
Dans le cadre de sa politique éducative axée sur l’inclusion et l’équité, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFOP) met en œuvre depuis plusieurs années un programme ambitieux visant à réduire les disparités entre les zones urbaines et rurales, où les conditions d’apprentissage peuvent encore diverger.
En effet, dans notre pays, comme dans de nombreux pays dans le monde, des inégalités d’accès à une éducation de qualité persistent entre les zones urbaines et rurales. Ces disparités trouvent leurs origines dans divers facteurs, notamment les contextes socio-économiques des familles rurales, qui ne bénéficient pas des mêmes ressources que celles vivant en milieu urbain. L’accès limité aux ressources éducatives ainsi que le peu d’opportunités pour des activités extrascolaires constituent les principaux défis auxquels sont confrontés les élèves des zones rurales. De plus, certains enfants doivent parcourir plusieurs kilomètres pour se rendre parfois à pied à leurs écoles, un parcours souvent semé d’embûches. Ces inégalités expliquent souvent les taux de réussite plus faibles et les taux de décrochage scolaire plus élevé en milieu rural.

Une réponse structurée du MENFOP.
Conscient de ces inégalités, le MENFOP a placé la lutte contre les disparités entre zones rurales et urbaines au cœur de ses priorités. Parmi les actions mises en place, on peut citer :
La création de nouvelles écoles : Le MENFOP a investi dans la construction de nouvelles écoles d’enseignement de base mais aussi du moyen et secondaire dans les localités éloignées. De plus, ces infrastructures sont équipées de normes modernes incluant l’électricité solaire, les points d’eau, parfois de dortoirs pour accueillir les élèves qui viennent des campements avoisinants, etc.

La mise en place du système de transport scolaire : Pour garantir la scolarisation des enfants issus des campements éloignés des établissements scolaires, le MENFOP a instauré un service de transport scolaire. Ce système permet de transporter quotidiennement des élèves de ces localités vers leur école, réduisant ainsi les obstacles liés à la distance.
Le renforcement des cantines scolaires : Dans toutes les écoles rurales, les élèves bénéficient de deux ou de trois repas quotidiens dans les cantines scolaires. Ce qui favorise la scolarisation massive des enfants des zones rurales.

Construction d’établissements d’enseignement moyen et secondaire en milieu rural : Le MENFOP a lancé un plan ambitieux de création des collèges et des lycées dans beaucoup de localités rurales, permettant ainsi aux jeunes de poursuivre leurs études tout en restant avec leurs familles. En créant des établissements d’enseignement moyen et secondaire dans ces localités, le MENFOP répond directement aux besoins des élèves qui, autrement, pourraient être contraints de parcourir de longues distances pour accéder à l’éducation.
La création des Écoles Rurales Intégrées (ERI) : Les ERI visent à offrir aux enfants des zones rurales des conditions de vie et d’apprentissage équivalentes à celles de leurs camarades de la ville. Ces écoles regroupent des infrastructures modernes et des services essentiels, tels que l’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins de santé, à une bibliothèque, etc.
« Les Écoles Rurales Intégrées offrent à l’enfant rural un environnement d’apprentissage complet et stimulant, comparable à celui dont bénéficie l’élève en milieu urbain », explique un responsable du MENFOP avant d’ajouter « Elles sont mieux équipée et plus attractive. Les cantines scolaires garantissent une alimentation régulière, favorisant la concentration et la réussite des élèves. Les internats, eux, permettent aux enfants vivant dans des zones isolées de poursuivre leur scolarité sans rupture ».
La mise en place des premières ERI dans les régions de l’intérieur est perçue comme une innovation majeure dans le système éducatif djiboutien. Le MENFOP envisage d’étendre progressivement le dispositif afin de couvrir l’ensemble du territoire national.
« Les Écoles Rurales Intégrées sont une réponse concrète à la fracture éducative », a déclaré le ministre de l’Éducation M. Moustapha Mohamed Mahamoud qui rappelle que « L’école ne doit pas seulement instruire, elle doit aussi transformer la vie des villages, elles incarnent notre volonté de construire une école inclusive, équitable et tournée vers l’avenir. »
Une attention particulière à la scolarisation des filles. Le MENFOP met un accent particulier sur la scolarisation des filles, souvent freinée par certaines contraintes sociales, l’éloignement des écoles, les tâches domestiques etc.
A travers des campagnes de sensibilisation menées auprès des familles, l’ouverture de collèges et de lycées de proximité, le ministère s’efforce d’encourager l’éducation des filles.
Valorisation des enseignants en milieu rural. Pour renforcer la présence des enseignants dans les zones rurales, le MENFOP a mis en place des incitations financières ciblées pour ceux qui exercent dans les localités les plus éloignées. Ces incitations visent à attirer des enseignants qualifiés vers des régions souvent délaissées en raison de leur isolement géographique et de leurs conditions de vie plus difficiles.
Ces mesures incluent des primes spécifiques pour les enseignants affectés dans des zones rurales, ce qui contribue à compenser les défis liés à la distance et à l’accès limité aux infrastructures urbaines. En offrant des avantages financiers, le MENFOP espère non seulement encourager les enseignants à s’installer dans ces régions, mais aussi à renforcer leur engagement envers les élèves et les communautés locales.
Décentralisation de la formation des enseignants
Des programmes de formation continue sont également régulièrement organisés par les formateurs du CFEN, aux enseignants des régions, au même titre que leurs collègues de la capitale pour leur permettre de bénéficier d’un niveau de qualification équivalent.
Recrutement des enseignants par région de leur choix. Dans le but de permettre à chaque enseignant d’exercer dans la région de son choix, le MENFOP a initié un système de recrutement régional des enseignants. Les candidats aux concours de recrutement peuvent postuler aussi bien pour Djibouti-ville que pour les régions de l’intérieur de leur choix.
Cette initiative permet d’apporter une certaine stabilité du personnel éducatif dans les zones rurales.
Le numérique pour réduire la fracture éducative. Le MENFOP s’appuie également sur les technologies de l’information et de la communication pour combler les écarts. En effet, toutes les écoles du pays ont été dotées des tablettes chargées de programmes éducatifs et des jeux interactifs accessibles sans connexion Internet. Grâce à ces tablettes, les élèves des zones rurales peuvent accéder à des contenus pédagogiques modernes, au même titre que leurs camarades des villes.
Des résultats encourageants mais aussi des défis à surmonter. Les efforts déployés par le menfop le ministère pour concrétiser son ambition de bâtir une école djiboutienne moderne et équitable, où aucun enfant n’est laissé de côté, commencent à porter leurs fruits : le taux de scolarisation en milieu rural progresse, et les écarts de réussite entre élèves urbains et ruraux tendent à se réduire. Dans certaines régions, la parité filles-garçons à l’école primaire est désormais atteinte.
Cependant, des défis subsistent encore, notamment en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des enseignants dans certaines écoles rurales éloignées où les enseignants sont souvent confrontés à des infrastructures médiocres, à un manque de ressources et à des conditions de travail difficiles.
De plus, l’accès aux nouvelles technologies et à Internet dans les zones reculées reste un obstacle majeur.
Sans une connectivité adéquate, il est difficile pour les enseignants et les élèves d’accéder à des ressources pédagogiques modernes, aux outils numériques et aux formations en ligne qui pourraient enrichir l’expérience d’apprentissage.
Toutefois, le MENFOP reconnaît ces difficultés et réaffirme sa détermination pour les vaincre peu à peu. « L’équité et l’inclusion sont au cœur de notre mission. Chaque enfant, où qu’il vive, doit pouvoir accéder à une éducation de qualité », a déclaré le ministre lors de sa récente intervention.











































