« Je tiens d’abord à rappeler qu’à l’occasion du 27 juin, le président Macron avait formellement invité le président Guelleh à effectuer une visite officielle en France ; ceci pour exprimer toute l’amitié de la France au président Guelleh et ceci s’inscrit également dans le cadre des visites régulières que nous avons entre deux pays amis, la république de Djibouti et la France. Et, faut-il le rappeler, qu’en mars 2019, nous avons eu le privilège de recevoir à Djibouti le président Emmanuel Macron. C’est donc dans ce cadre que le président de la République a été invité à Paris en des moments difficiles pour la France qui est en situation de Covid, mais le président français a tenu à ce que son ami le président Ismaïl Omar Guelleh vienne à Paris malgré cette situation difficile de Covid. C’est-à-dire que c’est rare aujourd’hui en France qu’on accueille un chef de l’Etat dans le cadre d’une visite officielle.
Ainsi, le chef de l’Etat djiboutien effectue une visite officielle de trois jours à Paris. Le moment phare de cette visite officielle, qui s’inscrit bien sûr dans le cadre des relations continues entre la république de Djibouti et la France, sera le vendredi lorsque les deux présidents auront un tête-à-tête et des entretiens en privé. Il y aura également un déjeuner entre les deux chefs d’Etat. Aussi, lors de cette visite officielle, le président Guelleh sera reçu au pavillon d’honneur par un ministre de la république. Il y aura également un autre moment fort lors de cette visite du président Ismaïl Omar Guelleh à Paris : c’est en effet les hommages rendus au président de la république de Djibouti aux Invalides.
Le président de la République sera par ailleurs reçu à un déjeuner offert par la présidence du sénat. C’est pour vous dire tous les honneurs qui sont dus au président Guelleh lors de cette visite. Au cours de cette visite aussi, le président Guelleh recevra le ministre des affaires étrangères, la ministre de la défense et présidera une réunion sur les questions économiques, c’est-à-dire une rencontre entre la partie djiboutienne, composée d’un certain nombre d’hommes d’affaires, et la partie française au MEDEF par le patronat français.
Nous venons ici en France également pour démontrer les atouts de Djibouti et nous attendons que nos amis français puissent venir voir et investir en république de Djibouti. Chose à souligner également lors de cette visite : le président de la République sera reçu par le président du MEDEF international, Roux De Bezieux. Chose qui est extrêmement rare, c’est parce qu’il a une amitié envers notre pays où il a vécu durant deux années.
Donc, voilà à peu près le programme de la visite auquel il faut ajouter que le président de la République aura d’autres entretiens avec un certain nombre d’hommes d’affaires en privé. Il aura également un entretien avec la secrétaire générale de la francophonie pour continuer la discussion suite à la dernière visite de celle-ci au mois de décembre dernier à Djibouti. Ceci pour réaffirmer le rôle de Djibouti en tant que pays phare de la francophonie dans cette région et un ancrage de la francophonie dans la région de l’Afrique de l’est.
En outre, il y aura un certain nombre d’accords qui seront signés. Il y a bien sûr, hormis les accords relatifs au sécuritaire qui existent entre la république de Djibouti et la France, des accords se rapportant aux investissements, une déclaration sur la protection et la promotion des investissements. Nous allons signer également un accord sur la feuille de route de la coopération entre la république de Djibouti et la France. Pour une fois, nous allons également signer des nouveaux accords qui viennent s’ajouter et renforcer la coopération économique entre nos deux pays. Je m’explique : d’abord, nous avons un accord sur la coopération décentralisée. C’est-à-dire que pour la première fois Djibouti va avoir une coopération décentralisée avec une des régions les plus importantes de France, la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur.
A cet égard, nous allons signer d’abord un accord cadre avec le gouvernement français, puis nous allons signer un accord de coopération entre la république de Djibouti et cette région qui se fera entre notre ministre des affaires étrangères et Renaud Muselier. Nous allons également signer à cette occasion un accord relatif à l’enseignement supérieur et la recherche.
Notre ministre des affaires étrangères signera un accord avec l’institut de recherche et de développement qui est basé à Montpellier, qui fait un travail formidable avec le ministère de l’enseignement supérieur et où sont formés également nos prochains ingénieurs, techniciens dans la recherche spatiale, des médecins. Donc voilà encore un accord porteur.
Nous allons par ailleurs dans cette même lancée, pour dire ce qui prime aujourd’hui et qui conduit l’économie : c’est le secteur privé. A cette occasion, et comme le président de la République l’a toujours dit « Djibouti sera un pays où l’énergie sera une énergie propre », un accord sera signé entre Engie et l’Electricité de Djibouti d’une valeur de 32 millions d’euros. Cela a pris entre 1 an et demi et 2 ans de négociations et je pense que nous sommes arrivés à des conclusions satisfaisantes. Il s’agit en effet d’un accord pour l’installation d’une station photovoltaïque qui permettra à Djibouti d’arriver à ce que le président Guelleh a donné comme instruction : c’est-à dire une énergie propre.
Enfin, notre secteur privé, représenté ici par la société Kamaj, signera aussi avec Accor, le plus grand groupe hôtelier français, un accord de partenariat d’à peu près une vingtaine de millions d’euros. C’est vous dire enfin que cette visite est à la fois non seulement politique et amicale entre deux alliés mais elle est aussi et surtout économique où le secteur privé joue son rôle et les investissements ont leur importance.
La république de Djibouti est un pays que la France regarde comme débouché car nous sommes cette année en Afrique le premier pays à avoir un taux de croissance de plus de 7%.
Cette visite de très haut niveau est un signe de l’excellence des relations entre les deux alliés : la république de Djibouti et la France. »
Propos recueillis par notre envoyé spécial à Paris : Fahim Ibrahim Ali