
Lors du sommet Mission 300, les dirigeants africains ont pris des engagements ambitieux pour transformer le paysage énergétique du continent. La Déclaration de Dar es Salam symbolise une vision partagée pour un accès universel à une énergie durable, abordable et inclusive.
Réunis à Dar es Salam, en Tanzanie, 32 chefs d’État africains et partenaires internationaux ont marqué l’histoire en adoptant la Déclaration de Dar es Salam, un document stratégique visant à électrifier 300 millions de personnes en Afrique d’ici 2030. Ce sommet, baptisé Mission 300, s’inscrit dans une volonté de combler un déficit énergétique criant : aujourd’hui, près de 600 millions d’Africains vivent sans accès à l’électricité, tandis qu’un milliard de personnes n’ont pas de solutions de cuisson propre.
La Déclaration de Dar es Salam, adoptée le 28 janvier 2025, trace une feuille de route audacieuse pour remédier à cette crise énergétique. Placée sous le thème « Alimenter l’Afrique pour une énergie fiable, abordable, inclusive, durable et propre pour tous », elle incarne un engagement collectif des leaders africains et de leurs partenaires à transformer le secteur de l’énergie sur le continent.
Les chefs d’État ont exprimé leur reconnaissance à Son Excellence Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie, pour son rôle de premier plan dans l’organisation de cet événement. Ils ont également salué les contributions du président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, et du président de la Banque mondiale, Ajay Banga. Ces institutions financières se sont engagées à injecter 48 milliards de dollars pour financer des projets énergétiques à travers le continent, tout en mobilisant des financements privés et en offrant une assistance technique pour réformer le secteur. Les contributions financières d’autres partenaires internationaux ont également été saluées. Par ailleurs, les dirigeants ont insisté sur l’importance de renforcer la coopération régionale et de promouvoir l’intégration énergétique via des initiatives comme le Marché unique africain de l’électricité (AfSEM) et le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Dans cette déclaration il s’agit d’amélioration des infrastructures énergétiques : Réhabiliter et développer les systèmes de production, transmission et distribution d’électricité, tout en intégrant les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique) ; de trouver dessolutions pour la cuisson propre : Adopter des stratégies nationales visant à rendre accessibles des technologies modernes de cuisson, en collaboration avec le secteur privé ; de créer un environnement favorable pour attirer les investisseurs, notamment à travers des incitations fiscales et des mécanismes innovants de financement et de réformer les entreprises d’énergie pour garantir leur efficacité et leur transparence, tout en assurant l’accessibilité des services aux populations vulnérables.
La Déclaration place également l’égalité des genres au cœur des priorités. L’accès à l’énergie moderne est vu comme un levier pour l’autonomisation économique et sociale des femmes, qu’il s’agisse d’entrepreneuriat ou d’emplois dans le secteur énergétique.
Un Impact Transformateur à l’Horizon 2030
Au-delà de l’accès à l’énergie, la Déclaration met en lumière les retombées positives sur l’industrialisation, la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie. En donnant une impulsion à des initiatives locales et régionales, les dirigeants africains espèrent inscrire cette vision dans la durabilité à long terme.
Il est à noter que les chefs d’État ont exhorté à travers cette déclaration, la Commission de l’Union africaine à adopter et à mettre en œuvre cette déclaration à l’échelle continentale. Ils ont également invité les partenaires au développement et les organisations philanthropiques à appuyer financièrement la Mission 300.
RACHID BAYLEH