La célébration de la commémoration de l’indépendance nationale est l’occasion de rendre un vibrant hommage à la mémoire des martyrs de la lutte pour la souveraineté nationale. Mohamed Ahmed Houmed, plus connu sous le sobriquet de “Doudou” fait partie de ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur vie pour que leur peuple vive libre et qui occupent une place particulière dans la mémoire collective. Militant indépendantiste engagé, Doudou fut fauché en pleine jeunesse, à l’âge de 26 ans, lors d’une manifestation pacifique à Tadjourah, organisée à l’occasion de la visite d’une mission de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) venue évaluer la volonté d’autodétermination du peuple djiboutien.

Une période de tensions et d’espoir

Nous sommes en avril 1976. Le Territoire français des Afars et des Issas (TFAI), dernière colonie française sur le continent africain, est traversé par un vent de révolte. La population, de plus en plus déterminée à mettre fin à la tutelle coloniale, réclame son droit à l’indépendance. Face à ces aspirations, les autorités françaises opposent une fin de non-recevoir, justifiant leur position par une prétendue volonté populaire de rester sous administration française. C’est dans ce climat tendu que la mission d’observation de l’OUA arrive à Djibouti le 30 avril 1976. Après des rencontres dans les régions du sud, elle prévoit de poursuivre son périple à Tadjourah, au nord du pays.

Un drame sous les yeux de l’Afrique

Le 2 mai 1976, alors que la délégation africaine

atterrit à Tadjourah, des centaines de personnes venues de toutes les régions du pays se rassemblent pour exprimer leur désir d’indépendance. Pancartes à la main, slogans pour la liberté à la bouche, ils espèrent interpeller la conscience du continent africain. Mais la réponse des forces coloniales ne se fait pas attendre. La Garde territoriale ouvre le feu sur les manifestants. Un tir mortel atteint Doudou à la tête, sous les regards incrédules et choqués des émissaires africains. Le jeune militant tombe, devenant à jamais le symbole du prix du combat pour la liberté.

Un sacrifice qui a renforcé la lutte

Le décès de Mohamed Houmed Doudou fut un électrochoc. Son sacrifice, loin d’étouffer les voix de la contestation, a galvanisé la mobilisation pour l’indépendance. Moins de deux mois plus tard, le 27 juin 1977, Djibouti devenait une nation libre et souveraine. Aujourd’hui, Doudou est salué comme un héros national. Son engagement, son courage et son ultime sacrifice restent gravés dans l’histoire de notre pays. Il incarne la dignité d’un peuple qui a refusé la soumission et s’est levé pour écrire sa propre histoire.

Une mémoire vivante

En cette période de commémoration, rendre hommage à Mohamed Ahmed Houmed “Doudou”, c’est honorer tous ceux et toutes celles qui ont donné leur vie pour que Djibouti vive libre. Son exemple rappelle aux nouvelles générations la valeur de la liberté chèrement acquise, et la responsabilité de préserver les idéaux de justice, de paix et d’unité.

HA