
Le ministère de la Ville, de l’Urbanisme et de l’Habitat, a réuni le jeudi 19 juin dernier au palais du peuple les principaux acteurs publics et privés du secteur du bâtiment pour la validation d’un code de construction qui dorénavant sera bientôt en vigueur sous nos cieux.

En vue de moderniser le secteur du bâtiment, la République de Djibouti à travers son ministère de la ville, de l’urbanisme et de l’habitat a organisé le jeudi 19 juin dernier au palais du peuple, un atelier national de validation du projet de Code de la Construction. L’événement placé sous le haut patronage de la ministre de la Ville, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mme Amina Abdi Aden, constitue l’aboutissement d’un long processus de réflexion, de concertation et de travail technique mené depuis juillet 2024 avec l’appui méthodologique et stratégique du cabinet d’expertise PROWAY.
Ce projet, soutenu financièrement et techniquement par la Banque mondiale, a mobilisé les principales institutions sous tutelle du ministère, à savoir la Direction de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat (DATUH) et l’Agence de Réhabilitation Urbaine et du Logement Social (ARULoS). L’enjeu est de taille : doter le pays d’un outil juridique unifié, garantissant la sécurité des constructions, la qualité des ouvrages, l’innovation technologique, tout en préservant l’environnement.
L’événement a rassemblé un large éventail de personnalités institutionnelles, parmi lesquelles le Préfet de la ville de Djibouti, M. Abdi Sikieh Kayad, le directeur de l’Environnement, M. Idriss Ismaël Nour, ainsi que les hauts responsables des entités techniques du ministère organisateur de la rencontre dont notamment le directeur de la DATUH, M. Habib Ibrahim Mohamed, le directeur général de l’ARULoS, M. Abdourahman Ali Ahmed, et la directrice générale de la Société Immobilière et de l’Aménagement Foncier (SIAF), Mme Haifa Abdi Ibrahim. À leurs côtés, des représentants du secteur privé, dont la Chambre de commerce, représentée par son trésorier M. Abdourahman Mohamed Ismail, ainsi que plusieurs sociétés de promotion immobilière et professionnels du bâtiment, ont pris une part active aux échanges.
Tout ce beau monde adhère au bien fondé de cet un outil stratégique qui permettra selon le ministère initiateur de ce projet d’envergure de sécuriser les constructions en intégrant des normes parasismiques et environnementales adaptées ; de garantir l’hygiène, l’accessibilité et la performance énergétique des bâtiments ; de renforcer les mécanismes de responsabilité des professionnels en instaurant des obligations claires pour les promoteurs, architectes, ingénieurs et entreprises de construction et de faciliter la gouvernance partagée, avec une meilleure articulation entre les ministères, les organes consultatifs et les citoyens.
Prenant la parole au cours de la cérémonie inaugurale des travaux de cet atelier, la ministre de la ville, de l’urbanisme et de l’habitat Mme Amina Abdi Aden a rappelé que le secteur du bâtiment, au cœur des transformations urbaines visibles notamment à Djibouti-ville, joue un rôle stratégique dans la sécurité des citoyens, la résilience climatique, la qualité de vie et le dynamisme économique du pays. Face à la multiplication des projets immobiliers publics et privés et à l’émergence de constructions modernes et de grande envergure, le gouvernement a jugé nécessaire de doter le secteur d’un cadre juridique unifié. Ce projet vise à mettre fin à la fragmentation normative actuelle en instaurant des normes parasismiques, environnementales et de qualité, répondant aux réalités à Djibouti.
L’une des forces de ce projet de code réside aussi dans sa dimension sociale. Il contient des mesures spécifiques destinées à favoriser le logement abordable, à réhabiliter les quartiers précaires, et à éradiquer l’habitat insalubre, sans faire peser une charge excessive sur les ménages à faibles revenus. Le texte s’inscrit ainsi dans la stratégie nationale de promotion du logement social, en instaurant des normes de qualité accessibles et compatibles avec les capacités contributives des populations les plus vulnérables. La ministre a insisté sur ce point, affirmant que ce projet traduit la volonté forte de l’État d’offrir à chaque citoyen un cadre de vie sûr, salubre et conforme aux principes du développement durable.
Il est à noter que cet instrument juridique apparaît comme une réponse structurée aux enjeux du logement, conformément à la VISION 2035 du Président de la République, Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh qui aspire à doter à chaque citoyen un logement digne, sécurisé et conforme à ses besoins.
RACHID BAYLEH
Le point avec…
Mme Amina Abdi Aden
Ministre de la ville, de l’Urbanisme et de l’Habitat

« Ces nouvelles normes tiennent compte des possibilités financières des ménages à faibles revenus sans remettre en cause leur sécurité »
« Comme vous le savez, le secteur du bâtiment et de la construction est à la croisée de nombreux enjeux, dont la sécurité des citoyens, la résilience climatique, la qualité de vie urbaine et la dynamique économique. Par ailleurs, vous avez dû constater que le paysage urbain de notre capitale connait des transformations et des mutations spatiales importantes. Cela se caractérise notamment avec la réalisation de bâtiments de grande envergure à la fois de plus en plus haut et modernes mais également de plusieurs projets immobiliers publics et privés. Pour accompagner ces mutations dans le secteur du bâtiment, illustration du dynamisme économique national, notre gouvernement s’est engagé dans l’élaboration d’un projet de code de la construction et de l’habitat. Pour cela, nous devions mettre fin à une fragmentation normative, à l’absence d’un socle juridique cohérent et ce, en mettant en place un cadre de référence comprenant un ensemble de normes et standards de construction sécurisées dans un environnement sismique. C’est dans ce contexte que nous avons engagé, avec l’appui de la Banque mondiale, une réforme en profondeur du cadre normatif de la construction, articulée autour de principes de durabilité, d’inclusion et de transparence. Aujourd’hui, nous franchissons une étape majeure. Après plusieurs mois de travail technique, de concertation multisectorielle et d’engagement collectif, nous sommes réunis aujourd’hui pour partager les résultats d’un processus ambitieux, structurant et porteur d’espoir. Le projet de code de la construction et de l’habitat, objet de cet atelier national de validation aujourd’hui est bien plus qu’un simple recueil de normes purement techniques. Il comporte également des mesures spécifiques pour la promotion du logement social, la réhabilitation des quartiers précaires et la lutte contre l’habitat insalubre. Ces nouvelles normes tiennent compte des possibilités financières des ménages à faibles revenus sans remettre en cause leur sécurité. En somme, il s’agit de concilier la sécurité et le cout de construction. En ce sens, le présent projet de Code s’inscrit résolument dans la politique nationale de promotion du logement abordable. Il instaure des normes de qualité accessibles, en tenant compte de la capacité contributive des ménages les plus vulnérables, sans compromettre leur sécurité, ni leur dignité. Notre vision est claire : chaque citoyen doit avoir accès à une construction sûre, salubre, conforme aux exigences du développement durable. Ce projet de Code est un levier de transformation. Il constitue indéniablement un outil essentiel pour encadrer ce secteur stratégique, en assurant la professionnalisation des acteurs, la qualité des ouvrages et la pérennité des investissements publics et privés. En somme, ce projet de code de la construction et de l’habitat propose un texte unifié, cohérent et actualisé, répondant aux enjeux du développement durable, de la résilience climatique, de la justice sociale et du droit au logement décent pour tous les citoyens. Il marque une volonté forte de l’État : offrir un cadre de vie plus sain, plus sûr et plus équitable, tout en assurant la sécurité, qualité, la durabilité et la pérennité des constructions ».