A l’instar des pays du continent, la République de Djibouti a célébré hier matin, au Sheraton Hôtel, la journée africaine de la statistique. Organisée par le ministère de tutelle de l’Institut National des Statistiques de Djibouti (INSD) en l’occurrence le ministère de l’économie et des finances, la cérémonie commémorative de l’édition 2020 de cette journée était  placée sous le haut patronage du premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed. L’occasion a été pour le ministre Ilyas Moussa Dawaleh de lancer officiellement le projet sur la gestion et le développement statistiques pour la prise de décision. Il s’agit ici de moderniser le système de statistique national et de renforcer les compétences techniques des statisticiens.

Depuis 1990, les pays africains célèbre le 18 novembre de chaque année, la journée de la statistique qui leurs est dédiée. L’initiative consiste à sensibiliser le public sur l’importance des statistiques quant au développement de tous les aspects de la vie sociale et économique des communautés.

A  Djibouti, la cérémonie commémorative de cette journée, est organisée par le ministère de tutelle de l’Institut National des Statistiques de Djibouti, qui n’est autre que celui de l’économie et des finances en collaboration avec la Banque Mondiale. Placée sous le haut patronage du Premier Ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, la cérémonie de l’édition 2020 a réuni au Sheraton Hôtel, les membres du gouvernement dont le ministre de l’économie et des finances, Ilyas Moussa Dawaleh, le représentant résident de la Banque Mondiale à Djibouti, Boubacar-Sid Barry, les représentations des organisations onusiennes, le directeur général de l’INSD, Idriss Ali Soultan, le représentant de l’Afristat, les chefs des sections statistiques des différents ministères et ceux du secteur privé et public de notre pays.

Le président de la commission nationale des droits de l’homme, Saleban Omar Oudine, le médiateur de la république, Dr. Kassim Issak Osman ainsi que plusieurs autres personnalités anonymes ont assisté à cette événement.

L’occasion a été pour le ministre de l’économie et des finances, Ilyas Moussa Dawaleh de lancer officiellement le projet sur la gestion et le développement statistiques pour la prise de décision. Lequel consiste à moderniser les infrastructures des statistiques de notre pays.

Le thème choisi pour l’édition de cette année, est assez évocateur : «Moderniser les systèmes statistiques nationaux pour fournir des données et des statistiques en vue de soutenir la paix et le développement durables en Afrique». Il s’agit ici  de sensibiliser, selon les instigateurs de cette journée, les décideurs, les partenaires techniques et financiers, les producteurs de données, les chercheurs et le grand public sur l’importance cruciale que jouent les statistiques dans la gouvernance et le développement socioéconomique des différentes communautés africaines en vue de promouvoir la paix et d’atténuer les conflits en Afrique. 

Des réformes institutionnelles importantes à Djibouti. Dans la série des discours, le directeur général de l’institut National des Statistiques de Djibouti, Idriss Ali Soultan a, dans son mot d’ouverture, mis l’accent sur la modernisation de son institution mené depuis juin 2019 par son ministère de tutelle.  «Pour mener à bien cette réforme, le MEFI s’appuie sur le Projet de Gestion Économique et de Développement Statistique pour la prise de Décision (GEDSEP) doté d’une enveloppe de 15 millions USD qui financera des activités structurant du paysage Statistique». Selon ce haut cadre de l’appareil statistique djiboutien, «c’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’autant de moyens sont mobilisés pour la production Statistique» a-t-il déclaré avant d’affirmer que Djibouti sera une référence régionale en termes de production Statistique dans les 5 prochaines années. Le représentant résidant de la Banque Mondiale à Djibouti, Boubacar-Sid Barry qui l’a suivi, a indiqué que le gouvernement de Djibouti a mis en place depuis 2015 une stratégie de croissance accéléré et de promotion de l’emploi qui a permis au pays a-t-il dit, d’enregistrer une augmentation de plus de 20% du revenu par habitant entre 2016 et 2019. «Les mesures courageuses mise en œuvre dans le cadre du ‘‘Pacte de Solidarité Nationale’’ pour lutter vigoureusement contre l’impact socioéconomique de la pandémie du COVID-19 sont également louables» a-t-il dit aux officiels et aux statisticiens en face de lui !

En ce qui concerne, les statistiques, le haut fonctionnaire de la Banque Mondiale a déclaré que «Durant ces années de croissance, notre pays a commencé à bâtir un système statistique et même si les efforts à mener restent énormes, le choix politique de baser les décisions sur les chiffres commencent, a donné  des fruits avec la réalisation des enquêtes de pauvreté, les comptes nationaux, les enquêtes santé comme celui sur la nutrition, etc.».

M. Boubacar-Sid Barry a, pour clôturer son allocution, affirmé la disponibilité de son institution pour soutenir le gouvernement djiboutien dans le cadre de la mise en œuvre de la vision 2035 de Djibouti et du développement des statistiques.

Quant au ministre de l’économie et des finances, M. Ilyas Moussa Dawaleh, il a souligné l’importance des statistiques dans les actions des politiques sociales et économiques «Nous avons besoin de disposer de statistiques fiables, précises, régulières et accessibles à tous, à tout moment» a-t-il ajouté. 

Le ministre de l’économie et des Finances, Ilyas Moussa Dawaleh a en outre déclaré que «pour répondre à des normes techniques bien définies et, de préférence, communément acceptées, Djibouti a adhéré à l’Observatoire Economique et Statistique d’Afrique Subsaharienne (Afristat), Organisation intergouvernementale africaine qui organise tous les ans cette journée et ayant comme seul objectif de travail le développement de la statistique sociale et économique.»

Pour clôturer cette série de discours, le premier Ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, a indiqué que l’organe suprême de la gouvernance du Système Statistique National renforce notre ferme volonté de hisser la statistique à un niveau supérieur.

«Nous voulons par ces actions démontrer l’intérêt significatif attaché à l’amélioration du système national de production et de mise à disposition de statistiques, à travers un accent particulier sur la fiabilité et la qualité, ce qui permettra de disposer des données crédibles sur le plan national et international, afin de satisfaire efficacement les besoins des utilisateurs nationaux et internationaux» a souligné le chef de la primature, M. Abdoulkader Kamil Mohamed.

A l’issue des interventions, l’institut Nationale des Statistiques de Djibouti a organisé un panel de discussion en vue d’élaborer des recommandations visant à créer une certaine réforme institutionnelle au sein de cette institution de notre pays.

Rachid Bayleh

Abdoulkader Kamil Mohamed

Premier ministre

«Pour la république de Djibouti, cette édition coïncide avec la refonte et la réorganisation structurelle et fonctionnelle de notre système de production des statistiques par la création de l’Institut National de la Statistique de Djibouti (INSD)»

«Le thème de cette année, “moderniser les systèmes statistiques nationaux pour fournir des données et des statistiques en vue de soutenir la paix et le développement durables en Afrique” est en parfaite symbiose avec le thème de l’Union Africaine pour l’année 2020 “faire taire les armes: créer des conditions propices au développement de l’Afrique “nous interpelle sincèrement eu égard aux situations conflictuelles qui prévalent dans plusieurs contrées africaines et hélas malheureusement aussi dans notre sous région. Les conflits et les guerres intestines sont réputés être les principaux freins au développement harmonieux de nos pays. Le thème mis en avant cette année est fort révélateur. Il a été certainement choisi pour sensibiliser les décideurs politiques, les producteurs des données et le grand public à l’importance cruciale des statistiques sur la gouvernance et pour atteindre l’objectif d’une Afrique sans conflits. A juste titre, comme cité, la paix, la sécurité et le développement social et économique doivent faire l’objet d’une quête simultanée pour que” faire taire les armes” devienne une réalité sur tout le continent. Pour la république de DJIBOUTI, cette édition coïncide avec la refonte et la réorganisation structurelle et fonctionnelle de notre système de production des statistiques par la création de l’Institut National de la Statistique de Djibouti (INSD). Elles témoignent de notre attachement à attribuer à la statistique et aux produits statistiques un rôle de gouvernail dans toutes les actions publiques. Une avancée majeure dans la voie vers le développement de la statistique et de son exploitation judicieuse pour mener à bien l’évaluation des politiques publiques, des programmes et projets de développement et de lutte contre la pauvreté. Et d ailleurs aussi, c’est un moyen de mieux répondre aux exigences fondamentales de suivi de la mise en œuvre de la vision 2035 et des objectifs de développement durable (ODD).

En outre, l’activation du Conseil Supérieur de la Statistique, l’organe suprême de la gouvernance du Système Statistique National renforce notre ferme volonté de hisser la statistique à un niveau supérieur. Nous voulons par ces actions démontrer l intérêt significatif attaché à l’amélioration du système national de production et de mise à disposition de statistiques, à travers un accent particulier sur la fiabilité et la qualité, ce qui permettra de disposer des données crédibles sur le plan national et international, afin de satisfaire efficacement les besoins des utilisateurs nationaux et internationaux. Autant d’indices entre autres pour montrer que Le Gouvernement est décidé et déterminé à assurer une place fondamentale pour la statistique qu’il considère comme un secteur prioritaire et de souveraineté. Aujourd’hui, nul n’ignore la place prépondérante que les statistiques occupent dans la conduite des affaires des Etats. Des statistiques officielles de haute qualité sont incontournables pour assurer la transparence, la bonne gouvernance et le développement inclusif. Ce postulat fixé, nous devrions au delà de cette journée de commémoration travailler sous multiples formes pour sensibiliser les producteurs de données en l’occurrence les ministères et les établissements publics ainsi que le public également sur l’importance des statistiques de qualité sur tous les aspects de la vie sociale et économique. Des journées portes ouvertes, conférences débats et autres moyens de vulgarisation doivent être déployés pour atteindre cet objectif majeur. Nous sommes trop frileux face à la production et aux exploitations des statistiques. Aurions-nous peur des statistiques ? Nous sommes persuadés qu’avec des statistiques négligées, il n’y a point de bonne gouvernance et en conséquence un harmonieux développement social et économique. Et d’ailleurs la dissimilation des données n’a jamais occultée la réalité.»

Ilyas Moussa Dawaleh

Ministre de l’économie et des Finances

«La deuxième Stratégie nationale de développement de la statistique couvrant la période 2018-2022 ainsi que la Vision 2035, sera accompagnée du renforcement institutionnel des directions du MEFI et de la Banque Mondiale »

«Si la publication et la certification de la véracité des statistiques d’un pays doivent provenir d’une entité spécialisée ou dédiée, leurs productions et leurs disponibilités sont l’affaire de tous les acteurs socioéconomiques qu’ils soient du public, du privé ou de la société civile. Chaque acteur censé produire un rapport d’activités ou d’évaluation ou tout autre document destiné à informer un public ou une institution donnée se doit de produire un document chiffré et fiable permettant la comparaison entre deux périodes afin de mesurer les progrès ou les reculs susceptibles d’être constatés. Le thème choisi pour la journée africaine de la statistique de cette année est : « Moderniser les systèmes statistiques nationaux pour fournir des données et des statistiques en vue de soutenir la paix et le développement durables en Afrique ». Cela coïncide par un heureux concours de circonstances au lancement d’une nouvelle reforme du système statistique national avec le concours financier de la Banque mondiale, que nous remercions à ce propos, dans le cadre d’un projet de « Gestion Economique et de Développement de la Statistique ». Cette reforme, qui s’inscrit dans la deuxième Stratégie nationale de développement de la statistique couvrant la période 2018-2022 ainsi que la Vision 2035, sera accompagnée du renforcement institutionnel des directions du MEFI et du MB producteurs des données socioéconomiques et d’indicateurs macroéconomiques. L’objectif principal de cette reforme étant de faciliter la prise de décisions et l’adoption de mesures de politique économique efficaces, transparentes et justes grâce à la production et à la diffusion de données statistiques fiables, précises, régulières et accessibles à tous, à tout moment. Je vous remercie de votre aimable»