
Président Ismail Omar Guelleh
Dans le cadre solennel de la Bibliothèque et des Archives nationales, le Président de la République, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, a présidé hier mercredi 15 octobre 2025 la cérémonie d’ouverture du premier Forum africain des journaux officiels, en présence de nombreuses délégations venues des quatre coins du continent. Cet événement inédit, placé sous le signe de la mémoire, de la souveraineté et de la coopération juridique, réunit les responsables des publications officielles africaines autour d’une ambition commune : bâtir un réseau continental pour la préservation et la valorisation du patrimoine législatif africain. Dans son allocution d’ouverture, le Chef de l’État a salué « la rencontre des mémoires africaines », insistant sur la nécessité de protéger la fiabilité des données, la légistique et l’accès équitable à la loi, conditions indispensables à une gouvernance souveraine et transparente. Il a également rappelé le rôle pionnier de Djibouti, à travers son Journal officiel électronique, dans la numérisation et la diffusion du droit national, avant d’appeler les États africains à unir leurs forces pour que leurs archives, leurs lois et leurs histoires deviennent un patrimoine vivant au service de leurs citoyens. Voici l’intégralité du discours du Chef de l’Etat.

C’est avec beaucoup de plaisir et de satisfaction que nous accueillons nos frères et nos sœurs africains qui ont tenu à se joindre à nous dans le cadre de ces deux événements que nous organisons de manière concomitante en ce lieu magnifique, gardien de notre mémoire et de notre histoire. Des quatre points cardinaux de l’Afrique, vous êtes venus et vous nous avez honorés en répondant à notre invitation et nous sommes fiers de pouvoir partager avec vous notre histoire et notre mémoire.

Mesdames et Messieurs,
Pour accéder à ce lieu, vous avez dû traverser un peu de notre histoire et je vous invite donc, tout au long de ce forum, à vous en imprégner davantage, comme pourront le faire nos concitoyens tout au long de ce mois. Car ici, comme dans le hall qui est dédié à l’exposition, nous parlons de mémoire, nous parlons d’histoire, nous parlons de souveraineté et nous parlons de rencontre et d’échange.
Djibouti, « terre de rencontre et d’échange », c’est ainsi que l’on nous définit depuis la nuit des temps, c’est ainsi que le monde nous définit encore aujourd’hui et c’est ainsi que l’on nous définira demain, si nous apprenons à préserver et à perpétuer notre mémoire et notre histoire.
Ce message, c’est celui que nous avons voulu apporter à nos frères et à nos sœurs africains depuis notre accession à l’indépendance, c’est ce même message que nous continuons à propager depuis notre accession à la présidence de la Commission de l’Union africaine et c’est toujours ce message que nous partageons avec vous dans le cadre de ce forum. C’est d’ailleurs cette symbolique qui, aujourd’hui, vous réunit. Cette ambition d’une Afrique unie et souveraine.
À Djibouti, nous croyons profondément à cette vision et c’est pourquoi nous avons choisi la voie de l’échange, du partage d’expérience, pour tenter de bâtir ensemble un réseau continental capable de porter la voix de notre Droit au profit du quotidien de nos concitoyens.
Mesdames et Messieurs,
Le Journal officiel est, pour chacun de nos pays africains, une partie intégrante de son histoire, le reflet de sa mémoire, le garant de son droit et de sa souveraineté. Et pourtant, pendant trop longtemps, la mémoire institutionnelle de nos États est restée confinée, nos textes sont trop souvent restés inaccessibles à nos propres concitoyens, inaccessibles à nos chercheurs et à nos enfants.
Notre continent, pourtant si riche en histoire, en tradition et en mémoire, n’a pas su pleinement conserver sa mémoire institutionnelle et la rendre accessible.
Mesdames et Messieurs,
Le Journal officiel électronique de la République de Djibouti, plus communément connu sous l’appellation eJO, garantit pour chacun de nos concitoyens un accès direct à la loi et à notre réglementation actuelle mais également à la réglementation antérieure. 125 ans d’histoire juridique sont numérisés et il nous faut aujourd’hui aller plus loin et remonter à la période des sultanats successifs qui ont jalonné notre histoire et qui ont permis de bâtir notre nation. Il nous faut également aller plus loin et œuvrer à la digitalisation des annonces légales et construire nos données propres, nos données africaines.
Excellences,Mesdames et Messieurs,
Le Forum auquel vous participez aujourd’hui doit vous permettre d’échanger et de partager vos expériences afin d’apporter des réponses africaines à un monde en mutation rapide, où les données sont devenues le cœur du pouvoir et le nouveau patrimoine des nations.
Si vous voulez que nos lois vivent et soient respectées par tous et par toutes, il nous faut d’abord les respecter en améliorant la légistique, en protégeant la fiabilité des données, en protégeant leur intégrité et en favorisant leur accessibilité dans l’espace numérique. Cette ambition, qui est la vôtre à travers ce forum, s’inscrit pleinement dans les principes de l’Union africaine qui sont basées sur la souveraineté, sur la transparence, sur la solidarité, sur la responsabilité et sur la bonne gouvernance trouvent toutes leurs sens dans ce Forum.
Mesdames et Messieurs,
Nos États ont su unir leurs forces pour construire la paix sur notre continent, pour en assurer la sécurité et pour en assurer le développement. Ils doivent aujourd’hui les unir pour le devoir de mémoire qui s’impose à chacun d’entre nous.
Et c’est fort de cette conviction qui nous habite et qui vous anime que je déclare ouvert le 1er Forum Africain des Journaux Officiels.
Je vous remercie de votre aimable attention.