A Ali-Sabieh le mont drapeau bien visible depuis à l’entrée de la ville demeure un monument de la ville qui symbolise l’indépendance nationale. Certains assajogs revendique bel et bien avec fierté que le mont drapeau demeure une marque spéciale de reconnaissance pour leur ville comme la Tour Effel signifie pour la ville de Paris.

A l’époque coloniale, les forces d’occupation avaient dessiné  sur le flanc de cette montagne la croix de la Lorraine emblème de la France libre du général De Gaule au cours de la seconde mondiale. Une croix à double branche qui ressemble à la croix du christianisme d’où son appellation à l’époque par les assajogs « Bourta Sanabka » ou le mont de la croix chrétienne.

Mais d’après la mémoire d’un vieux assajog, l’endroit s’appelait le mont python bien avant cette fameuse croix. Peut-être, habité par ce grand et puissant  reptile qui lui a donné son appellation.

Juste après l’indépendance du pays en juin 1977, inspiré par la ferveur de l’indépendance acquise,  le premier commissaire de la République du district d’Ali-Sabieh, feu Salah Omar Hidid avait eu l’idée ingénieuse de remplacer cette fameuse croix  par le drapeau de la Nation fraîchement indépendante.

Depuis lors c’est devenu « Bourta Calanka » littéralement traduit qui veut dire exactement le mont drapeau.

Au début des années quatre vingt dix, l’emblème de la nation est rajouté et dessiné à côté du drapeau national. Dans la partie centrale, on peut voir une lance derrière un bouclier traditionnel. Sous le bouclier, deux bras, situés sur les côtés de la lance, portant des deux machettes. Les deux bras symbolisent les deux groupes ethniques indigènes qui composent le peuple djiboutien : les Afars et les Issas.                                                                                                            

Avant 1954 cette montagne sur son sommet se trouvait la première école primaire qui a formé des générations entières dont les plus connus sont Omar Farah Iltireh   et Elmi Obsieh Waïs plus connu sous le sobriquet de Johar, pour ne citer que ceux-ci.

En janvier 2000,  début du troisième millénaire, certains audacieux assajogs ont ajouté l’année 2000 illuminées. Depuis lors l’année est actualisée au premier jour de l’an du calendrier grégorien.

Après 46 ans d’indépendance, le drapeau et l’emblème se sont fortement dégradés avec l’usure du temps. Ce constat fait, l’actuel préfet d’Ali-Sabieh, Abdoul-Malik Mohamed Banoïta et le président du conseil régional, Charmake Hassan Allaleh ont pensé, à leur tour, décidés de refaire complètement les couleurs nationales sur le flanc du mont drapeau. Ils ont fait appel à un jeune ingénieur national et la tâche des travaux a été confiée aux soldats de la garde côtes.

Les travaux, qui avaient duré quelques mois ont permis de redessiner sur le flanc de la montagne avec un nouveau design mettant en avant deux drapeaux, ornés en leur centre de l’emblème national et qui une fois finalisé, sera aussi illuminé de nuit. Ce projet est le fruit d’une collaboration étroite et coordonnée entre le Commandant de la Garde-côtes et les responsables de la région d’Ali-Sabieh. Le fait de redessiner et de lui donner un nouveau look va faire du site un lieu touristique. Le soir les drapeaux et l’emblème seront illuminés. Des édifices comme des buvettes  pour accueillir les touristes ou se prendre en photos seront érigés sur le col de cette montagne emblématique. Des activités lucratives qui vont renforcer le développement socio économique de la ville.

La Montagne du Drapeau, une fois rénovée, est devenu un lieu de fierté pour tous les Djiboutiens et un symbole fort de l’unité et de la résilience de la nation. Les travaux  finalisés à temps pour les célébrations du Quarante septième anniversaire de  l’Indépendance nationale, offrant ainsi à la population un site majestueux et renouvelé.

Au soir du 26 Juin 2024 à minuit, à l’instant où le drapeau national est hissé sur la place de l’indépendance sous fond de la musique de l’hymne national, le nouveau look du mont drapeau est dévoilé par des éléments de la garde. Deux drapeaux avec l’emblème national flanqué au milieu s’illuminent. Sur place, l’admiration est totale.

Les réactions des assajogs sont également  unanimes à l’égard du nouveau design composé de deux drapeaux et de l’emblème national édifié en leur centre.  Tout au long des travaux entrepris par les soldats de la Garde Côtes, ils n’ont cessé d’admirer les efforts consentis par  les éléments de la garde côtes qui avaient  travaillé les jours sous un soleil à la chaleur torride tout en continuant durant les nuits. Certains ont reconnu que les militaires de la Garde côtes nationale construisent des édifices de qualité en rappelant le pont métallique érigé sur la route d’Arta face au collège et le musée édifié  à l’endroit du barrage de la gendarmerie coloniale nommé EGA.

A partir de 1954, l’école s’est déplacée vers l’école d’Ali-Sabieh 1 qui est devenu la première école primaire publique de la région.

Au cours de chaque saison estivale, le mont drapeau attise la curiosité des jeunes vacanciers qui escaladent son flanc en atteignant son sommet qui offre une belle vue de la ville. Le point idéal pour prendre des clichés sur une grande partie de la ville.  L’histoire du mont drapeau ne s’arrête pas là. En 1984, la RTD qui compte réaliser ses ambitions de diffuser ses programmes télévisés sur l’ensemble du territoire national débarque à Ali-Sabieh en installant ses antennes de diffusion sur le mont drapeau. Les assajogs découvrent pour la première fois  de leur histoire la télévision à cette époque.

A cet effet, ils regarderont en direct leur première coupe du monde en 1986 depuis mexico.

Au milieu des années quatre vingt les prestigieux programmes télévisés de la RTD comme les films westerns du lundi soir, les séries policiers Derrick, l’émission Hebdo-Sport du mardi soir, et les variétés du jeudi soir ont marqué leur découverte du petit écran magique.

Désormais au vu de son histoire  le mont drapeau est plus qu’un symbole pour les habitants de la ville d’Aska.

Ali Ladieh