
Dans le cadre de la célébration du 25e anniversaire de la Conférence historique d’Arta, prévue le jeudi prochain, le gouvernement djiboutien a lancé hier matin au palais du peuple, un cycle de conférences sur la paix et le dialogue. Placé sous le haut patronage du Ministre des Affaires musulmanes et des Biens waqfs, M. Moumin Hassan Barreh, cet événement illustre la volonté renouvelée de Djibouti de consolider son rôle de médiateur dans la région et de célébrer un quart de siècle d’engagement au service de la paix et de la réconciliation.

Vingt-cinq ans après la célèbre Conférence d’Arta qui, en 2000, posa les bases de la reconstruction de l’État somalien, Djibouti célèbre la mémoire d’un moment décisif de l’histoire de la Corne de l’Afrique.
C’est dans ce contexte symbolique que s’est tenue, hier matin, au Palais du Peuple, la cérémonie de lancement du cycle de conférences sur la paix et le dialogue, organisée par le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale en partenariat avec l’Institut Héritage.
Représentant le gouvernement djiboutien, le Ministre des Affaires musulmanes et des Biens Waqfs, M. Moumin Hassan Barreh, a présidé la cérémonie d’ouverture, marquant ainsi l’attachement du pays aux valeurs de fraternité, de solidarité et de coexistence pacifique qui ont façonné la Conférence d’Arta.
La date rappelle à la fois le rôle visionnaire joué par le Président Ismaïl Omar Guelleh à l’époque et l’esprit de responsabilité collective qui avait permis aux différentes factions somaliennes de s’asseoir à la même table, après près d’une décennie de guerre civile.
L’événement qui s’est tenu dans la salle de conférence du Palais du Peuple, a réuni de nombreuses personnalités de haut rang, parmi lesquelles le Ministre somalien du Pétrole et des Ressources minérales, M. Abdirizak Omar Mohamed, le Directeur des relations multilatérales au Ministère djiboutien des Affaires étrangères, l’ambassadeur Guelleh Idriss Omar, et le directeur exécutif de l’Institut Héritage, Moursal Saney.
L’assistance comptait également des diplomates, des universitaires, des experts en relations internationales et des acteurs de la société civile, tous unis par la conviction que la paix exige volonté politique, dialogue et persévérance.

Djibouti, pilier de la stabilité régionale
Dans son allocution d’ouverture, le ministre djiboutien des affaires musulmanes et des Biens Waqfs, Moumin Hassan Barreh a souligné la profondeur symbolique de cet anniversaire. Il a rappelé que la Conférence d’Arta fut bien plus qu’un simple forum politique.
Pour l’ambassadeur Guelleh Idriss Omar, directeur des relations multilatérales au MAECI, ces assises constituent un espace de dialogue constructif et d’échanges fructueux entre tous les acteurs concernés par la paix et la stabilité régionales. L’événement marque le coup d’envoi d’un cycle de conférences de trois jours, consacré à la paix, au dialogue et à la gestion des conflits dans la région. Selon les organisateurs, l’objectif est double. Il s’agit de tirer non seulement les leçons de l’expérience d’Arta mais de se pencher également aux nouveaux défis posés par les mutations politiques, sécuritaires et socio-économiques que traverse la Corne de l’Afrique.Les travaux réuniront des experts, des universitaires, des leaders communautaires mais aussi des acteurs institutionnels et des organisations non gouvernementales, dans une approche ouverte et participative.
Des tables rondes thématiques et des ateliers de réflexion prévus durant cette série de conférences, permettront également aux jeunes chercheurs et aux acteurs de terrain de proposer des approches innovantes en matière de prévention des crises. Chaque session abordera une thématique spécifique — la gouvernance inclusive, la réconciliation nationale, le rôle des jeunes et des femmes dans la consolidation de la paix, ou encore l’intégration régionale comme facteur de stabilité durable. Des recommandations et de résolutions pratiques seront formulées selon les organisateurs, à l’issue des travaux, lesquels serviront à alimenter les politiques publiques et les processus de paix en cours dans la région.
Conférence d’Arta, un héritage vivant
Il est à noter que la Conférence d’Arta demeure, encore aujourd’hui, l’un des exemples les plus marquants de diplomatie africaine réussie.
Accueillant plus de 2 000 délégués somaliens issus de toutes les régions, clans et sensibilités politiques, Djibouti avait su créer à l’époque un environnement propice à la réconciliation et au compromis. Rappelons que c’était de cette rencontre historique qu’était née la Charte nationale de transition et la formation du premier gouvernement fédéral de transition de Somalie. Un jalon majeur qui avait permis de tourner la page d’une décennie de chaos.
Le lancement de ce cycle de conférences vient réaffirmer le rôle de Djibouti comme acteur majeur de la stabilité régionale. En effet, qu’il s’agisse des processus de paix somalien, soudanais ou yéménite, ou de la promotion de la coopération régionale au sein de l’IGAD, la République de Djibouti s’emploie à bâtir des liens de coopérations pour la prospérité des peuples frères de la région. Cette vocation, profondément ancrée dans la vision du Président Ismaïl Omar Guelleh, repose sur un principe simple mais essentiel : la paix se cultive chaque jour, par le dialogue et la compréhension mutuelle.
À travers cette initiative, le gouvernement djiboutien rappelle que l’esprit de la conférence d’Arta inspire une nouvelle génération d’acteurs à œuvrer pour un monde où la parole l’emporte sur la violence, et où la paix reste le socle du développement de la région.
RACHID BAYLEH











































