Depuis des mois, Israël mène une guerre totale contre le peuple palestinien, une guerre de destruction méthodique. Des quartiers rasés, des hôpitaux pris pour cibles, des civils – hommes, femmes, enfants – tués par milliers. C’est une entreprise génocidaire, menée avec une brutalité inouïe, qui se déroule ainsi sous les yeux du monde. Pourtant, ce nettoyage ethnique à ciel ouvert, filmé en temps réel, est maquillé par un vocabulaire aussi aseptisé que fallacieux.
Du côté de l’autoproclamée communauté internationale, on répète en boucle la même récitation : « droit à la légitime défense », « menace existentielle », « guerre de survie ». Des formules toutes prêtes et dénuées de sens, mais qui masquent une réalité insoutenable. Quand l’entité sioniste, fort de ses soutiens inconditionnels, bombarde le Liban, c’est une « opération préventive ». Quand elle frappe sans provocation l’Iran, c’est un « acte de dissuasion ». Quand elle pulvérise des quartiers entiers à Gaza, c’est « une cible stratégique». La grammaire du colonialisme sait travestir les massacres.
Le deux poids-deux mesures est flagrant. Ailleurs, des crimes bien moindres ont déclenché d’innombrables sanctions, des convocations au Conseil de sécurité, voire des mises au ban diplomatiques. Mais Israël, lui, échappe à tout. Pire, il est applaudi et armé. Ce n’est pas seulement une injustice, mais un signal clair que certains États ont le privilège de tuer sans être inquiétés.
Cette faillite morale montre bien le peu de cas qu’on accorde aux principes mêmes qui fondent le droit international. Quelle valeur accorder à la Charte des Nations unies, si elle s’applique à géométrie variable ? Que valent les droits humains, si leur défense dépend de l’origine de la victime ou de l’auteur du crime ?
En réalité, ce que l’autoproclamée communauté internationale cautionne aujourd’hui, c’est un apartheid violent, méprisant et arrogant. Un système où les vies palestiniennes ne valent rien. Où la souveraineté des pays du Sud est piétinée. Où les crimes sont couverts en invoquant une proximité idéologique et de civilisation avec le criminel.
Il est temps de nommer les choses. Ce qui se joue en Palestine n’est pas un «conflit ». C’est une colonisation armée, conduite avec le racisme d’un régime sioniste et soutenue par les puissances occidentales. Ce que vit le Moyen-Orient aujourd’hui est le fruit d’une hypocrisie si ancienne qu’elle s’est institutionnalisée. L’histoire se tait pour l’instant. Mais nul ne doute qu’elle jugera sévèrement.












































