L’Association Caravane et Savoirs du Désert, en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les  Migration (OIM) a entrepris un travail de récolte de données auprès des migrants installés dans le centre d’Accueil et d’orientation d’Obock.

Après avoir recueilli des récits de parcours de plusieurs dizaines de migrants (enfants, femmes et hommes), les auteurs ont exposé les récits des migrants candidats à un retour volontaire, à une dizaine d’enseignants  du secondaire pour en faire des nouvelles.  Les cinq jours d’ateliers d’écriture ont abouti à des textes littéraires profonds qui transposent les récits réels des migrants en des textes imaginaires.

Une vingtaine de nouvelles respectant le cadre de l’atelier et se focalisant sur le thème du retour a vu le jour. Ces nouvelles seront publiées dans un recueil avec le soutien de l’OIM. Cette œuvre collective s’intègre dans le projet de l’OIM qui cherche à faire participer les communautés hôtes dans la gestion de ce fléau qu’est l’immigration clandestine. Ainsi, les participants n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction pour avoir pris part à un tel projet social. “Ce fut une très belle expérience pour moi d’avoir pris part à l’écriture des nouvelles sur le thème du retour. En tant qu’enseignante et acteur de la société civile, il nous incombe à chacun de prendre ses responsabilités. Ces textes narrent les récits de ceux et celles qui ont compris que l’immigration est un danger, je suis très satisfait d’avoir écrit un texte là-dessus”, affirme Fatouma.

“L’association Caravane et savoirs du désert nous a convié à un travail formidable. Les auteurs ont recueilli les témoignages des migrants, puis nous ont proposé de les écouter et enfin, ils nous ont demandé à l’aide des consignes claires d’en faire des nouvelles. J’ai été passionné par le thème du retour et j’ai produit un texte narratif qui  relate l’histoire d’une migrante. C’est tout simplement passionnant comme travail ! ” Avoue Mohamed, enseignant de lettres.

Ce fut une semaine chargée et riche en enseignements pour les jeunes qui disent que la thématique de l’immigration est une problématique mondiale et en tant que Djiboutiens, ils ont quelque chose à dire là-dessus.

Le comité de l’association Caravane et savoirs du désert se félicite de la réussite de l’atelier et de sa portée universelle. D’autres projets encore plus intéressants sont en chantier. Le représentant de l’OIM M. Abdallah Bourhan, n’a pas manqué de saluer l’association qui est l’origine de cette initiative et dont le président n’est autre que l’inspecteur Chehem Mohamed. Il a également exprimé sa satisfaction de voir les auteurs Djiboutiens Chehem Watta, Abdo Makki et Aboyta pour leur implication personnelle dans la concrétisation de ce projet d’intérêt général.

Les enseignants auteurs ont également salué le travail humanitaire des agents de l’OIM qui rendent l’espoir aux migrants qui ont tout perdu. Par contre, les crimes et le manque total d’humanité des passeurs laissent sans voix les enseignants.

Ces derniers ne comprennent pas comment les Etats de la sous-région n’arrivent pas à lutter efficacement contre ces passeurs qui sont les esclavagistes de notre époque. Les enseignants sont très affectés par les récits des migrants.