
Dans le sillage du lancement national de la Semaine de la Justice par le Premier ministre, Tadjourah a accueilli une délégation judiciaire venue à la rencontre des citoyens. Une initiative inédite, pensée pour renouer le dialogue, éclairer le fonctionnement des institutions et faire remonter les réalités du terrain.

Après l’ouverture officielle à Djibouti, la Semaine de la Justice s’est poursuivie à Tadjourah, où l’enjeu était de rapprocher davantage l’institution judiciaire des populations locales. Pour ce faire, une délégation composée du juge Mohamed Obakar Moussa, du vice-président de la CNDH, M. Ali Med Ali, et de la directrice des Ressources et du Budget de la CNDH, Mme Ouma M. Bourhan, s’est rendue dans la région. Aux côtés des autorités locales, notamment le préfet adjoint M. Habib Djilani et le délégué régional de la Médiature, M. Ali Mohamed Dini, la mission avait pour ambition d’écouter et de comprendre les préoccupations exprimées par la communauté.
Ainsi, après les salutations protocolaires auprès du préfet et du président du Conseil régional, une rencontre ouverte s’est tenue dans la salle de conférence du Conseil régional. Cette séance de travail a été rehaussée par la présence du Secrétaire général du ministère de la Justice, M. Maki Omar Abdoulkader, ancien procureur et fin connaisseur des réalités locales. Grâce à son expérience, il a pu apporter un éclairage précieux sur les enjeux soulevés par les participants.
Dès le début des échanges, les responsables communautaires, les okals, les représentants associatifs ainsi que plusieurs femmes ont pris la parole. Parce que les préoccupations quotidiennes façonnent la perception de la justice, chacun a exprimé ses attentes, souvent avec franchise. Les participants ont notamment évoqué les lenteurs administratives, les difficultés de compréhension des procédures, l’accès parfois limité à certains services, ainsi que le besoin d’une meilleure information sur les droits fondamentaux. En outre, plusieurs voix ont insisté sur le rôle attendu de la Médiature et de la CNDH, deux institutions perçues comme essentielles pour accompagner les citoyens.
Dans ce contexte, la délégation a pris soin non seulement d’écouter, mais aussi de reformuler et d’expliquer. À travers ce dialogue direct, un climat de confiance s’est progressivement installé. En effet, la pédagogie et la simplicité des échanges ont permis de dissiper certaines incompréhensions, tout en rappelant que la justice est un service public qui doit rester accessible à tous. Cette démarche a montré que lorsque les citoyens se sentent entendus, ils expriment non seulement leurs difficultés, mais aussi leur volonté de participer à l’amélioration du système.
Par ailleurs, la présence du Secrétaire général du ministère a donné à cette rencontre une dimension institutionnelle forte. En partageant les réformes en cours et les efforts engagés pour moderniser les services judiciaires, il a souligné que les autorités sont pleinement conscientes des défis rencontrés sur le terrain. Cette transparence a renforcé l’idée que la Semaine de la Justice n’est pas un simple exercice de communication, mais bien un engagement réel à construire une justice plus proche, plus rapide et plus compréhensible.
Toutes les préoccupations exprimées ont été consignées et seront intégrées aux recommandations nationales issues de cette semaine d’échanges. De ce fait, les observations recueillies à Tadjourah contribueront à appuyer les futures orientations du ministère, qu’il s’agisse d’améliorer l’accueil dans les structures, de renforcer la sensibilisation ou d’adapter certains dispositifs aux réalités locales.
En définitive, la visite de la délégation à Tadjourah a rappelé une évidence : la justice avance lorsqu’elle écoute et lorsqu’elle se met à hauteur d’homme. Parce que les citoyens ont pu s’exprimer librement, les échanges ont gagné en profondeur et en sincérité. À travers cette initiative, Tadjourah a montré que le dialogue reste l’outil le plus efficace pour bâtir une justice plus humaine, plus accessible et plus attentive aux besoins de chacun.
Ali Salfa













































