Le siège de l’ONG Bender Djedid, sis à la cité Saoudi, a abrité hier une cérémonie grandiose dédiée à la « Restitution du plaidoyer sur les politiques et projets numériques » sous le thème évocateur « Le numérique, un levier de développement pour la société civile de Djibouti ».

Cette cérémonie marque en effet l’achèvement d’un travail ardu effectué depuis mars 2023 par l’ONG Bender Djedid avec la société civile djiboutienne, en collaboration avec Initiatives Climat, dans le cadre d’un programme initié et financé par l’Union européenne, et visant en finalité à aboutir sur des recommandations identifiant les services numériques répondant aux besoins de la société civile de Djibouti et constituant un vibrant plaidoyer en direction des autorités djiboutiennes concernées.

Marquant l’importance du moment, la cérémonie de restitution du plaidoyer a été honorée d’une imposante participation de représentants de la société civile et de la présence de plusieurs membres du gouvernement.

L’événement a été notamment ponctué d’une série de discours prononcés successivement par le secrétaire général de l’ONG Bender Djedid, M. Sadeque, le chef de projet, M. Mohamed Seif, l’ambassadrice de l’Union européenne à Djibouti, Mme Sylvie Tabesse, le président de Bender Djedid et ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche, Dr Nabil Mohamed Ahmed, le ministre délégué chargé de la Décentralisation, M. Kassim Haroun Ali, et la ministre délégué chargé de l’Economie Numérique et de l’Innovation, Mme Mariam Hamadou Ali, ainsi que, par visioconférence, la présidente d’Initiatives Climat,  Mme Meriem Houzir.

Notons aussi la présence de la secrétaire d’Etat chargé des Investissements et du Développement du secteur privé, Mme Safia Mohamed Ali Gadileh, et du maire de la ville de Djibouti, M. Said Daoud Mohamed. Tout au long du déroulement de la cérémonie, les participants ont eu droit également à la présentation des principales recommandations du plaidoyer (plateforme multiservices pour la société civile, espaces numériques citoyens, meilleures conditions d’accès au numérique, renforcement des capacités d’action, académie numérique citoyenne des OSC et instauration d’une gouvernance exemplaire).

La société civile de Djibouti veut faire du numérique un levier de son développement. Ce sont en effet pas moins de 40 recommandations que les organisations de la société civile ont remis au Président de la République et ont présenté aux autorités djiboutiennes et aux bailleurs de fonds ce mercredi 5 juin, au siège de l’ONG Bender Djedid.

L’objectif est de plaider pour que ces projets trouvent les soutiens financiers nécessaires pour se concrétiser.

Une mobilisation exemplaire pour réaliser ce Plaidoyer. Depuis mars 2023, plus de 270 participants, dont 196 issus d’organisations de la société civile ont répondu à l’appel de l’ONG Bender Djedid, porteuse de ce projet.

Objectif de ce groupe de travail : produire un ensemble de recommandations à destination des autorités et des bailleurs de fonds pour faire que le numérique renforce efficacement les capacités d’action des organisations de la société civile (OSC) de Djibouti. Ces travaux ont bénéficié de l’appui financier de l’Union européenne et d’un partenariat avec le réseau Initiatives Climat.

Un programme pour la société civile qui renforce aussi à l’ambition Djibouti 2035. Les attentes de la société civile sont importantes, voire urgentes, car les responsables associatifs sont convaincus que les outils numériques doivent être bien maîtrisés par tous afin de contribuer aux objectifs de développement du pays, en particulier, dans le cadre de la vision 2035. Des outils numériques idoines et des dispositifs de formation adaptés pourront faciliter le quotidien des associations et transformer leurs modes de travail afin de mieux répondre aux attentes des populations.

Des réponses encourageantes de la part des autorités.  Durant la réunion de présentation, plusieurs personnalités, dont notamment le ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche, le ministre délégué chargé de la Décentralisation et la ministre délégué chargé de l’Economie Numérique et de l’Innovation, ont pris la parole pour commenter les recommandations et tracer les premières pistes de réponse aux besoins exprimés.

De leur côté, les organisations de la société civile s’organisent déjà pour entreprendre des démarches nécessaires auprès de l’ensemble des acteurs à Djibouti qui pourront, d’une façon ou d’une autre, contribuer à la mise en œuvre des recommandations.

REACTIONS

M. Sadeque, secrétaire général de l’ONG Bender Djedid

« Cet événement constitue l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris depuis  presque 18 mois. En outre, ces recommandations sont parfaitement alignées sur la vision 2035. Fruit de la mobilisation de la Société Civile,  dix-huit mois durant, ce rapport est le résultat d’intenses travaux de réflexions profondes, de débats francs et d’échanges passionnés.  Les bénéficiaires ont trouvé un espace d’échange et de dialogue pour exprimer leurs difficultés et recenser leurs besoins dans un cadre exclusivement réservé à la société civile, grâce au financement de l’Union Européenne dans le cadre du programme d’appui à la société civile.  Il nous reste malgré tout un long chemin à parcourir, et ce n’est qu’en agissant de concert que nous atteindrons nos objectifs fondamentaux dans ce plaidoyer. »

Dr Nabil Mohamed Ahmed, ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche

« Cet atelier présente le mérite d’avoir réussi à mobiliser toutes les parties prenantes (représentants des services étatiques, la société civile et organisations internationales), pour identifier les besoins réels dans le domaine, construire des recommandations opérationnelles tout en s’inscrivant dans la dynamique de Djibouti 2035 avec un véritable plan numérique « e citoyen ». Les fondements d’un tel plaidoyer reposent sur la nécessité d’un environnement numérique favorable axé sur la formation, la coopération renforcée avec les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds et du besoin d’un « numérique » adapté à chaque domaine d’activité (éducation, médecine, agriculture, économie…). Il faut saluer le fait que ce plaidoyer a permis de démontrer la capacité de la société civile à appréhender les enjeux du numérique et identifier les moyens à mettre en œuvre pour qu’il soit un véritable catalyseur du progrès social et du développement d’une économie durable. Ce plaidoyer repose sur des bases d’intérêts communs à toutes parties prenantes. Je citerai notamment la vision du Président et du Gouvernement de faire du numérique une des priorités de l’Ambition Djibouti 2025 a besoin d’une mobilisation sans précédent pour développer la culture et les usages du numérique par le plus grand nombre de nos compatriotes. »

Mariam Hamadou Ali, ministre délégué chargé de l’Economie Numérique et de l’Innovation

« La feuille de Smart Nation que nous avons lancé il y a deux ans consacre un pilier ‘’participation citoyenne et culture numérique’’ faisant de la société civile un acteur central dans la mise en œuvre de notre vision portée par le Président de la République SE Ismail Omar Guelleh. Vous êtes une partie prenante du processus de transformation à travers une culture digitale développée et votre participation à la mise en place de solutions aux problématiques quotidiens. Je souhaite que vous soyez les catalyseurs de l’e-citoyen. Dans cette optique, vous avez identifié vos besoins dans le domaine numérique et formulé des recommandations qui sont en cohérence avec la vision pour notre nation à l’horizon 2035 et la feuille de route Smart Nation.

Votre engagement est essentiel pour fluidifier les relations avec les pouvoirs publics. Nous reconnaissons votre importance dans la dynamique que vous insufflez de notre société djiboutienne : il nous faut des OSC fortes, engagées, rayonnantes, et digital dans notre pays. »

Kassim Haroun Ali, ministre délégué chargé de la Décentralisation

« La politique nationale de la décentralisation définie dans la feuille de route 2021-2025 du Ministère Délégué  de la Décentralisation, accorde une place prépondérante  au  développement  de  la technologie  du  numérique  et  à  la  promotion de la société civile. Ceci en conformité avec la politique gouvernementale initiée par Son Excellence le Président de la République qui a toujours encouragé les innovations technologiques pour accéder au progrès. A cela, il faut ajouter le rôle crucial joué par les conseils régionaux, qui dans leurs plans de développement régionaux 2021- 2025, proposent des projets centrés sur le numérique et des activités en appui à la société  civile comme instruments au service du développement territorial. Je salue cette initiative qui consiste à créer des espaces numériques citoyens dans les 5 régions du pays car les régions constituent un véritable désert numérique au regard du peu d’investissements réalisés dans ce domaine.

On espère que ce programme va combler le retard des régions en matière de technologie du numérique. Cette innovation technologique va contribuer indiscutablement au développement du capital humain et à la performance des organisations de la société civile qui doivent fonctionner de pair avec les conseils régionaux  pour contribuer  au  développement territorial. »

Sylvie Tabesse, ambassadrice de l’Union européenne à Djibouti

« Dans un monde où le numérique est devenu essentiel pour le développement social, économique et culturel, il est crucial de renforcer les capacités des organisations de la société civile (OSC) à Djibouti. Ainsi ce rapport s’inscrit dans le cadre de la politique numérique de l’Union européenne (UE) à travers l’initiative Global Gateway, visant à promouvoir un environnement numérique inclusif et durable. L’objectif étant aujourd’hui de présenter des recommandations concrètes pour intégrer efficacement le numérique au sein des OSC, afin de maximiser leur impact et leur efficacité.

Ce rapport plaide pour une approche globale et intégrée du numérique pour les OSC de Djibouti. En alignant les recommandations avec les objectifs du programme « Vision Djibouti 2035 », cet exercice vise à créer un environnement où le numérique peut véritablement transformer la société civile et contribuer au développement durable du pays. Nous appelons les autorités et les bailleurs de fonds à soutenir cette initiative ambitieuse et à garantir les ressources nécessaires pour sa mise en œuvre réussie. Ensemble, nous pouvons construire un avenir numérique inclusif et prospère pour Djibouti. »

Meriem Houzir,  présidente d’Initiatives Climat

« Nous sommes convaincus que les outils numériques doivent être développés mais surtout bien maitrisés par tous les acteurs du développement, et en particulier les organisations de la société civile, qui sont le lien indispensable entre les populations d’une part, et les autorités et les organisations internationales d’autre part.

Les outils numériques facilitent le quotidien mais surtout transforment les modes de travail. Et bien sûr, le numérique offre de fabuleux outils pour développer la coopération Sud-Sud chère à notre réseau. Notre continent recèle d’expertises à tous les niveaux. Enfin, pour conclure, je voudrais vous assurer que le document Plaidoyer que vous avez réalisé sera largement diffusé au sein de notre réseau. »