Au cours d’une cérémonie présidée, hier matin,  par le procureur général de Djibouti, Djama Souleiman Ali, l’Ecole Nationale d’Etudes Judiciaires (ENEJ), a officiellement débuté ses activités. L’occasion a été pour le directeur général de cette institution sous la tutelle du ministère de la justice et des affaires pénitentiaires, Dr. Mag-Teerey Ibrahim Ahmed de lancer une formation permettant d’outiller les futurs auditeurs de justice et les greffiers stagiaires. 

Plusieurs hautes personnalités du milieu judiciaires djiboutiens, parmi lesquels, le procureur général Djama Souleiman Ali, la procureure de la république, Lamisse Mohamed Saïd, la première présidente de la cour d’appel, Nima Ali Warsama, le président du tribunal du statu personnel, Ibrahim Farah Adaweh, le président du tribunal administratif, Mohamed Ali Houmed et l’avocat Aref Mohamed Aref, se sont retrouvés hier matin dans la salle dédiée aux formations des locaux de l’Ecole Nationale d’Etudes Judiciaires (ENEJ), sis dans le site de l’ancien université de Djibouti, en face de la caserne du Capitaine Hamadou, pour assister à la cérémonie de lancement officiel des activités de cette institution. Laquelle marque également la première génération d’auditeurs de justice et des greffiers stagiaires qui seront formés sous nos cieux. En effet, créée en juillet 2020, l’ENEJ premier de son genre à Djibouti, a pour mission principale d’assurer la formation initiale des auditeurs de justice et des greffiers stagiaires, tout comme celle des auxiliaires de justice ou toute autre profession assimilée ayant trait au domaine de la justice dont notamment les avocats, les notaires, les huissiers, les greffiers et les officiers de Police Judiciaire mais également la formation initiale des magistrats et des greffiers d’une part et de l’autre les avocats, les notaires, les huissiers…etc.

Il s’agit pour le Dr. Mag-Teerey Ibrahim Ahmed, alors directeur général de l’ENEJ, de lancer vingt ans après, où il avait commencé à l’université de Djibouti, de lancer sur le même site une formation de ce genre.

De son côté, la première présidente de la cour d’appel, Nima Ali Warsama a, au cours de cette cérémonie fait part aux trente bénéficiaires de cette formation que cette nouvelle école leurs dispense des cours professionnelles utiles quant à leurs futurs métiers. 

La procureure de la république, Lamisse Mohamed Saïd, le président du tribunal du statu personnel, Ibrahim Farah Adaweh, le président du tribunal administratif, Mohamed Ali Houmed et l’avocat Aref Mohamed Aref, ont tenu des propos similaires.

Quant au procureur général Djama Souleiman Ali, il a souligné l’importance de ce métier qui selon lui nécessite une formation continue. «Pour exercer ce métier, il faut en permanence se former» martèle-t-il avec insistance. «Lorsque vous allez commencer cette formation, vous vous rendrez compte à quel point ce que vous allez apprendre est fondamental pour l’exercice de ce métier» a-t-il dit aux auditeurs de justice et aux greffiers stagiaires assis en face de lui. 

«Ce métier que vous allez exercer est un métier très noble mais c’est aussi un métier difficile et c’est pour ça que vous avez besoin de ce que vous avez appris à l’université mais également de cette formation qui vous sera dispensée dans cette école. Il vous faudra aussi d’autre qualité humaine et personnelle» ajoute le procureur général, Djama Souleiman Ali. 

Rachid Bayleh 

Le point avec…

Dr. Mag-Teereg Ibrahim Ahmed

Directeur général de l’Ecole Nationale d’Etudes Judiciaires

 «L’ENEJ est également chargée de la réalisation et de la publication des recherches et études scientifiques»

La mission principale de l’Ecole Nationale d’Etudes Judiciaires est d’assurer la formation initiale des auditeurs de justice et des greffiers stagiaires, tout comme la formation initiale des auxiliaires de justice ou toute autre profession assimilée ayant trait au domaine juridique ou judiciaire notamment les avocats, les notaires, les huissiers, les greffiers et les officiers de Police Judiciaire.

–  d’une part, d’assurer la formation initiale des magistrats et des greffiers ;

–   et d’autre part, de former les auxiliaires de justice notamment les avocats, les notaires, les huissiers.

Parallèlement à la formation des primo entrants dans les métiers/professions du judiciaire, l’ENEJ est également chargée de la formation continue des actifs exerçant dans le judiciaire. Cette formation continue tout au long de la vie constitue une préoccupation centrale du dispositif de l’ENEJ.

Pour ce démarrage des activités de l’ENEJ, un travail important de concertation a été effectué afin d’offrir les formations pour les auditeurs de justice et les élèves greffiers. Nous entreprendrons dans une 2ème étape les offres de formations pour tous les autres primo entrants dans les métiers du judiciaire.

Egalement avant la fin de cette année, nous proposerons également un catalogue de formation continue pour les actifs exerçant déjà dans les métiers judiciaires.

Par ailleurs, l’ENEJ est habilité à organiser des sessions ou des séminaires de formation dans les domaines juridiques et judiciaires au profit des agents de l’État, des collectivités locales et des établissements publics.

Elle est également chargée de la réalisation et/ou de la publication des recherches et études scientifiques liées aux différents domaines juridiques et judiciaires, tout en permettant d’établir et de tenir des bases de données du contentieux judiciaire de la jurisprudence et de la doctrine afin de répertorier l’ensemble des décisions de justice et de faire évoluer la jurisprudence et la doctrine.

Afin de préparer au mieux les futurs professionnels du monde judiciaire, qu’ils se destinent à devenir magistrat, avocat, notaire, huissier ou greffier, la pédagogie commune choisie est de dispenser un enseignement qui soit :

– à la fois pratique à travers notamment l’apprentissage des techniques professionnelles propres à chaque profession et l’immersion dans le monde judiciaire via des stages en institution et la découverte d’organismes publics et privés en lien avec le monde judiciaire;

– mais aussi théorique à travers l’apprentissage de connaissances transversales juridiques, institutionnelles, humaines, économiques et sociales.

Dans le respect de ce modèle pédagogique, l’ensemble des formations proposées par l’ENEJ sera donc séquencé à travers l’alternance de période de formations théoriques in situ et formations pratiques à l’extérieur de l’ENEJ.

Néanmoins, il est souligné que la formation des futurs professionnels ne vise pas à maîtriser le droit mais à acquérir les pratiques professionnelles spécifiques aux différentes fonctions proposées par l’ENEJ.

Ainsi, les enseignements pratiques tiendront une place prépondérante dans le calendrier de formation notamment à travers des stages pratiques qui seuls sont à même d’assurer une immersion dans le futur environnement de travail des étudiants de l’ENEJ. Ce corps des intervenants à l’ENEJ sera composé de professionnels du droit (magistrat, juriste d’entreprise, universitaires, avocats, huissiers, notaires) mais également des intervenants spécialistes dans divers domaines de connaissance en lien avec le milieu judiciaire (médecin psychiatre, expert judiciaire, criminologue…)

 Il a dit…

Djama Souleiman Ali

Procureur général

«C’est vraiment historique parce que par rapport à beaucoup de métiers, vous apprenez tout au long de votre future carrière»

C’est la première fois d’une école de cette nature à Djibouti. Ça fait longtemps qu’on parlait de la nécessité de créer une structure de formation pour Djibouti. Il a fallu beaucoup de persévérance, quelque fois se battre, pour arriver à ce résultat, c’est vraiment historique et c’est vraiment très important parce que par rapport à beaucoup de métier, vous apprenez tout au long de votre future carrière, qu’il s’agisse pour les avocats, qu’il s’agisse pour les greffiers,…etc, quelque soit la fonction que vous allez occuper. Si un métier où la formation conditionne l’exercice, l’authenticité de la fonction c’est la magistrature.     

Propos recueillis par RB