
Dans le cadre du projet « Mobilisation des Communautés pour une Meilleure Nutrition » financée par un don japonais et administrée par la Banque mondiale, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) a signé, jeudi matin, des accords avec huit associations communautaires issues des communes de Boulaos et de Balbala qui vont mener des activités de prévention contre la malnutrition des enfants et notamment des adolescents dans quatre quartiers prioritaires de la capitale.

La grande salle de réunion de l’ADDS affichait complet, jeudi dernier, à l’occasion d’une cérémonie placée sous le signe de l’engagement collectif contre la malnutrition des jeunes.
L’événement a réuni autour d’une table, d’un côté le directeur général de l’agence, Mahdi Mohamed Djama, la première adjointe du maire de Djibouti-ville, Fatouma Mohamed Kamil, le présidents des communes de Balbala et Boulaos Mohamed Hassan Saïd et Abdoulkader Iman Aden, et de l’autre les dirigeants des associations ‘‘Atu Yoo Fan’’, ‘‘Réseau des Associations Q11’’, ‘‘Qassa-Wada’’, ‘‘CAB’’, ‘‘Ficil’’, ‘‘Al Fowza’’, ‘‘Kilissa’’ et ‘‘Xog-Ogaal’’, sélectionnées dans le cadre du projet « Mobilisation des Communautés pour une Meilleure Nutrition ».
Il s’agit, pour l’Agence Djiboutienne de Développement Social organisatrice de cette rencontre de conclure avec ces 8 associations, dans le cadre de ce projet pilote, des accords d’un montant total de 85 millions de francs djiboutiens.
Des financements qui serviront à ces organisations locales de mener au cours des onze prochains mois, des activités de sensibilisation contre la malnutrition des enfants et surtout adolescents dans les quartiers Arhiba, Bâche-à-Eau, Qarawill et Wahle-Daba. Des secteurs des communes de Balbala et de Boulaos, qui connaissent selon une étude « des taux élevés d’extrême pauvreté, de malnutrition chez les jeunes et de mortalité infantile ».
Il est à noter que ces associations auront pour mission, au cours de cette période, de sensibiliser les ménages, de dépister les cas de malnutrition et d’accompagner les familles dans l’adoption de bonnes pratiques nutritionnelles. Elles créeront également dans ces quartiers des ‘‘Club de jeunes’’, qui serviront de plateforme d’échanges sur les risques liés à la malnutrition et à la consommation des drogues mais également sur divers autres sujets axés dans les domaines de l’éducation, de la lutte contre la violence, etc…
Le projet pilote touchera particulièrement quelque 1500 adolescents issus de ces quartiers de la capitale.
Financé par un don japonais et administré par la Banque mondiale, ledit projet introduit pour la première fois sous nos cieux, le tapis de mesure de croissance, un outil novateur permettant aux familles et plus particulièrement aux mères de suivre la croissance de leurs enfants âgés de zéro à cinq ans. Dès qu’une mère soupçonne un signe de malnutrition, le tapis lui offre un moyen simple et rapide de vérifier l’état de son enfant avant de se rendre au centre de santé. Cet outil facilitera la détection précoce et contribuera à réduire les risques de complications à long terme pour les enfants. Il constitue également un moyen d’autonomiser les mères, qui pourront désormais intervenir très tôt pour protéger la santé de leurs enfants.
Dans son intervention dédiée à cette cérémonie, le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama, a mis l’accent sur l’importance stratégique du programme. «C’est un projet innovant, parce qu’il combine prévention communautaire, suivi de la croissance des enfants et création de clubs de jeunes — un dispositif nouveau et essentiel » a-t-il indiqué
Avec une population composée à plus de 60 % de jeunes, Djibouti fait face selon lui, à des défis de malnutrition chez les adolescents qui compromettent leur santé et leur avenir. « Nous avons parfois la mauvaise habitude d’insinuer la petite taille à un problème héréditaire. Or, ce n’est pas le cas. C’est un problème médical, qui peut être soigné, s’il est détecté à temps», a clarifié Mahdi Mohamed Djama, directeur général à l’ADDS.
La première adjointe au maire, Fatouma Mohamed Kamil, qui l’a succédé au micro, a insisté sur la nécessité d’assurer la constance des actions de sensibilisation, particulièrement en matière de nutrition, d’hygiène et de comportements alimentaires.
Pour sa part, le président de la commune de Balbala, Mohamed Hassan Saïd, a exhorté les représentants des différentes associations de faire preuve de sérieux dans la réalisation des activités. « Aujourd’hui, débute le programme de ce projet pour les huit associations, chacune doit maintenant commencer les activités sur le terrain. Il s’agit de nos enfants, de nos jeunes, et donc de l’avenir de notre pays. Nous attendons des résultats probants d’ici un an » a-t-il prévenu.
Quant au président de la commune de Boulaos, Abdoulkader Iman Aden, il a mis en lumière la nécessité d’un travail en profondeur sur l’alimentation infantile. « Le retard de croissance ne provient pas seulement du manque de nourriture, mais aussi d’une mauvaise alimentation. L’allaitement maternel est un facteur essentiel de prévention. Il faut former les mères et les futures mères pour qu’elles puissent reconnaître elles-mêmes les signes précoces de malnutrition» a-t-il souligné.
Rappelons que ce projet s’appuie également sur l’expertise de l’UNFD en matière de prévention communautaire de la malnutrition. Son intervention dans les 4 quartiers, financée par un contrat de 35 millions sur 18 mois, repose sur une stratégie axée sur la formation et l’encadrement de mères conseillères.
Lancé en décembre 2024, ce projet « Mobilisation des Communautés pour une Meilleure Nutrition » s’inscrit dans de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de protection sociale (2023-2027) de notre gouvernement, qui cible 6 000 ménages vulnérables à Djibouti-ville et vise à renforcer la résilience des communautés face aux problématiques liées de la malnutrition.
RACHID BAYLEH












































