Le journalisme fut jadis un métier noble. Aujourd’hui, il s’est mué en course effrénée aux scoops, tandis que les journaux papier – pour la plupart – luttent pour survivre dans ce monde.

On nous enseignait que l’info, c’est  « quand un chien mord un homme ». Puis ce fut « quand un homme mord un chien ». Et maintenant ? « Quand l’homme et le chien s’entredéchirent dent contre griffe », filmé en caméra tremblante sur TikTok ! L’art s’est mué de reportage… en fabrication. L’éthique professionnelle ? Évaporée.

Il y avait des constantes, des barrières de sécurité « garde-fou » morales apprises dès l’enfance dans tous les domaines. Elles se sont effacées peu à peu, ont disparu, nous laissant brutalement dans un monde bruissant de vacarme, sans frein aucun.

La politique ? De l’art du « possible » à la rapine par tous les moyens. Le «butin » est devenu l’unique objectif.

En Orient, on se récite : « Les pudiques sont morts » – ces femmes carbonisées dans un incendie de hammam, sauvées seules celles qui fuirent nues.

La nudité et la déchéance sont devenues normales partout : rues, bureaux. Rien n’y échappe – pas même la pub pour une poignée de saucisses!

Bref, nous vivions dans un monde  résonnant des mots du Prince des Poètes Ahmad Shawqi sur normes et conduite : « Les nations ne sont que leurs mœurs tant qu’elles durent… Mais quand leurs mœurs s’en vont, elles s’en vont. »

Aujourd’hui, un monde où “l’huile se mêle à l’eau” – valeurs noyées dans la ruse, pouces rivés aux écrans, glisser vers la droite… vers l’oubli de soi !

Naguib Ali Taher