Sous le haut patronage du Premier Ministre M. Abdoulkader Kamil Mohamed s’est ouvert hier mercredi 3 décembre au Palais du Peuple, a première édition de la semaine de la justice. L’événement qui se déroulera jusqu’au 10 décembre, constitue une étape historique pour l’institution judiciaire djiboutienne, appelée à s’ouvrir davantage au public et à renforcer son rôle dans la consolidation de l’État de droit.

La cérémonie d’ouverture de cette première édition a rassemblée des hautes personnalités  dont , le Ministre de la justice et des Affaires Pénitentiaires chargé des Droits de l’Homme, M. Ali Hassan Bahdon, initiateur de cette semaine, les membres du gouvernement, le président de la Cour Suprême, M. Djama Souleiman Ali, le Président du Conseil Constitutionnel, M. Abdi Ismaël Hersi, des hauts magistrats des différents juridictions de la justice djiboutienne, les premières présidente de la cour d’Appel, de la cour des Comptes, les procureures générales, le Procureur de la République, des parlementaires, des représentants de corps diplomatiques et consulaires, le représentant résident adjoint du PNUD, M. Philippe Clerc, des représentants des organisations internationales, le secrétaire général du ministère de la Justice, M. Maki Omar Abdoulkader, le directeur de la prison, des directeurs de l’ administration centrale de la justice, des avocats, des greffiers, des auxiliaires de justice, des huissiers, des jeunes étudiants de l’université de Djibouti ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé ont pris part à cette journée.

Cette première édition de la semaine de la justice est l’occasion pour tous les magistrats d’ouvrir les portes de leur palais de justice au grand public pour permettre aux concitoyens de mieux comprendre le fonctionnement d’une institution qui est souvent au cœur des interrogations sur le bon fonctionnement de l’État de droit.

Tout au long de cette semaine, plusieurs activités seront organisées afin d’informer, sensibiliser et mobiliser l’ensemble des citoyens sur le fonctionnement de la justice et les réformes engagées. Parmi les initiatives phares, des journées portes ouvertes au palais de la justice permettant au public de découvrir de près les services judiciaires, d’échanger avec les professionnels du droit et de mieux comprendre le traitement des dossiers. Des stands d’information, des séances de présentation, des rencontres interactives seront mises en place pour répondre aux préoccupations des usagers.

Des ateliers thématiques sur l’accès à la justice, la digitalisation des services judiciaires, la prévention des conflits, la protection des droits des femmes et des enfants ainsi que la promotion de l’aide juridictionnelle. Des activités de sensibilisation des régions de l’intérieur afin de garantir l’inclusion de tous les citoyens et de favoriser un dialogue direct avec les acteurs du terrain, des conférences et débats publics animés par des spécialistes du droit et des autorités judiciaires visant à renforcer la confiance entre l’institution judiciaire et les citoyens.

Cette semaine nationale de la justice s’inscrit dans la dynamique de modernisation engagée par le gouvernement djiboutien pour renforcer l’efficacité, la transparence et la proximité des services judiciaires. Elle constitue également une plateforme destinée à mettre en lumière les efforts en matière de réforme du système judiciaire, de formation des acteurs et des consolidations de l’état de droit.

Dans un discours prononcé à l’issue de cette journée le représentant adjoint du PNUD, Philippe a exprimé sa gratitude pour la participation de cette première édition de la semaine de la justice à Djibouti aux côtés des membres du gouvernement. « C’est un grand honneur pour moi ce matin de représenter le PNUD et des travaux côtés pour le lancement de cette première semaine de la justice à Djibouti qui est une initiative porteuse de sens et d’avenir. Cette semaine de la justice marque un temps fort pour Djibouti. Elle illustre une volonté partagée, celle de rapprocher la justice du citoyen, de rendre ses mécanismes plus transparents et d’en faire un véritable levier de cohésion et de confiance ».

De son côté le Président de la Cour Suprême, M. Djama Souleiman Ali a dans ses propos rappelé que cette initiative s’inscrit dans la dynamique de modernisation de la justice engagée par le gouvernement djiboutien. « C’est un réel plaisir et un honneur de prendre aujourd’hui la parole devant vous à l’occasion de la semaine de la justice à Djibouti. Je tiens à remercier le Ministre de la Justice pour cette initiative importante pour l’Institution Judiciaire. Il s’agit d’une occasion pour nous, pour la magistrature, pendant quelques jours d’ouvrir les portes de nos palais de justice au grand public pour permettre à nos concitoyens de mieux comprendre le fonctionnement d’une institution qui est souvent au cœur des interrogations sur le bon fonctionnement de l’État de droit « La justice c’est d’abord une exigence spirituelle qui en appelle toujours au pouvoir et il est du devoir de l’État d’y répondre », dixit le Président de la République, M. Ismail Omar Guelleh, à l’occasion de l’ouverture des États généraux de la justice en 2000. «Depuis les États généraux de la justice, des nombreux projets ont été réalisés ».

Le Président de la Cour suprême a affirmé avec vigueur que la justice est la garante de l’État de droit démocratique. Elle incarne ce fil à la fois fragile et indispensable qui soutient l’unité, l’égalité et la paix. Sa mission fondamentale est d’assurer à chaque citoyen la liberté et la sécurité. Il a en outre rappelé aux magistrats l’importance de comprendre pleinement l’attente citoyenne. La responsabilité du juge ne se réduit pas à réparer un dommage ou à assumer une faute. Elle consiste, plus profondément, en une conscience permanente : celle d’avoir, en toutes circonstances, à répondre à un devoir, le devoir de justice.

« En effet, plus que jamais la justice est garante de l’État de droit démocratique, elle constitue ce fil fragile, mais essentiel qui tient ensemble l’unité, l’égalité et la paix. Elle doit assurer à tous les citoyens la liberté et la sécurité.

Aujourd’hui, à bien comprendre l’attente citoyenne, la responsabilité du magistrat n’est pas seulement entendue comme l’obligation de réparer un dommage ou d’assumer une faute, mais bien davantage comme la prise de conscience, par eux, d’avoir, en toutes circonstances, à satisfaire un devoir, un devoir de justice ».

Le Ministre de la justice, Ali Hassan Bahdon a tenu de rappeler que cette semaine constitue une occasion privilégiée pour sensibiliser les citoyens aux réformes judiciaires et promouvoir l’accès équitable à la justice porteuse. « Permettez-moi, en premier lieu, de rendre un hommage vibrant à son Excellence, M. Ismail Omar Guelleh, président de la République, magistrat suprême, garant de l’unité nationale. Comme il l’a affirmé à plusieurs reprises, la justice est le socle de l’État de droit et le vecteur de la cohésion sociale. Tout citoyen mérite une justice compétente, rapide et équitable.

Son engagement sans faille en faveur du secteur de la justice nous inspire et nous pousse à intensifier nos efforts. Un quart de siècle après les États généraux de la justice, qui avaient pour objectif, selon les propos même du président de la République, de faire entrer la justice djiboutienne dans le troisième millénaire, nous avons décidé d’organiser aujourd’hui, du 3 au 10 décembre, une série d’activités à travers tout le pays. Cette semaine est, bien entendu, plus qu’un simple calendrier. Elle est un temps fort dédié à la réflexion, à l’action, à la mobilisation de l’ensemble des acteurs du système judiciaire et pénitentiaire autour du même idéal, l’État de droit, la dignité humaine, l’accès égal à une justice équitable pour tous. L’objectif de cette semaine est de partager avec nos concitoyens les efforts de notre gouvernement pour améliorer le cadre judiciaire et juridique. Depuis cette date, la justice djiboutienne a connu une profonde mutation qui a touché toutes les composantes.

En 2000, notre pays ne comptait que très peu de magistrats, moins de 30 magistrats, un effectif qui était loin de répondre aux attentes des judiciaires. Le gouvernement a mis en place une politique de recrutement ambitieuse et a recruté plus de 180 magistrats qui exercent aujourd’hui dans les juridictions et au sein de l’administration du ministère de la Justice ».

Prenant la parole, le premier Ministre, M. Abdoulkader Kamil Mohamed a souligné que cette semaine de la justice est un moment privilégié pour réfléchir, célébrer et réaffirmer l’engagement envers les principes fondamentaux qui régissent notre société : la justice, l’équité, et le respect des droits humains.

« Cette initiative permettra à cette institution caractérisée par une certaine réserve et solennité, de s’ouvrir au monde extérieur afin d’exposer les rôles essentiels qu’elle joue au sein de la Société. Il s’agit d’une action louable qui, j’en suis convaincu, rehaussera l’image de la justice mais aussi renforcera également la confiance entre la justice, les justiciables et, plus largement l’ensemble de nos concitoyens ». Il a par ailleurs souligné que cette semaine constitue aussi une réponse ferme à ceux qui s’attaquent voire dénigrent cette honorable institution pour des motifs divers totalement fantaisistes et infondés.  « Cette semaine constitue aussi une réponse ferme à ceux qui s’attaquent voire dénigrent cette honorable institution pour des motifs divers totalement fantaisistes et infondés. Ces attaques et dénigrements, sont malheureusement et obstinément devenus monnaie courante avec le développement des réseaux sociaux. « Je saisis cette occasion pour rappeler à ceux qui répandent ici et là sur les réseaux sociaux des discours de haine et de la discorde, que je qualifierais d’ailleurs de défaite de l’intelligence, que des tels agissements ne resteront pas impunis ».

En conclusion, le premier ministre a invité les participants à faire de cette première semaine de la justice un espace de dialogue, de débats et d’interactions. L’objectif est de bâtir une justice moderne, accessible et adaptée aux attentes légitimes des citoyens Cette première édition s’inscrit dans la stratégie nationale de modernisation du domaine judiciaire. Elle vise à renforcer, l’efficacité, la transparence et la proximité des services, tout en mettant en lumière les efforts de réforme et de formation des acteurs.                                                                                                                             

SOUBER HASSAN