Le troisième Forum d’affaires Inde–Djibouti (IDBF) s’est tenu hier à l’Ayla Grand Hôtel, réunissant décideurs publics, investisseurs, institutions et entrepreneurs pour une journée entièrement consacrée à la dynamisation des relations économiques entre les deux pays. Organisé par le Secrétariat d’État chargé des Investissements et du Développement du Secteur Privé en partenariat avec l’ambassade de l’Inde à Djibouti, l’événement a placé au centre de ses travaux la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et l’identification de nouveaux leviers économiques permettant de renforcer la coopération indo-djiboutienne.
Présidé par la secrétaire d’État chargée des Investissements et du Développement du Secteur Privé, Mme Safia Mohamed Gadileh, le forum a rassemblé de nombreuses personnalités, parmi lesquelles l’ambassadeur de l’Inde à Djibouti, M. Keivom, plusieurs hauts responsables des deux pays, ainsi que des dirigeants d’entreprises évoluant dans des secteurs aussi variés que la logistique, le numérique, l’énergie ou encore l’industrie manufacturière. L’ambassadeur de Djibouti en Inde, S.E. M. Isse Abdillahi Assoweh, a pris part aux travaux en visioconférence aux côtés de nombreuses entreprises indiennes membres du Forum des PME Inde.
Cette troisième édition de l’IDBF a confirmé la volonté ferme des deux nations de consolider un partenariat économique stratégique, de diversifier leurs échanges et de favoriser un environnement propice au développement du secteur privé. Plus qu’une simple rencontre institutionnelle, ce forum s’est imposé comme une plateforme privilégiée où s’articulent les ambitions économiques des deux pays, où les acteurs publics et privés peuvent présenter leurs priorités, et où naissent de nouveaux projets.
Dès son discours d’ouverture, la secrétaire d’État Safia Mohamed Gadileh a situé le cadre de la rencontre. Elle a mis en avant les réformes entreprises par Djibouti dans le but d’améliorer l’environnement des affaires, de faciliter l’investissement et d’offrir aux entrepreneurs étrangers une plateforme compétitive. Elle a rappelé que le gouvernement djiboutien accorde une attention particulière à la promotion des PME, secteur stratégique dans la création d’emplois et le soutien à l’innovation.
Elle a également souligné que Djibouti dispose aujourd’hui d’atouts majeurs pour attirer les investisseurs : une position géostratégique reconnue, des infrastructures portuaires et logistiques de rang mondial, des plateformes numériques en pleine transformation, ainsi qu’une stabilité politique, élément déterminant pour les acteurs économiques.
« Grâce à notre situation géostratégique, à nos ports modernes, à nos infrastructures logistiques et numériques, Djibouti offre une plateforme naturelle pour accéder au marché du continent africain. Ce forum accompagne notre volonté d’attirer davantage d’investissements directs étrangers, de stimuler le secteur privé, moteur indispensable de la croissance, et de promouvoir des projets structurants créateurs d’emplois pour notre jeunesse », a affirmé la secrétaire d’État.
Elle a également insisté sur l’importance des thématiques au cœur du forum, telles que les partenariats public-privé, la transformation digitale, le financement des entreprises ou encore le renforcement de la compétitivité des PME. Autant de sujets qui s’inscrivent dans les grandes priorités du gouvernement djiboutien et qui répondent aux tendances globales de modernisation économique.
Dans son intervention, l’ambassadeur de l’Inde à Djibouti, M. Keivom, a rappelé la solidité des relations bilatérales entre les deux pays et l’importance historique de leur coopération. Il a souligné que l’Inde, forte d’un écosystème dynamique comptant plus de 63 millions de PME, peut partager son expertise et ses succès avec Djibouti, notamment dans le numérique, l’agro-industrie, les énergies renouvelables, les équipements électroniques ou encore l’industrie pharmaceutique.
Le diplomate indien a encouragé les entrepreneurs djiboutiens à s’inspirer du modèle des PME indiennes, véritable colonne vertébrale de la croissance économique du pays. Pour lui, la coopération économique doit désormais se renforcer autour de projets concrets, notamment dans le numérique, où l’Inde se positionne comme un leader mondial, mais aussi dans les secteurs de la santé, des services financiers et de la formation technique.
De son côté, l’ambassadeur de Djibouti en Inde, M. Isse Abdillahi Assoweh, a rappelé que le Forum Indo-Djibouti, initié en 2023, s’inscrit dans une démarche de continuité et d’approfondissement des relations économiques entre les deux pays. Il a rappelé les réformes engagées ces dernières années par le gouvernement djiboutien pour attirer les investissements et renforcer la compétitivité du secteur privé. Il a encouragé l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs djiboutiens, convaincu que le dynamisme du secteur privé constitue un outil essentiel pour la croissance inclusive.
La journée s’est ensuite poursuivie avec une série d’échanges interactifs. Les participants ont exploré les opportunités de partenariats économiques, identifié des secteurs porteurs et engagé des discussions autour de projets structurants susceptibles de renforcer les échanges commerciaux et l’investissement bilatéral.
Le point culminant du forum a été la présentation des potentialités économiques de Djibouti par le directeur général de l’ANPI. Celui-ci a rappelé que Djibouti occupe une place stratégique sur la deuxième route maritime la plus fréquentée du monde, par laquelle transite environ 60 % du commerce maritime mondial. Grâce à sa situation privilégiée, le pays constitue une véritable plaque tournante logistique pour la région et offre aux investisseurs un accès naturel à de vastes marchés.
Le franc Djibouti, indexé sur le dollar américain et caractérisé par une stabilité monétaire remarquable, constitue un atout supplémentaire. Le cadre financier, exempt de contrôle des changes, garantit une liberté totale de transfert des devises, un élément particulièrement attractif pour les investisseurs étrangers.
Le représentant de l’ANPI a également mis en avant les infrastructures du pays, parmi les meilleures du continent : ports modernes, zones franches compétitives, réseau de télécommunications en pleine mutation, infrastructures routières et ferroviaires de qualité. Djibouti, a-t-il rappelé, se positionne comme une passerelle vers un marché régional dépassant les 600 millions de consommateurs, grâce à son appartenance à de multiples blocs économiques tels que le COMESA, l’AGOA ou l’ACP, sans oublier les perspectives de la ZLECAF.
La présentation a permis aux participants de mieux comprendre les avantages comparatifs du pays et les différents secteurs pouvant accueillir des investissements. Elle a aussi mis en lumière les réformes en cours et les opportunités naissantes dans des domaines comme les énergies renouvelables, le numérique, l’agroalimentaire et les services.
La rencontre s’est conclue par la signature d’un accord de coopération entre l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI) et le Forum Inde-PME. Par cet engagement mutuel, les deux institutions entendent établir un cadre durable permettant d’accompagner les entreprises des deux pays dans leurs projets d’expansion. Cet accord marque une étape importante dans la consolidation du partenariat économique indo-djiboutien, offrant de nouvelles perspectives pour la mise en œuvre de projets bilatéraux, la facilitation des échanges commerciaux et la mise en réseau des PME.
Il faut rappeler que ce 3e forum est la suite logique de l’initiative pris à l’origine par notre Ambassadeur accrédité en Inde son excellence Issé Abdillahi Assoweh qui a été l’instigateur et l’organisateur du 1er Forum des Affaires Inde-Djibouti en 2023, ayant réuni la CCD et 18 Chambres de Commerce Indiennes, avec une participation de 2500 personnes de part et d’autre des deux pays. Les deux Ambassades travaillent conjointement au renforcement des relations entre les deux pays, à travers la mise en relation des opérateurs du Secteur Privé des deux pays.
Avec ce troisième forum, Djibouti et l’Inde confirment leur ambition commune de renforcer leurs liens économiques, de multiplier les partenariats stratégiques et d’encourager les investissements mutuels dans des secteurs d’avenir. Les discussions engagées témoignent de la dynamique croissante entre les deux nations et de leur volonté d’œuvrer ensemble pour un développement économique durable et inclusif.
Sadik Ahmed