Le ministre de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme,, Ali Hassan Bahdon, a organisé jeudi dernier une table ronde au Sunny Hill Center d’Arta axée sur la lutte contre le trafic illicite des migrants et la traite des personnes.

L’évènement a regroupé sur place la ministre de la femme et de la famille, Mouna Osman Aden, le colonel de la garde-côtes, Wais Omar Bogoreh, le président de la CNDH, Saleban Omar Oudin, ainsi que des officiels de la police et de la gendarmerie nationales. Le coordinateur national pour les migrations, le colonel Ibrahim Abdoulkader Gona était présent aussi. L’objectif   de cette table ronde est de créer un groupe de travail qui aura pour tâche de coordonner les efforts de lutte contre la traite et le trafic illicite des migrants. Il pourra coordonner et collecter les données relatives au phénomène dans le pays. Ce groupe de travail sera chargé de présenter une stratégie nationale de prévention et de lutte contre cette forme de criminalité organisée. Rappelons que la traite des personnes est aussi une violence faite aux femmes et aux enfants car ce sont les principales victimes de ce crime.

À l’heure où la question de la migration occupe beaucoup les esprits, et il faut rappeler qu’il est important de lutter contre la migration illégale, il est important de ne pas détourner nos yeux de cet autre fléau qu’est la traite des personnes et qui prend de l’ampleur dans les pays du monde entier et des victimes qu’il peut engendrer, ces victimes qu’il faut protéger. La traite des personnes est un commerce illicite qui profite à des criminels et qui peut se trouver dans les flux migratoires, mais aussi à l’intérieur des frontières d’un pays, elle nait aussi, il faut le souligner, de l’inégalité des chances, elle frappe plus facilement les personnes vulnérabilisées par la précarité, l’illettrisme.

La réponse appropriée, et c’est la raison d’être de cette réunion technique d’aujourd’hui, peut uniquement être déterminée par la coopération entre les différentes institutions de l’État, les magistrats, les Forces de l’ordre, les acteurs de la société civile. La traite des personnes doit avant tout être considérée comme un problème de droits de l’homme, c’est la raison pour laquelle le Ministre de la justice a tenu à associer la CNDH à cette réunion.

Notons au passage que la république de Djibouti a mis en place un cadre juridique solide en ratifiant les conventions internationales sur le thème ainsi que les protocoles additionnels et en incorporant cette règlementation internationale dans la législation nationale avec une loi 2007 et une loi de 2016 portant sur la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic illicite des migrants.

Mohamed Chakib