L’accident tragique survenu samedi matin sur la route de l’aéroport – un taxi lancé à vive allure, chauffeur en état d’ébriété, percutant de plein fouet une camionnette – n’est pas un fait isolé. C’est le symptôme d’un mal enraciné, celui d’une insouciance mortelle couplée à une défaillance criante des infrastructures et du contrôle routier.
Nos routes se transforment chaque jour un peu plus en champs de bataille. L’hécatombe ne se compte plus en simples statistiques mais en vies fauchées, en familles endeuillées et en promesses d’avenir brisées sur l’asphalte.
Excès de vitesse, non-respect des priorités, dépassements dangereux, téléphone au volant, consommation d’alcool… etc. La liste des comportements à risque est longue. Ces imprudences individuelles sont amplifiées par une signalisation déficiente, des feux tricolores souvent défectueux et une quasi-absence de marquages au sol.
Mais nous savons aussi que l’impunité alimente ce chaos. Trop de conducteurs se croient tout permis, parce qu’ils savent que les contrôles sont rares et que les sanctions sont aléatoires. Dans un tel contexte, la route n’est plus un espace de circulation. Elle devient un terrain de loterie où chacun joue sa vie à chaque carrefour.
La société ne peut plus fermer les yeux. Chaque accident est une claque qui rappelle que les autorités compétentes n’ont pas encore pris la pleine mesure de l’urgence. Où sont les campagnes de prévention routière ? Où est la modernisation des feux tricolores ? Où est la sanction ferme et exemplaire pour les chauffards qui prennent la route comme un terrain de jeu ?
Il ne s’agit pas seulement de sécurité routière. Il s’agit d’un droit fondamental : celui de circuler sans craindre de mourir écrasé par la bêtise et la négligence. La route, dans un pays qui aspire au progrès, ne doit pas être un piège mortel mais un vecteur de mobilité, de confiance et de vie.
On ne saurait dire assez qu’il est temps d’agir, et vite. Plus de contrôles, plus de signalisation, plus de fermeté. Car chaque jour qui passe sans décision, c’est un mort ou un blessé de plus sur nos routes. Cette hémorragie doit cesser. L’urgence est là, et elle crie.