Après l’amertume de la contre-performance djiboutienne au marathon des Jeux olympiques de Paris, la 24e édition du semi-marathon international de Djibouti nous a gratifiés d’un tableau bien différent : celui d’un triomphe sans partage. Ici, sur leurs terres, les athlètes djiboutiens ont brillamment accaparé les trois marches du podium. Une éclatante démonstration que Paris n’était qu’un accident de parcours et que l’athlétisme national a encore de belles pages à écrire.
Ce retour en force, symbolisé par la victoire éclatante de Mohamed Ismail Fatah pour la deuxième année consécutive, est d’abord une preuve de résilience. Au lieu de se laisser abattre par l’expérience des JO de Paris, nos coureurs ont su y puiser la motivation nécessaire pour rebondir. Ils ont montré que l’honneur sportif ne se mesure pas uniquement à une performance isolée, mais à la capacité d’un athlète ou d’une nation à apprendre, à se relever et à triompher.
L’autre motif de fierté est l’organisation impeccable de ce semi-marathon, qui revêt désormais une importance stratégique pour le développement de l’athlétisme djiboutien. La collaboration sans faute des institutions nationales, notamment du Secrétariat d’État chargé des Sports et de la Fédération Djiboutienne d’Athlétisme, ainsi que l’implication d’acteurs économiques comme Djibouti Télécom, prouvent bien qu’une véritable dynamique est en marche. En attirant des coureurs venus de nations connues pour tenir le haute du pavé de la discipline – Éthiopie, Kenya, Tunisie… etc – Djibouti s’affirme comme une terre de course de fond respectée sur le continent africain et au-delà.
Mais si cette victoire est encourageante, elle ne saurait être un aboutissement. L’exploit du jour ne sera pleinement valorisé que s’il résiste au temps qui passe. L’enjeu est donc de poursuivre la politique de formation continue, en assurant aux athlètes nationaux des conditions optimales d’entraînement et en favorisant leur participation à des compétitions internationales de haut niveau. Le tout en misant sur la détection et l’accompagnement des jeunes talents.
La victoire de vendredi est un message d’espoir et de détermination. Elle prouve une fois de plus – s’il en était besoin – que Djibouti ne manque ni les ressources humaines ni la volonté pour s’imposer sur la scène de l’athlétisme mondial. Il reste désormais à transformer cette performance en tremplin vers de plus grandes ambitions. Avec en ligne de mire, inshallah, les retrouvailles du podium olympique. L’histoire de l’athlétisme djiboutien est loin d’être terminée. Elle vient seulement d’écrire un autre de ses plus beaux chapitres.