La médaille d’honneur nationale de la Somalie, remise au président Ismaïl Omar Guelleh par son homologue somalien Hassan Sheikh Mahamoud, est loin d’être qu’un simple geste protocolaire ou diplomatique. C’est un symbole fort, une reconnaissance historique d’un engagement constant et visionnaire pour la paix dans la région..

En distinguant le chef de l’État djiboutien, Mogadiscio honore bien plus qu’un homme : elle salue un peuple qui, depuis un quart de siècle, n’a jamais cessé de tendre la main à son frère blessé et meurtri par la guerre et les divisions.

Arta, il y a vingt-cinq ans, fut le berceau d’un espoir. Sous l’impulsion de Djibouti et de son président, la Somalie rompait avec la loi des armes et reprenait le chemin de la parole, du compromis et de la paix.

Ce patient travail de réconciliation, mené avec conviction et constance, reste l’un des plus grands actes de diplomatie fraternelle que notre région ait connus. Il a fait de Djibouti non seulement un médiateur respecté, mais un acteur central de la stabilité de la Corne de l’Afrique.

Cette distinction vient aussi récompenser une vision. Celle d’un leadership qui a compris très tôt que la paix n’est pas un luxe, mais une condition de survie collective. En soutenant la Somalie dans ses pires heures, en accompagnant la reconstruction de ses institutions, Djibouti a investi dans un avenir commun. La stabilité somalienne n’est pas une faveur, c’est un pari sur la sécurité régionale, sur l’unité et la dignité des peuples de la Corne.

Elle consacre également une constance diplomatique rare dans un monde où les fidélités fluctuent au gré des conjonctures. Djibouti n’a jamais varié dans son soutien à la Somalie, ni cédé à la lassitude ou aux calculs éphémères. Cette persévérance est devenue un trait de la politique étrangère djiboutienne, autrement dit une diplomatie de la main tendue, empreinte d’humanité et de réalisme.

En remettant cette distinction à Ismaïl Omar Guelleh, le président Hassan Sheikh Mahamud a voulu reconnaître cette constance : celle d’un pays resté fidèle à l’idéal panafricain d’entraide et à la conviction que la paix des uns fonde la sécurité des tous les autres.

« Cet honneur rejaillit sur tout le peuple djiboutien », a déclaré le président Guelleh. Et il a raison. Carcette médaille est d’abord celle d’une nation qui a su faire de la solidarité une politique, et de la fraternité un devoir. C’est une leçon rare et précieuse. Une leçon profondément djiboutienne.