Un cimetière est un lieu de recueillement, de mémoire et de respect. Pourtant, à Djibouti, le cimetière d’Ambouli est devenu tout autre chose : un repaire pour clandestins et malfaiteurs, un dépotoir à ciel ouvert où s’amoncellent les ordures des quartiers avoisinants. Son mur d’enceinte, éventré en plusieurs endroits, n’est plus qu’un vestige d’une époque où ce lieu sacré bénéficiait encore d’un semblant de protection.
Le constat est accablant. Il l’est d’autant plus que cette situation ne date pas d’hier. Comment un espace dédié au repos éternel des défunts peut-il être livré à une telle insalubrité et insécurité ? Qui doit assumer la responsabilité de cet abandon ? Les autorités municipales et les services en charge de l’urbanisme ne peuvent en tout cas rester aussi silencieux face à cette dégradation accélérée du site. Au risque de voir leur inaction les rendre complices de ce mépris envers nos morts.
Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer. La population, par son indifférence et parfois même par ses actes, participe à cette déchéance. Jeter ses ordures aux abords du cimetière, y tolérer des activités illicites, c’est contribuer à sa profanation.
Cette situation ne peut plus durer et des mesures urgentes s’imposent. La réhabilitation du mur d’enceinte et la mise en place d’une surveillance efficace doivent être une priorité. Il faut également sensibiliser les habitants à la nécessité de respecter ce lieu et de préserver sa dignité. Cette sensibilisation passe par des campagnes d’information et d’éducation civique. Les écoles, les associations locales et les leaders communautaires doivent s’impliquer activement pour inculquer le respect des espaces publics, en particulier ceux ayant une portée symbolique et sacrée. Le respect des morts est le reflet de la conscience et de la responsabilité collective d’une société.
Par ailleurs, des initiatives comme des journées de nettoyage et des programmes de surveillance citoyenne, pourraient être mises en place pour restaurer et préserver l’intégrité du cimetière. Encourager l’implication des riverains et des jeunes générations dans la protection de ce lieu serait une manière efficace de redonner au cimetière d’Ambouli toute la dignité qu’il mérite.
Un peuple qui abandonne ses morts trahit son propre avenir. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités. Redonner au cimetière d’Ambouli son caractère sacré est à la fois un devoir moral et une exigence citoyenne. L’indifférence n’a que trop duré !











































