
Djibouti, représenté par une délégation de haut niveau conduite par le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, a participé activement aux Assemblées annuelles 2025 du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale, qui se sont tenues à Washington du 13 au 18 octobre 2025. Cette édition avait pour thème central « Emploi – La voie de la prospérité » et a rassemblé les principaux décideurs économiques mondiaux dans un contexte d’incertitude économique persistante.

Selon les dernières projections, la croissance mondiale devrait ralentir à 3,2 % en 2025. Le rapport sur la stabilité financière mondiale souligne des vulnérabilités structurelles, notamment l’endettement croissant. Face à ces défis, le FMI et la Banque mondiale ont insisté sur le renforcement du financement privé pour soutenir l’emploi et promouvoir une croissance inclusive.
L’initiative AGriConnect, portée par la Banque mondiale, vise à transformer l’agriculture familiale en connectant les petits exploitants aux marchés et aux capitaux privés. La numérisation, l’innovation et le capital humain ont été soulignés comme des leviers essentiels pour un développement économique durable.
Lors des discussions, les pays africains ont abordé la viabilité de la dette, la consolidation des finances publiques, la mobilisation des ressources domestiques et internationales, l’alignement des instruments financiers aux objectifs stratégiques et la résilience face aux chocs climatiques et post-conflits. Malgré les turbulences mondiales, les pays d’Afrique subsaharienne ont montré une résilience remarquable.
Le gouverneur djiboutien, à la tête du Groupe Afrique III et représentant 28 pays africains au Comité Monétaire et Financier International, a mis en lumière les défis spécifiques de la région, notamment la capacité limitée à absorber les chocs, la nécessité de renforcer les institutions et la gouvernance, ainsi que la diversification des sources de financement. Il a également abordé les menaces émergentes telles que la baisse de l’aide extérieure, les tensions commerciales et la fin de l’AGOA.

Le gouverneur de Djibouti a critiqué la méthodologie du FMI dans le calcul de la viabilité de la dette, estimant qu’elle pénalise injustement les pays africains en confondant les besoins nationaux avec ceux liés au transit éthiopien. Le FMI s’est engagé à réexaminer cette approche. Malgré un environnement international difficile, Djibouti affiche une croissance robuste de 6,5 % en 2024 et 2025, avec une inflation maîtrisée et un déficit budgétaire faible. Le secteur bancaire poursuit son expansion, avec un meilleur accès aux services financiers et de solides performances en matière de rentabilité et de stabilité.
Ces assemblées ont marqué la fin du mandat du gouverneur en tant que président du Groupe Afrique III, créé après l’attribution d’un troisième siège africain au conseil d’administration du FMI. Après avoir présidé le Comité Monétaire et Financier International de 2023 à 2024, le gouverneur djiboutien a passé le relais à son successeur gabonais, salué pour son engagement à poursuivre les réformes initiées. Durant son mandat, il a mené d’intenses travaux pour bâtir effectivement le Groupe Afrique III, un organe qui existait jusque-là uniquement sur papier, en mettant en place ses textes fondateurs et ses organes exécutifs, mission couronnée de succès et saluée par ses pairs.
Dans un contexte mondial marqué par la fragmentation géoéconomique et les tensions politiques, Djibouti a porté sa voix en soutenant la déclaration des pays arabes saluant la fin de la guerre à Gaza et appelant à l’intégration de la Palestine au FMI et au groupe MENA en tant que nation arabe.
En marge des réunions, la banque djiboutienne Intercontinental Investment Bank a été distinguée comme meilleure banque d’Afrique de l’Est 2025 par Global Finance, renforçant ainsi la visibilité du pays dans le secteur financier régional.











































