Une délégation conduite par le Secrétaire Général du ministère de l’Intérieur Monsieur Souleiman Moumin Robleh et composée des représentants du PNUD, du Conseiller Technique du ministre de l’Intérieur et du responsable du Bureau d’Etudes CTID s’est rendue le dimanche 22 décembre 2024 dans les localités de Bakeere et Sadli situées à 60 km du chef lieu de Dikhil.

L’objectif de cette mission consistait à réceptionner des ouvrages réalisés dans le cadre du renforcement de la Cohésion sociale. En effet, le ministère de l’Intérieur s’est engagé, en partenariat avec le PNUD et CTID, à l’élaboration d’une Stratégie Nationale de Cohésion Sociale depuis 2022. Cette initiative vise à instaurer une dynamique d’inclusion sociale. Elle ambitionne également de garantir une représentation équilibrée de la diversité djiboutienne ainsi qu’un accès équitable aux opportunités économiques et aux ressources. En tant que garant de la sécurité publique et civile, de la protection des biens et des personnes, et du contrôle des frontières, le Ministère attache une importance particulière à la cohésion sociale, tant intercommunautaire qu’intracommunautaire. Cette cohésion est en effet essentielle pour consolider l’unité, l’égalité, la paix et, in fine, favoriser un développement socio-économique durable.

Fort de cette dynamique, plusieurs projets à fort impact social ont été réalisés dans les localités de Bakerre et Sadli habitées respectivement par la communauté Somali et celle d’Afar.

Il s’agit, entre autres, de la construction de deux (02) puits de Bakeere et deux (02) autres puits à Sadli. Il faut noter que ces puits sont modernes et sont entièrement construits en éléments de béton préfabriqué pour la partie inférieure et en béton coffré en surface.

Des équipements de surface ont également été aménagés. Ceux-ci comprennent un réservoir de 35m 3 en moellons construit à proximité des puits et un abreuvoir des dimensions intérieures de 5m de long, 80cm de large et de 25cm de profondeur pour permettre de couvrir les besoins en eau pour du bétail. Le projet a également prévu la construction de bornes fontaines installées à proximité du réservoir et de conduite d’adduction et de distribution d’eau. Par ailleurs, à son arrivée dans la première localité de Sadli, la délégation a été chaleureusement accueillie par le Chef du village, en la personne, de M. GONA Idris. Elle a longuement discuté avec la population sur l’impact de ce projet. Le chef du village a mis en exergue les bienfaits des actions entreprises qui ont impacté positivement leur vie. L’eau étant source de vie, la population en a profité pour s’organiser en coopérative et de planter des melons, des piments, des pastèques etc. Elle écoule ces produits sur le marché intérieur et empoche chaque semaine une somme d’argent de 450 000Fdj soit un revenu avoisinant les 2 000 000Fdj par mois.

La localité, jadis, déserte et sans eau se retrouve pleine de vitalité et productrice de produits vivriers.

Par la suite, la délégation a pris la direction de la localité de Bakeere située à environ 4 kilomètres de Sadli où elle a été accueillie là aussi par le chef du village M.Osman Sougueh. Les ouvragés réalisés dans cette localité sont fonctionnels. Cependant, les populations qui y vivent ne cultivent pas la terre.

Pour inverser la tendance, il a été encouragé aux membres de la coopérative de Sadli à partager leur savoir faire en matière de jardinage avec leurs frères de Bakeere afin qu’ils puissent réussir à cultiver la terre. Le message a été entendu, les deux communautés se sont engagées à s’entraider et à réussir ensemble.

Il faut savoir que le but de la réalisation de ces travaux est de créer une parfaite symbiose entre les deux communautés qui vivent dans ces localités. Le temps de la guerre étant révolu emportant avec lui son lot de malheurs, le moment est venu d’inculquer la culture de la paix et du travail à la population afin d’amorcer un processus de développement durable.

Pour terminer, force est de reconnaître que le rôle du ministère de l’Intérieur et du PNUD qui ont travaillé en partenariat sur ce dossier a été déterminant pour le renforcement de la cohésion sociale dans ces localités. Une question cependant : faut-il s’arrêter en si bon chemin ou continuer sur cette lancée pour passer à la seconde phase du projet qui consisterait à promouvoir l’agropastoralisme? Le développement de cette pratique contribuerait à coup sûr à une adaptation de ces populations rurales au changement climatique.