Dans un contexte régional marqué par l’intensification des flux migratoires et la nécessité d’unir les efforts pour lutter contre l’immigration irrégulière, Djibouti a lancé ce lundi 10 novembre 2025 un atelier consultatif destiné à jeter les bases de son futur plan d’action national dans le cadre du Processus de Khartoum. L’initiative, portée par le Ministère de l’Intérieur en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), s’inscrit dans une dynamique politique visant à renforcer la gouvernance migratoire, la protection des personnes vulnérables et la coopération régionale face aux défis migratoires persistants dans la Corne de l’Afrique.

L’atelier s’est tenu à l’hôtel Ayla Grand et a rassemblé un large éventail d’acteurs issus des forces de l’ordre, des institutions étatiques, des organisations de la société civile ainsi que des agences internationales. Cette diversité témoigne de l’ambition de Djibouti d’adopter une approche concertée, inclusive et alignée sur les standards internationaux pour structurer sa feuille de route nationale.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Souleiman Moumin Robleh, Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, aux côtés de la Cheffe de la Section régionale de la délégation de l’Union européenne à Djibouti et auprès de l’IGAD, Eva Maria Estaum Sanz, ainsi que du Chef de programme de l’OIM, David Marquez. Les deux représentants partenaires ont salué, dans leurs interventions, les progrès réalisés par Djibouti dans la gouvernance migratoire et l’importance du cadre offert par le Processus de Khartoum pour renforcer la coopération entre les pays de la région.

Tout au long de la journée, les discussions ont permis aux participants de formuler des recommandations clés afin d’élaborer un plan d’action adapté aux réalités nationales. Les échanges ont mis en lumière les avancées djiboutiennes dans la gestion des migrations, parmi lesquelles la Stratégie nationale sur la migration adoptée en 2022 et son plan d’action quinquennal, le Bureau de Coordination Nationale de la Migration (BCNM), ainsi que le mécanisme national d’orientation destiné à protéger les migrants vulnérables. Le rôle précieux des organisations de la société civile, notamment au sein du Réseau anti-traite de l’Est et de la Corne de l’Afrique, a également été souligné pour leur contribution à la protection et à l’assistance des migrants.

Dans son discours, le Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur a rappelé l’importance accordée par Djibouti à son engagement dans le Processus de Khartoum depuis l’obtention du statut d’observateur. Il a souligné que cette plateforme régionale constitue un espace essentiel pour relever les défis liés à la migration, à la sécurité et au développement, tout en promouvant les droits humains et la protection des personnes vulnérables. Il a mis en avant les principes fondamentaux auxquels Djibouti adhère : renforcement de la protection régionale, lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants, ainsi que promotion de solutions durables.

Souleiman Moumin Robleh a également annoncé, avec une conviction affirmée, la volonté officielle de Djibouti de passer du statut d’observateur à celui de membre à part entière du Processus de Khartoum. Cette démarche répond à trois ambitions : participer pleinement aux prises de décision, mettre à profit les expériences nationales accumulées, et renforcer le partage d’informations ainsi que la solidarité régionale. Selon lui, les défis migratoires dépassent les frontières nationales et nécessitent une réponse collective, fondée sur la coopération.

Le Secrétaire général a insisté sur l’engagement total du gouvernement à respecter les principes et cadres d’action établis par le Processus de Khartoum, convaincu que cette participation renforcée sera bénéfique tant pour Djibouti que pour l’ensemble des partenaires régionaux. Il a conclu en exprimant l’espoir que les conclusions de l’atelier permettront de clarifier les priorités et actions nécessaires à la construction d’un plan d’action national cohérent, complet et adapté aux enjeux actuels.

Ce lancement marque ainsi une étape majeure dans la volonté de Djibouti de transformer son rôle d’observateur en une contribution active, en faisant de la gestion migratoire un pilier de coopération régionale, d’efficacité opérationnelle et de responsabilité partagée.