La République de Djibouti a exprimé lundi soir, aux côtés de plus de vingt pays majoritairement musulmans, une vive condamnation des frappes menées par Israël contre l’Iran, appelant à une cessation immédiate des hostilités et à un retour au dialogue diplomatique.
Dans une déclaration conjointe rendue publique à la suite d’intenses consultations régionales, le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Abdoulkader Houssein Omar , s’est associé à ses homologues de pays arabes, africains et asiatiques pour dénoncer « une violation flagrante du droit international » après l’opération militaire israélienne lancée à l’aube du 13 juin contre des cibles iraniennes.
« Cette escalade dangereuse menace gravement la sécurité et la stabilité de toute la région », avertissent les signataires, parmi lesquels figurent notamment l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Algérie, le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Pakistan, l’Egypte et l’Union des Comores. Ils soulignent la nécessité urgente de « respecter la souveraineté des États » et de « privilégier le règlement pacifique des différends ».
Pays de la Corne de l’Afrique à la diplomatie active, Djibouti rappelle son attachement au droit international et à la sécurité collective dans un contexte régional de plus en plus tendu.
« Aucun règlement durable ne saurait être obtenu par la force », insiste le texte.
Les ministres exhortent également à la reprise rapide des négociations sur le programme nucléaire iranien, tout en renouvelant leur appel à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, sans exception ni traitement différencié.
Les pays signataires alertent par ailleurs sur les risques d’un conflit généralisé impliquant des sites nucléaires. « Toute attaque visant des installations placées sous les garanties de l’AIEA constitue une transgression grave du droit international humanitaire », préviennent-ils.
La déclaration souligne enfin l’importance de garantir la liberté de navigation dans les détroits stratégiques de la région, point sensible alors que la tension monte dans le golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz.
« Seule une désescalade rapide et coordonnée permettra d’éviter un embrasement régional aux conséquences incalculables », estiment les pays signataires de la déclaration.