
Alliant éducation et prévention, Dr. Oum Kaltoum Mohammed Mahyoub, spécialiste en nutrition, prend en charge les patients atteints de maladies chroniques, comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, …etc, d’une part et sensibilise la population sur l’importance d’une alimentation saine et équilibrée. Clinicienne à l’hôpital militaire soudanais, Dr. Oum Kaltoum, nous a accordé un entretien au cours duquel, elle aborde des sujets liés aux systèmes alimentaires de notre population et notamment aux défis nutritionnels spécifiques à Djibouti. ENTRETIEN
La Nation : Nous vous remercions Dr, pour cet entretien que vous nous accordez malgré votre agenda chargé. Pouvez-vous, vous présenter brièvement à nos lecteurs avant d’aborder notre interview ?
Dr. Oum Kaltoum : Je suis spécialiste clinique en nutrition. Je suis titulaire d’un Bachelor en nutrition thérapeutique. Mon travail consiste à offrir des consultations et des conseils nutritionnels adaptés, pour encourager un mode de vie sain et équilibré, tant au niveau individuel que collectif.
Quels sont les principaux motifs de consultation dans votre spécialité de diététicienne dans le secteur paramédical ?
Je reçois principalement des consultations pour des maladies chroniques très courantes aujourd’hui, comme le diabète, les maladies cardiaques, les désordres du cholestérol, entre autres. Mon rôle est d’élaborer des plans nutritionnels adaptés à chaque pathologie, avec un suivi personnalisé qui tient compte des besoins spécifiques de chaque patient.
Pouvez-vous nous parler des problèmes de santé liés aux systèmes nutritionnels et alimentaires spécifiques à Djibouti ?
À Djibouti, nous observons des carences nutritionnelles qui affaiblissent le système immunitaire et rendent la population plus vulnérable aux infections. Les troubles métaboliques et cardiovasculaires sont en forte augmentation, souvent en raison d’une alimentation déséquilibrée qui accroît le risque de maladies chroniques.
Le diabète est le premier problème de santé, principalement en raison de mauvaises habitudes alimentaires et d’un manque de sensibilisation de la population aux bienfaits d’un régime équilibré pour ralentir la progression de la maladie. Vient ensuite le cholestérol, avec des taux élevés de triglycérides chez de nombreux patients, qui se limitent souvent à un traitement médicamenteux sans prendre en compte l’importance de l’alimentation. Enfin, l’hypertension artérielle et les maladies rénales sont également préoccupantes, en raison du non-respect des proportions de sodium, potassium, calcium et protéines dans l’alimentation, éléments pourtant essentiels pour réduire les symptômes et limiter l’évolution de ces maladies.
Quels conseils donneriez-vous aux patients atteints de maladies cardiovasculaires ou de troubles métaboliques comme le diabète, le cholestérol ou les maladies thyroïdiennes ?
Comme vous le savez, les maladies vasculaires ont des causes variées : tabagisme, hypertension, diabète, hypercholestérolémie, et mauvaise alimentation. Le diabète, les maladies cardiaques et les troubles thyroïdiens nécessitent chacun une alimentation spécifique et un suivi rigoureux.
Par exemple, les traitements pour la thyroïde peuvent interagir avec certains aliments tels que le soja, le lait, le thé vert, le chou-fleur, le brocoli, le chou, la patate douce, les fraises et les pistaches. Les patients cardiaques, quant à eux, bénéficieraient d’un régime de type méditerranéen, tandis que les diabétiques doivent privilégier les aliments riches en fibres et éviter les sucres et sucreries.
Le médecin nutritionniste peut également accompagner les sportifs et jouer un rôle dans leur réussite. Etes-vous consulté dans ce domaine aussi?
L’une des missions principales du nutritionniste sportif est d’aider les athlètes à atteindre leurs performances maximales, notamment en ajustant les proportions de macronutriments (protéines, glucides, lipides) selon le type de sport et l’intensité de l’entraînement. Il s’agit d’accompagner les sportifs dans la gestion de leur nutrition, que ce soit pour la préparation aux compétitions ou pour la récupération post-effort. Tous les pays mettent en place ce type de soutien pour leurs sportifs. J’ai eu une formation spécialisée dans ce domaine et serais prête, avec grand plaisir, à collaborer si le département sportif national sollicitait mes services. Pour répondre à votre question, j’ai suivi une formation spécialisée en nutrition sportive, je n’ai pas encore reçu de demande émanant de ce secteur mais je suis prête à collaborer avec les instances sportives nationales, si on sollicitait mes services, pour maximiser les performances des athlètes djiboutiens lors des compétitions régionales ou internationales.
Propos recueillis par Djibril Abdi Ali