Depuis 1967, la Journée internationale de l’alphabétisation est célébré partout. Cette célébration a lieu à Djibouti mercredi dernier  pour rappeler à tous l’importance de l’alphabétisation, qui relève de la dignité et des droits humains. L’UNFD a organisé cet événement en collaboration avec  ses partenaires dans la grande salle du Palais du Peuple. Le 8 septembre, l’UNFD  a organisé la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation conjointement avec ses partenaires, cette journée qui avait pour thème « l’alphabétisation pour une reprise axée sur l’humain : réduire la fracture numérique ».

Cette importante journée a regroupé  sur place la Secrétaire General  de l’UNFD Mme Fatouma Moussa, le ministre de l’éducation nationale M. Moustapha Mahamoud Mohamed, la ministre de la femme et de la Famille Mme Mouna Osman Aden, la ministre des affaires sociales et de la solidarité Mme Ouloufa Ismael Abdo, la représentante résidente du PNUD à Djibouti Mme Fatouma Al Farouk Sheikh.

Dans son intervention,  le ministre de l’éducation nationale M. Moustapha Mahamoud a expliqué que « La présentation d’une nouvelle « stratégie nationale de l’alphabétisation fonctionnelle » est une initiative que je tiens à saluer, car le succès d’un programme d’alphabétisation est déterminé par le temps et le degré de précision  consentis à la rédaction d’une stratégie de planification  a l’échelle nationale. Document qui, après son adoption par le gouvernement ; permettra à l’éducation des adultes de devenir un service social clé doté d’objectifs à moyens et longs termes clairement définis et évaluables. Si la nécessité de considérer l’éducation des adultes comme un service public à intégrer dans les plans nationaux de développement ; il me semble tout aussi nécessaire, que  dans la mise en œuvre de nos politiques d’éducation, la rationalisation des moyens disponibles est une obligation à laquelle nous ne pouvons nous soustraire sous aucun prétexte.

C’est ainsi qu’en tant que Ministre de l’Education Nationale et de la formation professionnelle, je  réitère ma ferme conviction de mettre à disposition de l’UNFD, les moyens humains et matériels placés sous mon autorité afin  que l’éducation des adultes soit perçue par nous tous, comme une obligation nationale. », a-t-il soutenu.  Avant d’annoncer que  le « MENFOP s’engagera avec détermination dans toute initiative en faveur de l’amélioration de l’éducation des adultes, car nous somme convaincus qu’il existe une corrélation évidente et positive entre le niveau de connaissance d’un adulte et la réussite scolaire de ses enfants. »

Chaque année, la République de Djibouti célèbre cette journée qui est une occasion pour faire le bilan et de  réaffirmer la volonté du gouvernement dans la lutte contre l’analphabétisme, grâce à différentes campagnes d’alphabétisation Djibouti a pu alphabétiser des milliers des femmes, ces campagnes qui ont eu pour effets d’améliorer le taux d’alphabétisation   en passant de 37,6% en 2002 à 52,9% en 2019 tandis que chez les hommes le taux, sur la même période, passe 61,9% à 66,6%. Cependant l’écart entre les hommes et les femmes alphabétisés persiste, même s’il n’a pas cessé de se résorber.

En dépit des progrès réalisés, les problèmes d’alphabétisation persistent, répartis inégalement entre les pays et les populations. La prise en compte de la diversité linguistique dans le développement de l’éducation et de l’alphabétisation est essentielle pour relever ces défis dans le monde d’aujourd’hui.

Dans son discours la ministre des affaires sociales et de la solidarité Mme Ouloufa Ismael Abdo a déclaré que « Le monde traverse actuellement une période inédite de son histoire, qui met aussi bien les populations des pays riches qu’en développement, dans une situation de vulnérabilité et d’incertitude. En effet, le COVID a mis nos systèmes de santé, nos sociétés et nos économies à rude épreuve. Cette dernière, nous a tous interpelé sur notre capacité  de résilience, d’adaptation et notre façon d’appréhender le monde autrement. En fermant les espace d’enseignement et d’apprentissage, les pays ont été contraints de trouver  des solutions et des stratégies innovantes afin d’assurer la continuité des apprentissages. Ici je veux rendre un hommage au MENFOP et à ses enseignants pour avoir su faire preuve d’adaptation dans leur méthodes d’enseignement afin d’assurer la continuité pédagogique à travers l’enseignement à distance. Il est claire que nous vivons actuellement dans un monde globalisé et interconnecté ou le numérique est au centre de nos action quotidiennes et de nos activités sociales et économique. L’initiative louable du président de la République, M. Ismail Omar Guelleh, de créer un ministère dédié à l’économie numérique constitue indéniablement une réponse a cette évolution sociétale. Si le numérique hier était considèré comme une innovation, il est désormais aujourd’hui une nécessite avérée. Le défi est de taille car, au défi de l’alphabétisation se surajoute le défi de la fracture numérique. De ce fait, le numérique ne doit plus être perçu comme un luxe mais un outil et un moyen accessible à tous. Ainsi, les programmes sociaux menés par mon département des Affaires Sociales et des solidarités ainsi que par l’Union Nationale des femmes Djiboutiennes aux couches les plus vulnérables doivent être un vecteur d’apprentissage et de motivation pour les rendre plus résiliente face aux chocs. » L’alphabétisation et notamment des femmes, est donc une réponse appropriée pour les outiller à l’utilisation des nouvelles technologies. C’est à travers ces actions que le taux d’analphabétisme n’a  eu sans cesse  de baisser, le combat contre ce fléau continu.

A ce titre, il est nécessaire de rappeler le combat quotidien mené par la femme de l’UNFD. Je ne saurais remercier ici à sa juste valeur le combat et l’engagement de la Première Dame et Présidente de l’UNFD pour la promotion de l’accès à l’alphabétisation des femmes. Il est éminemment admis que l’alphabétisation est un  outil essentiel de la lutte contre la pauvreté et la précarité. », a-t-elle affirmé

Enfin la ministre de la Femme et de la Famille Mme Mouna Osman Aden, a expliqué en quelques mots essentiels « L’alphabétisation est au cœur des enjeux de développement de notre pays. C’est le pilier de la valorisation du capital humain. Dans le domaine du genre l’alphabétisation est un vecteur de la réduction des inégalités homme-femme. En effet le taux élevé d’analphabétisme chez les femmes est un des facteurs qui limitent leur accès à l’emploi. J’insiste sur le fait que la lutte contre l’analphabétisme appelle à la mobilisation de toutes et de tous. C’est par la conjugaison de nos efforts que nous parviendrons à éliminer l’analphabétisme des adultes dans notre pays».

Neima Egueh

Le point avec la Secrétaire General de l’UNFD Mme Fatouma Moussa…

Malgré les multiples obstacles auxquels nous avons fait face durant ces trois années, notre conviction de poursuivre le combat contre l’analphabétisme  reste intacte. Comme vous venez de le constater, nous avons voulu célébrer cette mémorable journée, en partageant avec vous la présentation de la nouvelle « stratégie nationale de l’alphabétisation  fonctionnelle » réalisée conjointement par l’UNFD et le MFF. Cette stratégie, nous le pensons, contribuera à l’émergence d’une vision actualisée du processus d’alphabétisation, si bien entendu elle était adoptée par le gouvernement. Ce que nous souhaitons vivement. Notre réflexion s’est également  tournée vers trois autres volts essentiels dans l’amélioration de la qualité du programme d’alphabétisation il s’agi notamment :

-De l’évaluation certificative des apprenantes

-De la récolte des données du programme à l’échelle nationale

-Et de la conception d’un manuel de l’apprenant de trois année.

Concernant l’évaluation certificative, il nous a paru opportun de créer un cursus cyclique de 3 ans sanctionné par un examen final. Examen à l’issue duquel les apprenants ayant passé avec succès le test final, bénéficieront d’un certificat d’alphabétisation national reconnu par l’Etat. Le second volet a trait à l’assainissement et la fiabilité des données récoltées sur le terrain. Quelles soient globales, individuelles ou regroupées par école, par commune ou par école, par commune ou par  région. Dans  le but d’améliorer la gestion des ressources humaines et matérielles mais également celle du suivi-évaluation de nos apprenants, nous avons développé cette année une application dédiée et conforme à nos besoins. Cela nous permettra de réaliser une base de donnée fiable ; garante d’une meilleure visibilité du processus de donnée fiable, garante d’une meilleure visibilité du processus d’alphabétisation. Enfin, le troisième volet concerne l’élaboration et l’édition d’un manuel apprenant destiné aux apprenants de la  3ème année.

Ce dernier est quasi terminé et nous comptons bien entendu obtenir son édition auprès de notre Ministre de l’Education et de la formation professionnelle qui ne cesse de nous soutenir depuis le début dans ce domaine. Avant de clore mon discours je n’oublierai pas de rappeler le thème de cette journée (08 septembre 2021) selon l’Unesco « l’alphabétisation pour une reprise axée sur l’humain : réduire la fracture numérique ». Et à  ce sujet si tous nos efforts sont d’ores et déjà bien ancrés sur les aspects humains, il n’en demeure pas moins que l’usage du numérique en alphabétisation reste encore largement inexploré ! C’est la raison pour laquelle nous adressons un appel à toutes celles et ceux œuvrant dans la structure de l’Etat ou dans le secteur privé jouissant d’expertise suffisante dans le domaine, de bien vouloir nous appuyer. En effet, la nécessité de recourir à d’autres modes d’intervention (usage du numérique) dans la prise en charge du processus d’alphabétisation s’avère plus qu’urgente.