Comment qualifier cette aventure humaine? Les mots me manquent pour la décrire. Formidable elle l’a été. Trois longues semaines où je faisais partie d’un groupe de 15 journalistes africains venu couvrir les JO de Paris dans le cadre d’un programme intitulé « Paris medias 2024 »  mis en place par CFI pour poser  un regard africain sur les  JO.

Tout d’abord,  il y a eu cette rencontre avec le Président Macron qui avait reçu le 22 juillet dernier à l’Elysée la presse internationale venue couvrir les JO. Un moment mémorable car la plupart de mes collègues mettaient les pieds à l’Elysée pour la première fois. Subjugués par le lustre des lieux, ils l’étaient. Mais passons.

Que retenir de ces trois semaines très intenses ? D’abord un rythme soutenu. Très soutenu. L’expression métro-boulot-dodo a pris tout son sens. Chaque jour lever à 6h du matin.

De mon lieu de résidence à Bagneux dans le 92 (Hauts de Seine) pour rallier la station Afrique située à  L’Ile-Saint-Denis où était située notre rédaction, presque 2 h de trajet en traversant tout Paris.

Le petit déjeuner dans une boulangerie pas loin de chez moi inaugurait ma journée. Café et croissant croustillant. Rien de plus délicieux. Les Français sont champions dans la fabrication des viennoiseries.

Ici, tout le monde est pressé. Il n’y a pas de temps à perdre. On court pour ne pas rater le train, le bus. La nonchalance, les pas lourds et l’air de promenade qui caractérisent mes compatriotes au pays n’ont pas court sous ces cieux.  Ici, on ne parle pas à l’inconnu. Tout le monde à l’air occupé, l’air pensif, stressé, renfrogné. La chaleur humaine, la bonne humeur, les cris de joie, les palabres et l’ambiance bon enfant du pays commencent à me manquer dès la première semaine.

Ici on évite de faire le moindre petit bruit pour ne pas importuner les voisins. On  doit chuchoter certaines fois pour communiquer. Mais bon, c’est la vie en France et en Europe. Rien à voir avec mon Afrique agitée et avenante. A chaque fois que je reviens sur le Vieux continent, j’ai tendance à l’oublier et  on me le rappelle souvent.

Et si je parlais de notre rédaction éphémère ? Une formidable équipe. Des collègues venus de différents pays mais ayant en commun la passion du métier de journaliste.

Dès les premiers jours nous avons tous sympathisé les uns avec les autres. C’est devenu rapidement comme si nous nous connaissions depuis une éternité.

La collaboration, l’entraide, l’esprit d’équipe a pris le pas sur les comportements réservés des premiers jours. Vite, nous avons constitué une famille soudée et solidaire.

L’équipe pédagogique ? La meilleure que nous puissions avoir. Sans leur jeter des fleurs, ils ont été à la hauteur de la mission. Des pros. Chacun dans son domaine. Rien  à redire. J’ai vécu une expérience enrichissante avec eux. Noel, Frank et Sylvie m’ont vraiment marqué.

Trois mots pour décrire leur attitude durant toutes ces trois semaines.  Exigence, patience et professionnalisme.

Journaliste depuis bientôt 25 ans, j’ai appris beaucoup de choses avec eux. On apprend tous les jours. L’humilité est mon point fort. Ce qui me permet d’avancer dans la vie de tous les jours.

La conférence de rédaction matinale était un moment de retrouvailles et de réflexion sur la journée de travail. Une vraie séance d’échanges, de proposition d’angles de traitement des sujets.

Sinon les JO de Paris 2024 seront gravés à jamais dans ma mémoire. Ce n’est pas tous les journalistes qui ont la chance de couvrir un tel évènement planétaire. Certains finissent leur carrière sans avoir eu cette opportunité.

Je repartirai de Paris avec un sacré baluchon d’une nouvelle expérience, d’une nouvelle étape dans ma carrière de journaliste. J’ai fait partie d’une rédaction internationale, africaine.

Côtoyé, durant ce temps, différentes compétences, différentes manières de traiter l’info, divers  regards sur les sujets et le traitement de l’info.

Merci à CFI et notamment à Myriam, responsable de ce projet qui a dirigé cette aventure avec rigueur et professionnalisme.

Paris va certainement me manquer avec ses métros, ses trams et ses bus, et ses lieux mythiques. Ciao !

Kenedid Ibrahim Houssein

Journal La Nation Djibouti

Paris media 2024