
L’histoire de l’indépendance de Djibouti, proclamée le 27 juin 1977, est souvent racontée à travers le prisme des leaders politiques masculins et des négociations complexes. Cependant, il est impératif de se souvenir que cette victoire n’aurait pas été possible sans le rôle inestimable, et trop souvent sous-estimé, des femmes djiboutiennes . De la résistance quotidienne à l’activisme direct, elles ont été des piliers invisibles mais essentiels de la lutte pour la souveraineté nationale.
L’histoire de l’indépendance de notre pays proclamée le 27 juin 1977, est souvent contée à travers les figures emblématiques masculines qui ont mené les négociations et les luttes politiques. Pourtant, derrière chaque avancée vers l’autonomie, dans l’ombre des tribunes et des conférences, se tenait une force inestimable et souvent sous-estimée : les femmes djiboutiennes. Bien que leurs contributions spécifiques soient rarement détaillées dans les récits historiques dominants, il est impensable que la quête d’indépendance ait pu aboutir sans leur engagement profond et multiforme.
Une Résistance Multiforme
Bien avant les mouvements organisés pour l’indépendance, les femmes djiboutiennes ont manifesté leur opposition à la domination coloniale de diverses manières. Dans un contexte où les hommes étaient souvent en première ligne et donc plus exposés à la répression, les femmes ont développé des stratégies de résistance plus discrètes mais non moins efficaces.
Elles ont servi de messagères, transportant des informations cruciales et des documents cachés sous leurs voiles ou dans leurs paniers, bravant les contrôles des autorités coloniales. Transportant des jarres, elles donnaient à boire à leurs frères qui luttaient contre les forces d’occupation. Elles nourrissaient et abritaient les militants, transformant leurs maisons en refuges sûrs où les discussions et les plans pouvaient être élaborés loin des oreilles indiscrètes.
Leur rôle dans le maintien de la cohésion sociale et culturelle était également fondamental. Face à la tentative d’assimilation culturelle par l’administration coloniale, les femmes ont été les gardiennes des traditions, et des coutumes locales. Elles ont transmis aux jeunes générations un sentiment d’identité et de fierté nationale, faisant naitre en eux le désir de liberté. À travers les chants, les poèmes et les contes, elles ont entretenu la flamme du patriotisme et de la résistance.
L’Engagement Direct et Visible
Avec la montée des mouvements nationalistes dans les années 1960 et 1970, l’engagement des femmes djiboutiennes est devenu plus direct et visible. Elles ont participé activement aux manifestations, bravant les gaz lacrymogènes et les matraques des forces coloniales. Leurs voix se sont élevées dans les foules, scandant des slogans pour l’indépendance et exigeant le respect de leurs droits. Certaines ont même été emprisonnées et torturées pour leur activisme, faisant preuve d’un courage et d’une résilience extraordinaires.
Au-delà des rues, des femmes se sont également impliquées dans les structures des partis politiques et des associations œuvrant pour l’indépendance. Bien que souvent reléguées à des rôles de soutien, leur influence était palpable. Elles ont organisé des réunions secrètes, collecté des fonds pour soutenir les militants et les familles des prisonniers politiques, et sensibilisé la communauté internationale à la cause djiboutienne.
Gardiennes de l’Espoir et Architectes de l’Avenir
Au-delà des rôles directs dans le mouvement, les femmes djiboutiennes ont été les gardiennes de l’espoir et les architectes silencieuses de l’avenir de leur nation. En maintenant, le tissu social, en élevant les générations futures et en préservant les valeurs qui définissent le peuple djiboutien, elles ont jeté les bases d’une nation indépendante et résiliente. Leur résilience face aux difficultés de la période coloniale et leur optimisme pour un avenir libre ont été des forces motrices.
Un Appel à une Reconnaissance Plus Approfondie
L’absence de récits détaillés sur le rôle des femmes djiboutiennes dans l’indépendance de leur pays met en lumière la nécessité d’une recherche historique plus approfondie et d’une reconnaissance de leurs contributions souvent invisibles. Il est impératif de documenter ces histoires orales et ces mémoires pour que les générations futures puissent apprécier pleinement l’ampleur de l’engagement de toutes les composantes de la société djiboutienne dans la construction de leur nation. Car l’indépendance de notre pays, comme celle de tant d’autres nations, est le fruit d’un effort collectif où chaque membre, y compris et surtout les femmes, a joué un rôle irremplaçable.
Un Soutien Indéfectible aux Leaders de l’Indépendance
La lutte pour l’indépendance de Djibouti fut longue et complexe, marquée par des négociations ardues, des mobilisations populaires et parfois des tensions. Dans ce contexte, les femmes furent un soutien constant et précieux pour leurs époux. Derrière chaque grand homme politique, il y a souvent une femme qui assure un équilibre, une stabilité et une force morale indispensables. Elles offraient bien souvent un espace de confiance et de répit face aux pressions politiques. Dans les sociétés traditionnelles, l’épouse du leader joue souvent un rôle fédérateur au sein de la communauté, veillant à la cohésion sociale et transmettant les messages d’unité et de persévérance. Aux cotés de leurs époux, elles étaient présentes pour remonter le moral des troupes indépendantistes et assurant une forme de stabilité dans un environnement incertain.
Gardienne des Valeurs et Symbole de la Nation naissante
Au-delà de leurs soutiens personnels, les femmes Djiboutiennes par leurs seules présences aux côtés de leurs maris, symbolisaient l’unité familiale et la résilience du peuple djiboutien face à l’occupant colonial. Elles incarnaient la dignité des femmes djiboutiennes et leurs engagements, même indirect, dans la construction de la nation.
Si l’histoire retient souvent les noms des hommes qui ont mené les batailles politiques, il est essentiel de reconnaître l’apport des femmes qui, comme Aïcha Bogoreh,Roukia Abdillahi ou Mako Guelleh … ont contribué à bâtir les fondations de notre pays. Elles restent, à juste titre, des figures à saluer dans le panthéon des bâtisseurs de la République de Djibouti.
Un Héritage Toujours Pertinent
L’indépendance de Djibouti, le 27 juin 1977, a marqué la fin d’une ère et le début d’une nouvelle. Les femmes djiboutiennes ont célébré cette victoire avec une joie immense, conscientes de leur contribution significative. Cependant, comme c’est souvent le cas dans l’histoire des luttes de libération, leurs sacrifices et leur rôle ont été, pendant un temps, éclipsés par les récits dominants.
Aujourd’hui, il est plus que jamais essentiel de reconnaître et de célébrer l’héritage des femmes djiboutiennes qui ont lutté pour l’indépendance. Leur courage, leur ingéniosité et leur détermination continuent d’inspirer les générations actuelles. Leurs histoires nous rappellent que la liberté n’est jamais acquise et que la participation de tous, hommes et femmes, est indispensable à la construction et à la préservation d’une nation juste et prospère. En redonnant aux femmes la place qu’elles méritent dans le récit national, Djibouti renforce sa propre identité et honore la mémoire de toutes celles qui ont façonné son destin.
N Kadassiya
L’engagement sans faille de la Première Dame Mme Kadra Mahamoud Haid en faveur des femmes djiboutiennes

Il faudrait bien plus qu’un article pour énumérer les nombreuses avancées des femmes djiboutiennes, depuis l’arrivée au pouvoir en 1999 du Président Guelleh.
Et pour cause, elles ont trouvé dans la Première Dame Mme Kadra Mahamoud une fervente défenseure de leurs droits.
Qu’il s’agisse de la lutte contres les mutilations génitales féminines, l’accès à l’éducation, ou la santé maternelle et infantile, la Première Dame de Djibouti a pris son bâton de pèlerin pour faire avancer la cause des femmes djiboutiennes. Grâce à un engagement sans faille et la ferme volonté de promouvoir le rôle des femmes dans notre société. Maintenant , les femmes djiboutiennes, sont tout autant que les hommes à des postes de responsabilité, elles sont ministres, députés, directrices, mais aussi commerçantes, femmes d’affaires, elles sont aussi mères et pourtant, elles contribuent tout autant que les hommes au développement de notre pays. Elles savent que rien ne peut les arrêter, rien ne peut se mettre en travers de leurs chemins pour arriver à leurs fins. Et qui mieux qu’une enseignante pour apprendre aux jeunes filles de maintenant à tracer leurs propres voies. Car elle fut aux premières heures de notre pays, une enseignante, un modèle de savoir pour ses élèves.
Fervente militante, elle a toujours été au côté de notre président, un pilier, une femme d’action et de volonté, qui , de par sa sagesse et son esprit a ouvert la voie à toutes les autres de femmes modernes que comptent la RdD.
Par son dévouement et son action concrète, Mme Kadra Mahamoud Haïd incarne un modèle pour les femmes djiboutiennes. Son engagement ne se limite pas à des discours, elle est présente sur le terrain, aux côtés de ses pairs, à l’écoute de leurs préoccupations et œuvrant inlassablement pour un avenir où les femmes de Djibouti pourront s’épanouir pleinement et contribuer activement au développement de leur pays.
Son influence est un pilier essentiel dans la construction d’une société djiboutienne plus équitable et inclusive.