Dans l’ Interview qui suit  Maitre O Sensei Looita, fondateur et président de la fédération internationale dakaito Ryu  nous parle de son  désir de revenir à un esprit plus martial, en essayant de se  rapprocher de l’origine des arts martiaux et non de suivre l’avancée actuelle qui transforme chaque art en un sport.

Voulez-vous nous donner un bref aperçu sur le Dakaïto Ryu ?

C’est une discipline martiale basée sur la maîtrise de soi et le respect des autres. J’ai fondé en 1997 cette discipline dans l’objectif de maitriser cet art et de le transmettre à mes disciples.  Aujourd’hui je suis heureux que beaucoup de djiboutiens pratiquent. C’est une fierté pour moi et pour la république de Djibouti. En effet j’étais en France, il y a quelques jours et je profite de mon temps libre pour rendre visite à la famille et aux amis.

Comme je  vous l’ai  dit, je suis de passage à Djibouti depuis quelques jours et je suis allé voir, les autorités pour exposer mes ambitions. Mon livre c’était un projet que j’avais depuis longtemps, écrire un livre pour décrire la discipline et la création des bases que j’ai transmis au ministre de l’éducation Nationale et de la formation professionnelle.  Un cheminement de l’histoire et de la philosophie de cet art pour les futures générations des jeunes Djiboutiens. Celle de développer ce sport à l’échelle nationale. Pour vous donner une idée de ce sport, laisser moi vous relater le Dakaïto Ryu qui est  est né à Djibouti. Mais il existe de nombreux arts martiaux traditionnels sur les autres continents. A côté d’eux, se sont développés des « arts martiaux modernes », souvent inspirés des arts martiaux traditionnels ou issus d’un mélange de différentes pratiques. L’art martial et le sport de combat notamment, le Dakaïto Ryu n’est pas la même chose.

Quels sont les défis que vous avez rencontrez durant votre parcours de Maitre d’art ?

Pour créer une discipline, c’est très difficile, car vous dérangez certaines personnes. N’oubliant pas que les arts martiaux viennent de l’Asie et donc pour un africain et un djiboutien de fonder une discipline qui va concurrencer les arts martiaux asiatiques, c’est déjà un défi que je viens de relever.  J’ai pratiqué pendant trois décennies les arts martiaux tels que le karaté, judo et l Aïkido issus des peuples d’Asie. Je suis devenu membre de l’équipe de France de 1976 au 1990, 7 fois Champion de France, Champion d’Europe et vice champion du monde 1990 à Saint Mandé France. J’étais 6 fois champion du monde Yoseikan Budo en France.

Le défi que je voulais relever, était de transmettre toute cette connaissance à la jeunesse djiboutienne, c’était mon objectif principal.  J’ai fondé en 1995 ma première école d’art en république de Djibouti dans le but de croire en cette génération et de la faire découvrir cet art Made in Djibouti.  Je voulais que les jeunes s’approprient de cette discipline « le Dakaïto Ryu ». J’ai mis tout sur le dakaito ryu, c’est une discipline complète avec tous les arts martiaux asiatiques dedans.

Avez –vous participéà  des grands compétitions internationales avec vos jeunes pratiquants comme les jeux olympiques ?

Ils sont trop jeunes encore, pour l’ instant, mais nous avons énormément de pratiquants à Djibouti et partout dans le monde. Nous organisons des grands concours internationaux  avec nos fédérations en Algérie, Belgique, Maroc, Sénégal, Madagascar et en France. Des stages de formations sont pratiqués chaque année pour les jeunes pratiquants. Nous avons énormément des jeunes talents de toutes les catégories de grades de ceintures. Je suis confiant pour la pérennité de cette discipline et de défier les grands compétiteurs dans les jeux olympiques.

Comment sont les pratiquants de Dakaïto Ryu à Djibouti ?

Ils sont nombreux en république de Djibouti. Nous avons plusieurs clubs dans la capitale et dans les régions de l’intérieur. Plus de 1500 pratiquants rien qu’à Djibouti. Imaginez le nombre des pratiquants à Dakar en France et dans les pays du Maghreb.  Notre objectif, est que cette discipline soit ancrée dans le registre des sports nationaux dans chaque pays. En 2018, le Dakaïto Ryu est reconnu par décret ministériel comme Sport National à Djibouti. C’est une  fierté pour moi et pour la fédération que je représente.

Que pouvez-vous nous dire du niveau des grades ?

Il y a plusieurs catégories de niveaux pour les adultes que pour les enfants également. Du premier dan jus qu’au dixième dan. Avant d’attribuer aux grades de ceintures à nos disciples, on leur apprend  les mouvements, les frappes, le combat à main nue, la défense contre attaque pied, l’enchainement des coups de poing etc… le Dakaito ryu en particulier est régis par des règles extrêmement rigoureuses, ceux qui l’ignorent ou prennent pas la peine de les connaitre par manque de patience s’exposent à l’indifférence de ses aînés. 

Du premier grade c’est juste un enfant qui se met debout, pour le deuxième dan, il commence à faire des pas, le troisième, il garde son corps à l’équilibre , le quatrième dan, il échange avec les autres, le cinquième dan, il est autonome, le sixième dan, il contribue avec les pratiquants etc.…

Quel est votre souhait pour que cette discipline perdure ?

Pour ma part je souhaite que les jeunes puissent s’approprier de la discipline et que les autorités du gouvernement puissent inclure dans les manuels scolaires comme sport national. Je souhaite également sensibiliser la jeunesse Djiboutienne d’intensifier, les stages et la formation des jeunes en organisant  avec la fédération de dakaito ryu des concours de quartiers et des clubs dans la capitale ainsi que dans les régions de l’intérieur.

Votre mot pour la fin

Je souhaite, une discipline qui devient la référence nationale de tout un pays

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