
À l’issue d’une conférence consacrée aux enjeux du numérique, l’écrivain et poète, Idriss Youssouf Elmi a livré une réflexion vibrante sur la place que prennent, les technologies digitales dans nos sociétés. La rencontre organisée dans la soirée du mercredi, à l’institut française de Djibouti, a vu la participation d’un large public venus nombreux pour écouter et débattre autour de cette thématique.

Entre fascination et inquiétude, l’écrivain a brossé une réflexion captivante sur l’impact du numérique dans la préservation de notre mémoire culturelle tout en soulignant la menace existentielle qu’il peut représenter pour la culture, elle-même. Le numérique ; une menace ou une promesse pour la culture, ainsi, le conférencier a commencé son discours en s’interrogeant sur les prouesses et le menace d’une telle technologie entre les mains de l’humanité.
Avec un style poétique et critique, l’écrivain a présenté au public composé de jeunes étudiants et des amoureux de l’écriture et de la culture dans un monde où le numérique est omniprésent. « Pour moi, ce que je sais, le numérique est un passeport automatique, offert à tout le monde. » Jamais, l’humanité n’a eu accès à autant de contenus. Visiter le Louvre en pyjama, suivre un cours en ligne sur l’art antique ou écouter une conférence sans quitter sa chaise, le numérique a aboli les frontières. Le conférencier a rappelé également les avancées extraordinaires dans la sauvegarde et la diffusion du patrimoine grâce au numérique. De nombreux projets africains, la numérisation des archives coloniales, dictionnaires en langues locales, et spectacles sont désormais à portée de clic, toute en outrepassant les distances géographiques et sociales.
En outre Idriss Youssouf rappelle que la transformation apportée par le numérique est une chance de partager les savoirs et de préserver les traditions. Les griots, les conteurs, ou les bibliothèques virtuelles africaines ont un parfait exemple de notre temps.
Face à cette promesse culturelle se cache derrière un revers, ou le numérique, nous impose des formats identiques, même contenus, mêmes habitudes de consommation. « Les algorithmes décident ce que nous devons faire aimer, réduisant la découverte spontanée ». La vitesse et l’instant fragilisent la contemplation, transformant la culture en un produit consommé rapidement, sans profondeur. Nos souvenirs et nos émotions se traduisent en fichiers et en pixels au risque de perdre notre humanité. a-t-il indiqué

En poursuivant son analyse et sa réflexion, l’écrivain a indiqué que le numérique ressemble au feu, qui éclaire ou brûle selon l’usage. Il peut être une menace s’il fragilise les liens humains, mais aussi une promesse s’il reste profondément humain, respectueux des émotions et des diversités culturelles.
« La promesse numérique n’a de valeur que si elle reste humaine » a conclu, Idriss Youssouf Elmi. Il a invité chacun à la réflexion et la responsabilité de choisir entre un miroir narcissique ou une fenêtre ouverte sur l’humanité.
À l’issue de son intervention, le conférencier a ouvert le débat sur le sujet. Il a souligné l’importance d’une responsabilité accrue et d’une réflexion approfondie quant à l’usage du numérique en particulier chez les jeunes.
SOUBER HASSAN













































