
A l’issue de deux jours d’échanges de réflexions autour de la protection, la modernisation et la mise en ligne des journaux officiels, le premier Forum africain des journaux officiels s’est achevé jeudi après-midi dans une atmosphère empreinte de fierté. Organisé par le secrétariat général du gouvernement, l’événement a rassemblé des délégations venues de 17 pays africains, confirmant ainsi le rôle central de Djibouti dans la construction d’une mémoire juridique accessible à tous sur le continent.

Pendant deux jours, la capitale djiboutienne a été le point de convergence des juristes, archivistes, chercheurs et responsables institutionnels venus de tout le continent. Le Forum, lancé par le Président de la République, a permis d’explorer une question centrale : comment renforcer la souveraineté juridique et la mémoire institutionnelle africaine à l’ère numérique.
À travers des panels thématiques, des ateliers interactifs et des témoignages riches, une conviction s’est imposée : la souveraineté d’un État ne se limite pas à ses frontières physiques, elle s’exprime aussi dans la maîtrise de sa mémoire légale. Conserver, protéger et diffuser les textes fondateurs des États africains devient ainsi un enjeu stratégique au même titre que la sécurité ou la diplomatie.
La première édition du Forum africain des journaux officiels a fait émerger une ambition partagée des pratiques de publication des gazettes officielles, garantir l’authenticité des documents publics et promouvoir une culture commune de transparence institutionnelle.
Les participants ont convenu de poser les bases d’un futur réseau panafricain des journaux officiels, un outil stratégique qui permettra aux États africains de renforcer leur souveraineté juridique et documentaire. Ce réseau devra faciliter l’échange d’expertise, encourager la modernisation numérique et créer une plateforme interconnectée où chaque pays pourra faire valoir son patrimoine législatif et réglementaire.
Dans son allocution de clôture, le secrétaire général du Gouvernement, Almis Mohamed Abdillahi, n’a pas caché sa fierté face à la richesse des enseignements partagés et aux engagements réaffirmés durant ces deux journées de travaux.
« C’est le cœur rempli d’émotions que je prends la parole au terme de ces deux journées d’échanges » a-t-il d’emblée déclaré. Il a également salué la richesse des débats, la diversité des participants venus de tout le continent et la vision commune qui s’est dégagée : rendre le droit africain plus accessible, plus sûr et plus fiable. Soulignant l’importance de la solidarité et de la modernisation documentaire, le secrétaire général du gouvernement, a rappelé que les journaux officiels ne sont pas de simples publications administratives, mais la mémoire vivante des institutions et les garants de la sécurité juridique des États.

M. Almis Mohamed Abdillahi a ensuite appelé à traduire les recommandations du forum en actions concrètes. Celles-ci visent, selon lui, d’une part à renforcer les capacités techniques et humaines des administrations et à moderniser les processus de publication, et d’autre part à mettre en place des plateformes numériques interconnectées, à harmoniser les pratiques et à créer un réseau africain de coopération entre les journaux officiels.
Il a remercié chaleureusement les délégations participantes, les experts et les équipes organisatrices, tout en rendant hommage à l’engagement du président Ismaïl Omar Guelleh pour la valorisation du patrimoine juridique. En clôturant le forum, il a invité les pays africains à poursuivre cette dynamique commune pour bâtir une Afrique du droit unie, souveraine et connectée, où la mémoire institutionnelle devient un levier de transparence, de démocratie et de progrès.
Une coopération régionale forte
Les interventions des ministres de la Somalie et du Zimbabwe, figurent parmi les moments forts de la cérémonie. Tous deux ont insisté sur l’importance cruciale de ce Forum comme plateforme stratégique pour renforcer la coopération régionale dans des domaines clés tels que la sécurité, l’économie et le développement social.
Selon eux, l’échange d’idées et d’expériences entre les pays africains est essentiel pour relever les défis communs auxquels le continent est confronté. Ils ont également mis en avant le rôle du Forum dans la consolidation des partenariats régionaux et internationaux, contribuant ainsi à la stabilité et à la prospérité durable de la région. Les débats ont été d’une grande richesse, chaque intervention apportant sa pierre à l’édifice d’une réflexion collective sur la modernisation des journaux officiels. Les discussions ont permis de tracer les contours d’un avenir commun où la solidarité documentaire et la modernisation numérique joueront un rôle déterminant.
« Ce Forum a montré que, au-delà des frontières et des différences linguistiques, nous partageons une même ambition : bâtir une Afrique moderne et interconnectée », a souligné le secrétaire général du Gouvernement M. Almis Mohamed Abdillahi.
Au terme de la rencontre, plusieurs participants ont exprimé leur satisfaction et leur fierté d’avoir pris part à cette première édition historique.
Le forum Africain des journaux officiels s’est achevé le jeudi soir sur une note conviviale lors d’un dîner de gala offert par le Secrétariat général du Gouvernement à l’Hôtel Ayla. Les délégations des 17 pays africains participantes ont ensuite regagné leurs pays respectifs, conscientes d’avoir participé à un moment fondateur pour la transparence juridique et institutionnel du continent
RACHID BAYLEH
La parole à…Almis Mohamed Abdillahi Secrétaire Général du Gouvernement

« En clôturant ce forum, nous ouvrons un nouveau chapitre, au service de la transparence, de la démocratie et de l’État de droit »
« La République de Djibouti, en accueillant cette première édition, a souhaité offrir un espace de dialogue et de fraternité africaine, dans un esprit de partage et d’ouverture. Permettez-moi, à ce titre, d’exprimer notre profonde gratitude à chacune et chacun d’entre vous. Merci aux délégations venues de tout le continent, aux experts et intervenants pour la qualité de leurs contributions, pour leur soutien, et à l’ensemble du comité d’organisation pour son dévouement et son professionnalisme. Grâce à vous, ce forum est une réussite collective. Ces journées auront également permis à Djibouti de partager un peu de son âme, un peu de son histoire : celle d’une terre de rencontres et d’échanges, celle d’un pays épris d’hospitalité, celle d’un peuple attaché à ses valeurs et à sa mémoire, qui s’inscrit désormais dans la modernité. La Bibliothèque et Archives nationales, qui a accueilli nos travaux, symbolise à merveille ce lien entre passé et avenir : un lieu où la mémoire nourrit l’innovation, où l’histoire se conjugue avec le numérique et où le droit devient un bien commun, accessible à tous. En clôturant ce forum, nous ouvrons un nouveau chapitre, celui d’une coopération africaine et d’un respect mutuel, au service de la transparence, de la démocratie et de l’État de droit. Nous allons poursuivre ensemble le travail amorcé ici, en veillant à ce que les recommandations issues de ce forum trouvent des prolongements concrets dans chacun de nos pays. L’Afrique du droit que nous appelons de nos vœux est une Afrique unie, une Afrique connectée et une Afrique souveraine. Une Afrique qui maîtrise sa production normative, qui valorise ses langues, ses systèmes juridiques et ses innovations. Une Afrique qui fait du droit un vecteur de progrès et d’unité ».