
La Semaine de la justice n’est pas qu’un événement : c’est un moment de transparence, de pédagogie et d’écoute. Les responsables interrogés racontent l’évolution d’une institution qui se veut plus accessible et plus proche du citoyen.
Ismael Hamoud Elmi
Directeur des programmes à la Commission Nationale des Droits de l’Homme
Aujourd’hui, nous nous sommes réunis sur invitation du ministère de la Justice, qui a inauguré la Semaine de la Justice inaugurée par le Premier ministre. Nous sommes extrêmement ravis de prendre part à cette journée qui inaugure un travail important et qui montre que la justice va s’ouvrir à la population à travers une série d’événements importants.
Nous invitons la société civile, les institutions publiques, mais aussi tous les partenaires à prendre part à toutes les activités. Nous encourageons le ministère de la Justice à continuer son travail de révolution dans les textes, mais aussi dans les procédures, afin de rapprocher la justice et de rendre la justice plus accessible aux personnes, et afin de renforcer les droits humains de manière générale.
Hamza Abdi Aden
Directeur des investigations et des déclarations de patrimoine à la Commission nationale de lutte contre la corruption

J’ai participé aujourd’hui à la première édition de la Semaine de la justice. Ce fut une édition très intéressante, marquée par de nombreuses interventions, notamment celles du Premier ministre, du ministre de la Justice et du président de la Cour suprême. Leurs discours étaient riches et porteurs de messages forts sur la justice.
Notre justice a connu une longue évolution, de la période coloniale jusqu’à l’indépendance et à nos jours. De nombreuses réformes ont été menées depuis les États généraux. Une école a été créée pour former les magistrats. Bientôt, la justice foraine sera mise en place grâce à la création de tribunaux dans les régions.
Je fais partie de ce que l’on appelle la famille des corps de contrôle : la Commission nationale de lutte contre la corruption, la Cour des comptes et l’Inspection générale d’État. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Justice pour assurer la bonne gouvernance de nos institutions.
Au sein de la Commission nationale de lutte contre la corruption, nous avons accompli de nombreux travaux et mis en œuvre d’importantes réformes, notamment la réforme du cadre juridique. L’année dernière, nous avons fait adopter la loi 103 portant sur la prévention et la lutte contre la corruption, qui rend la République de Djibouti pleinement conforme à la Convention des Nations Unies.
Ahmed Osman Hachi
Conseiller technique principal du ministre de la justice

Comme l’ont rappelé les différents intervenants, c’est une première pour la justice. Cette semaine sera pour l’institution judiciaire l’occasion de partager avec les justiciables l’évolution de notre système depuis les États généraux de la justice de l’année 2000. Ce sera également l’occasion d’expliquer à nos concitoyens les différentes procédures applicables devant nos juridictions.
Ce n’est pas toujours simple, car chaque juridiction possède sa propre procédure. Cette semaine permettra donc aussi de clarifier ces aspects. Nous organiserons une série d’activités, notamment une conférence à l’Université de Djibouti et une journée porte ouverte samedi au Palais de justice.
Il y aura également des actions de sensibilisation dans les régions ainsi qu’une journée portes ouvertes à la Cour des comptes. La série d’activités sera clôturée le 10 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme.
Osman Djama Ousman
Magistrat au tribunal de première instance

Dans le cadre de sa mission de proximité et de transparence, le ministère de la Justice va organiser une Semaine nationale de la justice, un événement majeur destiné à renforcer la confiance entre l’institution judiciaire et les citoyens. Cette initiative vise à mieux faire connaître le fonctionnement de la justice, à expliquer ses procédures et à présenter les juridictions ainsi que les acteurs qui la composent. Au cours de cette semaine, plusieurs activités ont été programmées afin de permettre aux usagers de comprendre, de manière claire et accessible, les différentes étapes d’un processus judiciaire. Ainsi, une journée portes ouvertes sera organisée Samedi prochain au Palais de justice. Les citoyens auront l’occasion unique de suivre le parcours d’un dossier : depuis son arrivée au parquet, en passant par l’examen du juge, jusqu’aux niveaux supérieurs tels que la cour d’appel et la cour suprême. Toutes les institutions rattachées à la justice seront présentes pour expliquer leurs rôles, leurs attributions et leur importance dans le fonctionnement harmonieux de l’appareil judiciaire.
En complément, une caravane juridique se déplacera dans les régions de l’intérieur du pays. Cette démarche a pour objectif de rapprocher la justice de ceux qui, par éloignement géographique, disposent de moins d’informations sur leurs droits et sur les procédures à suivre pour saisir la justice. Les équipes sur place expliqueront les mécanismes de saisine, le rôle des magistrats et la manière dont les citoyens peuvent faire valoir leurs droits en toute légitimité.
Il y aura notamment une conférence à l’Université de Djibouti ou il y aura des débats et des échanges avec les étudiants de la faculté de Droit sur les droits de l’Homme, la justice et l’accès au droit.
Cette semaine se veut également un espace d’échange direct. Les citoyens pourront exprimer leurs préoccupations, poser leurs questions et partager leurs expériences. De notre côté, nous nous engageons à leur fournir des réponses précises, adaptées et pédagogiques. Une justice comprise est une justice mieux saisie : lorsque les citoyens connaissent leurs droits et les voies de recours dont ils disposent, ils peuvent agir plus efficacement et défendre leurs intérêts dans le respect de la loi.
Cette démarche pédagogique renforce l’idée d’une justice ouverte, accessible et tournée vers l’usager. Elle permet aussi de rapprocher la société civile des hauts magistrats et de favoriser une meilleure compréhension des différentes juridictions existantes dans notre pays. En instaurant ce dialogue, nous consolidons le lien de confiance indispensable entre la justice et ceux qu’elle sert.
Propos recueillis par Mohamed Chakib












































