Il y a 48 ans, le 27 juin 1977, Djibouti faisait irruption sur la scène du monde libre, arrachant son destin des mains de la tutelle coloniale pour le remettre entre celles de son peuple. Ce jour-là, dans une ferveur populaire inédite, le drapeau national fut hissé, les frontières tracées par l’histoire furent redessinées par la volonté, et le mot « indépendance » prenait tout son sens pour des générations de Djiboutiens qui n’avaient cessé de lutter, de rêver et d’espérer.

À l’heure où nous commémorons près d’un demi-siècle de souveraineté, cet anniversaire est bien plus qu’une célébration : c’est une halte mémorielle, une respiration collective, un regard posé sur le chemin parcouru. Car derrière la solennité des cérémonies et la force des symboles, il y a une histoire vivante, celle d’un peuple qui s’est battu pour exister librement, dans sa diversité, dans sa dignité, dans sa vérité.

Ce dossier spécial rend hommage à cette longue marche vers l’indépendance, faite de mobilisations populaires, de résistances silencieuses, de combats politiques, d’exils douloureux et de sacrifices héroïques. Il rappelle que la liberté djiboutienne est née dans la tension de l’histoire coloniale, dans les luttes des années 1940 à 1970, dans les mains tendues et les poings levés de femmes et d’hommes qui ont cru, envers et contre tout, à un avenir à construire par et pour eux-mêmes.

Dans ce dossier nous retraçons  le long chemin parcouru pour arracher cette indépendance. Nous dressons le portrait de certains héros qui ont bravé le colon et marqué l’histoire de notre pays. Entretien, reportage et article d’analyse, La Nation revient sur cette longue période de lutte pour l’indépendance. Dans un autre dossier à venir  nous aborderons le développement amorcé par notre pays sur tous les plans depuis l’accession à la souveraineté nationale.

Aujourd’hui encore, la mémoire de la lutte ne doit pas s’ensevelir dans les archives ou les discours figés. Elle doit s’enseigner, se transmettre, s’incarner dans les écoles, dans les livres, dans la culture, dans les récits partagés d’une nation en perpétuelle construction. Car une jeunesse qui ignore son passé se prive des clés de sa propre émancipation.

Ce 48e anniversaire est l’occasion de raviver cette mémoire, d’honorer les pionniers, de célébrer les acquis, mais aussi de réveiller les consciences.

À travers ce dossier, nous vous invitons à revivre les temps forts de notre histoire nationale, à écouter celles et ceux qui la transmettent aujourd’hui.

Bonne fête de l’indépendance à toutes et à tous. Vive Djibouti libre, unie et tournée vers l’avenir.

Kenedid Ibrahim