L’ancien premier ministre guinéen Ahmed Tidiane Souaré a présidé en début du mois d’avril, la mission d’observation de l’union africaine pour l’élection présidentielle djiboutienne qui s’est déroulée le 9 avril dernier.

L’objectif consistait pour cette mission de 21 personnes composée de cadres du continent, anciens ministres et ambassadeurs, de faire en sorte que l’élection soit suivie et d’œuvrer également pour son bon déroulement.

«C’est une mission qu’on peut classer de classique au niveau du continent dans la mesure où l’UA a défini un cadre règlementaire pour ses missions d’observation. Il s’agit de faire en sorte que les processus électoraux dans les différents pays du continent soient suivis par la commission de l’UA dans le respect de la charte de la démocratie et de la bonne gouvernance établies par l’UA depuis 2012 mais aussi la déclaration sur la démocratie faite par la même institution depuis 2002. (…). La mission d’observation s’est déroulée selon les directives de l’UA qui a été édictée depuis 2002 d’où une mission d’observation a des devoirs et des droits. C’est dans ce cadre que nous nous sommes déployés à Djibouti. (…).Ma mission était composée de 21 personnes, des cadres du continent, des anciens ambassadeurs, des anciens ministres des différents pays. Dix-huit pays étaient représentés, Djibouti comprend cinq régions principales selon le découpage électoral plus la capitale, ce qui fait six. Nous avons déployé des observateurs dans toutes les régions. Ce n’est pas nous qui avons créé le climat d’apaisement, nous l’avons trouvé, ce sont les autorités djiboutiennes, les principaux acteurs du processus électoral à savoir les partis politiques, la société civile et la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) elle-même et les forces de défense et de sécurité auxquelles nous rendons hommage pour le caractère apaisé de l’élection présidentielle», a expliqué d’entrée, Ahmed Tidiane Souaré.

Poursuivant, le dernier premier ministre du régime Conté a soutenu que globalement, l’élection s’est déroulée dans un calme olympien qui a permis la réélection du président sortant, Ismaël Oumar Guelleh avec 97,44% des voix contre 2,56 pour son adversaire et candidat indépendant Zakaria Ismaël Fara.

« Chaque élection se déroule dans un contexte bien déterminé, chaque pays a sa propre réalité politique, sociale, économique et culturelle. Ce sont des éléments qui comptent dans le déroulement des institutions. C’est la raison pour laquelle qu’une mission d’observation prend en compte des règlements du pays hôte, le pays qui organise l’élection.

A Djibouti, nous avons trouvé une situation apaisée qui s’est dégagée depuis la série de rencontres que nous avons eues aussi bien avec l’opposition djiboutienne regroupée au sein de l’Union pour le Salut National (USN), de la mouvance présidentielle et des institutions.

L’opposition n’a pas participé à l’élection présidentielle mais, il y a avait un candidat indépendant, un challenger du nom de Zakaria Ismaël Fara. Au finish, il y avait deux candidats en lice. Le candidat sortant M Ismaël Oumar Guelleh et le candidat indépendant Zakaria Ismaël Fara. Le premier a obtenu 97,44% voix alors que le candidat indépendant a eu 2,56%.

L’élection s’est déroulée dans un calme olympien, il n’y avait pas d’appel au boycott, il n’y avait pas d’appel à la violence, l’opposition avait juste pris la responsabilité de se retirer du scrutin, laissant à chaque citoyen d’avoir le comportement qui lui sied. Le second facteur, lors de la proclamation des résultats, il y avait la paix, il n’y a pas eu de forme de contestation de rue », a-t-il dit.

Mohamed Nana Bangoura