Le départ du Président Ismail Omar Guelleh pour Beijing, hier matin, marque une nouvelle étape dans l’approfondissement des relations entre notre pays et la République populaire de Chine. Intervenant à l’occasion du 9e Sommet du Forum pour la Coopération sino-africaine (FOCAC), cette visite ne se limite pas à un simple échange diplomatique. Elle représente un jalon essentiel dans le partenariat stratégique entre nos deux nations.
La participation active de Djibouti au FOCAC souligne sa volonté de s’inscrire dans la dynamique de la « Ceinture et la Route », le projet phare de la politique étrangère chinoise. Cette initiative de coopération transcontinentale accorde, en effet, une place centrale à l’Afrique. Et Djibouti, avec sa position géostratégique unique, est bien placé pour en être un acteur clé.
Les investissements chinois dans les infrastructures djiboutiennes, notamment le port de Doraleh et les Zones franches, témoignent de la confiance de la Chine dans le potentiel de Djibouti en tant que hub logistique régional. Ces investissements, au-delà de leurs retombées économiques, sont porteurs d’un transfert de savoir-faire technologique susceptible de transformer l’économie djiboutienne.
Certes, aussi bien la Chine que les pays africains – en particulier le nôtre – ont grand intérêt à maximiser les bénéfices de leurs partenariats. Pour cela, toutes les parties doivent veiller à ce qu’ils soient mutuellement avantageux et s’inscrivent dans une vision de développement durable. Le transfert de technologie, par exemple, doit être encadré de manière à favoriser la montée en compétence des travailleurs djiboutiens et à promouvoir l’innovation locale. Par ailleurs, nous ne pouvons pas perdre de vue la nécessité d’une coopération alignée avec les objectifs de diversification économique de la République de Djibouti. Afin de réduire notre dépendance vis-à-vis des infrastructures portuaires, le développement des secteurs comme l’agriculture et les énergies renouvelables est plus que jamais vital.
L’audience bilatérale entre le président Guelleh et le président Xi Jinping sera une occasion cruciale de revitaliser les relations entre les deux pays. À travers un dialogue ouvert et constructif, les deux dirigeants peuvent jeter les bases d’un partenariat encore plus fort, axé sur la confiance et le respect mutuel. Djibouti, en tant que porte d’entrée de l’Afrique de l’Est, et la Chine, en tant que deuxième puissance économique mondiale, ont beaucoup à gagner d’une relation qui va au-delà de l’économie pour inclure des dimensions culturelles et éducatives.
Les défis sont nombreux, mais les opportunités le sont tout autant. En cherchant à forger avec la Chine des liens de plus en plus étroits, le chef de l’Etat ne se contente pas d’ancrer Djibouti dans le présent. Il prépare activement l’avenir. Un avenir où l’innovation technologique et la prospérité partagée sont au cœur du partenariat sino-djiboutien.
IBRAHIM MIYIR ALI