce geste unilatéral ne constitue pas seulement une atteinte au droit international, mais représente aussi une ingérence directe dans les affaires intérieures de la Somalie, fragilisant les efforts en cours pour consolider la paix, la stabilité et la réconciliation nationale après des décennies de conflit.

Un risque majeur pour la stabilité régionale

Le discours a également mis en garde contre les conséquences sécuritaires de cette reconnaissance pour la Corne de l’Afrique et la région stratégique de la mer Rouge. La Somalie estime qu’une telle décision pourrait encourager les groupes armés, raviver les tensions internes et régionales, et compromettre les progrès réalisés grâce au soutien des Nations unies, de l’Union africaine et des partenaires internationaux.

Le représentant somalien a insisté sur le fait que toute tentative de fragmentation d’un État africain crée un précédent dangereux, susceptible d’alimenter l’instabilité sur l’ensemble du continent. Au cours de son intervention, la Somalie a également exprimé sa ferme opposition à toute hypothèse de relocalisation forcée de populations palestiniennes sur son territoire, évoquée dans le contexte de cette reconnaissance.

Une telle démarche, a rappelé l’ambassadeur, constituerait une violation grave du droit international humanitaire. En tant qu’État souverain, la Somalie conserve l’entière autorité sur son territoire et sur toute activité qui s’y déroule.

En conclusion, la Somalie a appelé le Conseil de sécurité à réaffirmer sans équivoque son attachement aux principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, et à condamner toute reconnaissance unilatérale de régions sécessionnistes. Le représentant somalien a exhorté les membres du Conseil à agir avec clarté et responsabilité afin de préserver l’ordre international fondé sur le droit.

« La paix et la sécurité internationales ne peuvent être garanties que par le respect strict de la Charte des Nations unies », a-t-il souligné, appelant la communauté internationale à se tenir aux côtés de la Somalie face à ce qu’elle considère comme une menace directe à son unité nationale.