
Un atelier marquant le lancement des activités de mise en œuvre de la Loi Nationale sur les Réfugiés (LNR) s’est tenu hier à l’Hôtel Kempinski, sous le patronage du ministre de l’Intérieur, M. Said Nouh Hassan. Cet événement a réuni de nombreuses personnalités, telles que la ministre de la Ville, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mme Amina Abdi Aden, le secrétaire exécutif de l’ONARS, M. Mohamed Ali Kamil, la représentante résidente de la Banque Mondiale à Djibouti, Mme Fatou Fall, ainsi que le directeur de l’ARULOS, M. Abdourahman Ali Ahmed, et plusieurs autres invités.
L’objectif principal de cet atelier était de renforcer la compréhension de la loi et d’assurer sa mise en œuvre effective, afin de mieux protéger et intégrer les réfugiés à Djibouti.

Dans son discours d’ouverture, M. Mohamed Ali Kamil a mis en lumière l’importance historique de l’ONARS, qui fête cette année son 47ème anniversaire. Il a souligné que l’engagement de Djibouti en faveur des réfugiés, initié dès 1978, se poursuit sous la direction éclairée du président de la République, M. Ismail Omar Guelleh. Grâce à son leadership, Djibouti a su se positionner comme un acteur clé dans la protection des réfugiés, mettant en place des politiques humanitaires inclusives et novatrices.
Mme Fatou Fall, représentante résidente de la Banque Mondiale, a souligné le rôle central du ministère de l’Intérieur et de l’ONARS dans la protection des réfugiés. Elle a précisé que la Banque Mondiale soutient le Projet Intégré de Résorption des Bidonvilles (PIRB), qui permet de financer l’opérationnalisation de la Loi Nationale sur les Réfugiés à travers des plans sectoriels. D’un montant total de 50 millions USD, ce projet se concentre sur l’amélioration des services essentiels pour les réfugiés, en particulier dans les villages d’Ali Addeh et Holl-Holl, qui accueillent plus de 80 % des réfugiés du pays.

La ministre Amina Abdi a rappelé l’adoption en 2017 de la loi nationale sur les réfugiés, un engagement fort du gouvernement pour l’intégration des réfugiés dans la société djiboutienne. Elle a précisé que son ministère, en collaboration avec l’ONARS, met en œuvre des initiatives sous le projet PIRB pour améliorer les conditions de vie dans les villages de réfugiés, notamment à Ali-Addeh et Holl-Holl. Le ministre de l’Intérieur, M. Said Nouh Hassan, a souligné l’importance de cet atelier, qualifiant ce moment de clé dans la mise en œuvre de la loi. Il a insisté sur le fait que, sous la direction du président de la République, M. Ismail Omar Guelleh, Djibouti place toujours la solidarité internationale et la protection des réfugiés au cœur de ses priorités. Ce principe, profondément enraciné dans les valeurs humaines et culturelles du pays, se concrétise par l’adoption de législations solides, telles que la loi N° 159/AN/16/7ème Législature régissant le statut des réfugiés, en parfaite harmonie avec les principes du Pacte Mondial sur les Réfugiés (GCR).

Le ministre a également évoqué l’élection récente de Mahmoud Ali Youssouf à la présidence de la Commission de l’Union Africaine, soulignant que cela favorisera la paix régionale et la résolution des crises dans les pays voisins, contribuant ainsi à limiter l’afflux massif de réfugiés. Après les discours officiels, l’atelier a débuté ses travaux techniques. Le secrétaire exécutif adjoint de l’ONARS, M. Houssein Mohamed Chardi, a lancé les débats par un rappel des engagements du président de la République en matière de soutien aux réfugiés, notamment lors du Sommet de New York et du Sommet des chefs d’État de l’IGAD à Nairobi, où les leaders de la région ont plaidé pour des solutions durables aux problématiques des réfugiés via le CRRF (Cadre Global d’Action en faveur des Réfugiés) ainsi que les engagements pris par Djibouti lors des forums mondiaux des réfugiés de 2019 et 2023.
Les travaux de l’atelier ont ensuite été enrichis par deux présentations clés : l’une sur les objectifs de la Loi Nationale sur les Réfugiés et les défis à surmonter pour sa mise en œuvre, l’autre sur le plan d’action pour la mise en œuvre efficace de la loi, présenté par le consultant Samatar Abdi Osman. Ces présentations ont suscité de nombreux échanges constructifs entre experts et participants.
Un panel de réfugiés invités à la session a également partagé ses perspectives sur les thématiques abordées. Les responsables du HCR et d’autres organisations internationales ont salué cette rencontre, soulignant qu’elle a permis de lancer une dynamique conjointe entre tous les acteurs concernés par les questions des réfugiés.
Enfin, dans le cadre du projet PIRB financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par l’ARULOS, l’ONARS prévoit d’organiser une série d’ateliers de formation et de sensibilisation destinés à la fois aux institutions de l’État et aux réfugiés. L’objectif est de combler les lacunes en matière de connaissance de la loi, d’améliorer la coordination entre les acteurs impliqués, et de sensibiliser aux obligations légales et aux bonnes pratiques. Ces sessions seront une opportunité pour renforcer l’engagement des institutions publiques, des ONG, des réfugiés et des communautés hôtes afin d’assurer une mise en œuvre harmonieuse et efficace de la LNR à Djibouti.
Mohamed Chakib