
« Favoriser les échanges d’expériences et le renforcement des bonnes pratiques »
Que pouvez-vous nous dire sur le MAEP ?
Le MAEP est un instrument africain, destiné exclusivement aux pays africains, et auquel les Etats adhèrent volontairement. Il couvre de façon exhaustive quatre déclinaisons de la gouvernance, la démocratie, la politique, l’économie, la gouvernance des entreprises et enfin le développement socio-économique. Par ailleurs, il constitue une « contrainte volontariste » à laquelle les dirigeants africains acceptent de se soumettre afin que leurs pratiques de la gouvernance soient évaluées à l’aune de normes et codes de conduite sains, définis et mis en place par ses chefs d’Etat et de gouvernement.
Quels sont les objectifs du MAEP pour les pays membres?
Avant tout les États Membres de l’Union africaine (UA) adhèrent volontairement au MAEP, en vue de favoriser l’adoption de mesures, normes et pratiques conduisant à la stabilité politique, à la croissance économique, au développement durable et à l’accélération du processus d’intégration économique régionale. Ceci étant dans le but de favoriser les échanges d’expériences et le renforcement des bonnes pratiques, y compris l’identification des lacunes pour les pays participant, l’évaluation des capacités à renforcer. Bref, ce mécanisme favorise aussi le partage et l’apprentissage réciproque grâce à un dialogue constructif et persuasif.
Parlez-nous de la récente tournée de la délégation des experts du MAEP dans notre capitale et nos régions de l’intérieur.
Une délégation, composée d’experts du MAEP, a séjourné dans notre pays afin d’évaluer notre système de décentralisation. En fait comme je l’avais mentionné auparavant, le MAEP est un programme accepté d’un commun accord et adopté volontairement par les Etats membres de l’Union Africaine en vue de promouvoir et de renforcer des normes élevées de bonne gouvernance. L’évaluation par les pairs est un mécanisme d’auto-évaluation. L’ objectif de la mission était de mener des consultations les plus larges possibles avec les responsables du gouvernement , des institutions de la république , les parlementaires , les ministères sectoriels , les représentants de la société civile , de la presse ,les préfectures des régions , des jeunes , des femmes et des organisations non gouvernementales (ONGs), ceci dit pour renforcer la décentralisation dans de la République de Djibouti et de faire profiter l’ expertise pluridisciplinaire des experts dépêchés par le MAEP.
Pourquoi avoir choisi l’évaluation de la décentralisation fiscale ?
En 2008 Djibouti adhère au mécanisme d’évaluation par les pairs. S’en suit en 2012 la mise en place des trois structures permanentes du MAEP à Djibouti. C’est en 2017 qu’un plan d’action a été élaboré afin de consolider et réaffirmer notre position en tant que pays membre du MAEP. Le MAEP est mandaté de veiller à ce que les politiques et pratiques des Etats participant se conforment aux valeurs convenues dans les quatre domaines d’intervention suivants : la démocratie et gouvernance politique, la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et le développement socio-économique. Il y a aussi une partie transversale que les pays membres choisissent là où ils ont le plus de difficulté. Dans notre pays, il s’est avéré que le gouvernement s’est penché sur la décentralisation fiscale et la meilleure façon de collecter les impôts fonciers et les patentes dans les régions. Dans cette optique, le choix du gouvernement a été payant puisque les experts ont effectué cette tournée dans le but de s’imprégner les avancées de Djibouti en matière de décentralisation fiscale et de budgétisation de celle-ci.
Combien de rapports avez-vous produit en tant que représentant du MAEP à Djibouti ?
On a réalisé le rapport d’auto-évaluation -pays suivi, d’un deuxième rapport qui est celui du plan d’action national (PAN) qui permet de corriger toutes les lacunes constaté dans le précédant rapport d’auto-évaluation et met en adéquation le plan du développement du pays.
Comment accroître la visibilité du MAEP auprès des sociétés civiles et les politiques africaines ?
Le défi de visibilité du MAEP auprès des Africains du continent et de la diaspora africaine devra être comblé grâce à des partenariats souples avec les composantes de la société civile. Des éléments de la société civile et les médias doivent s’impliquer pour relayer l’information sur le MAEP jusqu’au niveau administratif décentralisé le plus bas. La coopération avec d’autres organisations régionales et les Nations Unies est aussi une autre façon d’accroître la visibilité du MAEP.
Un dernier mot pour conclure.
Œuvrons tous pour le développement de notre pays. Et que Dieu nous facilite la tache.
Propos recueillis par Souber