
Le ministre du commerce et du tourisme, Mohamed Warsama Dirieh a lancé hier matin au Sheraton hôtel les travaux du premier atelier national sur les indications géographiques devant un parterre de producteurs, de chercheurs, de représentants institutionnels et d’experts internationaux. Organisé par l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle) en collaboration avec l’Office djiboutien de la propriété industrielle et commerciale (ODPIC) cet événement de deux jours, qui fait suite à l’adhésion du pays à l’Arrangement de Lisbonne, visait à structurer un véritable écosystème national capable de transformer les produits emblématiques djiboutiens – du sel du Lac Assal à l’artisanat traditionnel – en puissants leviers de compétitivité, de protection patrimoniale et de développement durable.

Une atmosphère studieuse régnait hier matin au Sheraton hôtel où se tenait l’ouverture du premier Atelier national sur les Indications Géographiques.
Organisé par l’OMPI en collaboration avec l’ODPIC, l’évènement a réuni, sur place, le ministre du commerce et du tourisme, Mohamed Warsama Dirieh, le directeur général de l’ODPIC, Ahmed Osman Mohamed entouré de plusieurs des cadres de son institution, un expert de l’OMPI, en l’occurrence M. Matteo Gragnani, une experte en indicateur géographique Mme Emilie Vandecandelaere, des producteurs, des chercheurs et de représentants institutionnels dont ceux du ministère de l’agriculture.
Il s’agit là pour l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle initiatrice du programme de valorisation des produits du terroir du pays suite à son adhésion à l’Arrangement de Lisbonne.
Après un mot de bienvenue du directeur général de l’office djiboutien de la propriété intellectuelle et commerciale, Ahmed Osman Mohamed, le représentant de l’OMPI, Matteo Gragnani a indiqué que les indications géographiques représentent un outil stratégique pour le développement économique, social et culturel des pays.
« Elles renforcent les chaînes de valeur locales, préservent les savoir-faire et encourageaient des produits qui évoquent l’identité, la culture et l’histoire des territoires » a-t-il précisé avant de mettre l’accent sur le potentiel des produits authentiques, des paysages uniques, des traditions d’excellence dont Djibouti dispose. « Nous sommes fiers que votre pays soit, premier dans la région, déjà Partie du Système de Lisbonne de l’OMPI, un système international qui offre une protection juridique de haut niveau et une visibilité internationale renforcée » a souligné M. Gragnani.
Selon lui, Djibouti doit rapidement exploiter ce système pour générer des résultats concrets au bénéfice des communautés et des producteurs, en développant un écosystème national des IG capable d’identifier des produits phare, de renforcer le cadre normatif et de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés, tout en remerciant et en encourageant les échanges futurs.
Le représentant de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a souligné la position singulière de Djibouti, premier pays de la région déjà partie au Système de Lisbonne, un dispositif qu’il a présenté comme un « outil stratégique » pour renforcer les chaînes de valeur locales, encourager les produits porteurs d’identité culturelle et affirmer l’image des territoires sur la scène mondiale.
Il a insisté sur l’importance de construire un véritable écosystème national, mobilisant non seulement les institutions publiques, mais aussi les communautés productrices, les chercheurs, les opérateurs économiques, les coopératives agricoles et artisanales, ainsi que les partenaires techniques.
Il a affirmé que l’OMPI accompagnerait Djibouti à chaque étape, rappelant que le développement des Indications Géographiques constitue un « voyage collectif », fondé sur une collaboration étroite et durable.
Pour le Ministre du Commerce et du Tourisme, Mohamed Warsama Dirieh, qui a présidé la cérémonie inaugurale, cet événement représentait une étape historique dans la reconnaissance, la protection et la promotion des richesses du pays.
Il a rappelé que l’année 2024 avait marqué un tournant pour Djibouti, avec l’adhésion officielle à l’Arrangement de Lisbonne, permettant l’enregistrement et la protection internationale des appellations d’origine.
Cette entrée dans un mécanisme mondial de protection juridique témoigne, selon lui, de la volonté claire des autorités de renforcer la compétitivité des produits nationaux, de préserver des savoir-faire souvent transmis de génération en génération et d’ouvrir aux communautés locales de nouvelles perspectives économiques fondées sur l’authenticité et la qualité.
Évoquant par la suite, le potentiel djiboutien, le Ministre Mohamed Warsama a cité plusieurs produits qui pourraient devenir les premières Indications Géographiques du pays. Parmi eux, le Sel du Lac Assal, cultivant une réputation mondiale grâce à son niveau exceptionnel de pureté et de minéralisation. Produit dans le point le plus bas du continent africain, ce sel constitue un patrimoine naturel unique. Les produits de l’artisanat traditionnel, notamment la vannerie façonnée par les mains expertes des femmes djiboutiennes, ont également été mis en avant comme des savoir-faire dont les motifs et techniques séculaires racontent l’histoire des communautés qui les façonnent. Des exemples illustrent assez la richesse du terroir djiboutien.
Le ministre Mohamed Warsama Dirieh a rappelé que la stratégie nationale s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Vision Djibouti 2035. Les Indications Géographiques trouvent leur place dans les piliers prioritaires du pays, notamment la diversification économique, la valorisation des produits locaux et l’essor d’un tourisme durable fondé sur l’authenticité. À travers cette démarche, Djibouti cherche à créer une dynamique de développement intégrée, où les communautés rurales, les artisans et les producteurs deviennent des acteurs centraux de la croissance nationale.
Le ministre du commerce et du tourisme a réaffirmé son engagement à protéger les produits locaux, à structurer les filières et à développer un environnement robuste capable de soutenir l’essor des IG. Cela passe par une mise en réseau des producteurs, l’établissement de cahiers des charges rigoureux, la création de structures de contrôle et la formation des coopératives afin qu’elles puissent se positionner avantageusement sur les marchés régionaux et internationaux.
L’atelier ouvre ainsi un espace d’échanges, où experts et acteurs nationaux vont partager durant les deux jours de cet atelier expériences et visions pour définir une stratégie ambitieuse, réaliste et adaptée au contexte djiboutien. Il est à noter que cet atelier marque le début d’une dynamique nationale qui pourrait repositionner plusieurs produits djiboutiens au niveau international.
En tout cas, en conjuguant protection juridique, valorisation culturelle, promotion économique et cohésion communautaire, Djibouti entreprend un mouvement structurant qui pourrait devenir un modèle pour la région.
RACHID BAYLEH












































