Le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, a procédé dimanche dernier  dans la matinée à l’inauguration du « Mémorial du Barrage de Balbala », édifice d’Histoire sur une des périodes les plus douloureuses du combat de notre société pour l’Indépendance nationale.

Dans une importante allocution faite à la tribune de la cérémonie d’inauguration de ce nouveau site érigé au sortir de la ville de Djibouti vers sa banlieue, le Chef de l’Etat a tout d’abord décrit la construction du barrage de balbala comme « l’initiative de répression maximale à laquelle la Puissance coloniale s’est résolue pour infléchir la volonté de plus en plus ferme de notre population à accéder à la souveraineté ». « Lorsque l’Administration coloniale, dans la foulée des évènements politiques d’août 1966 décide d’ériger un barrage long de 14,5 km pour encercler la presqu’île de Djibouti, c’était un défi lancé à tous les indépendantistes qui avaient osé avec courage réclamer la souveraineté nationale à l’arrivée du Général de Gaulle », a dit en substance le Président Guelleh.

Il a ensuite décliné les modalités générales d’intimidation, de coercition et de violence portée à l’apogée dont était constitué « ce mur de la honte …, ce barrage, truffé de mirador, de mines, de fils barbelés… » Ce barrage créait aussi « de facto une séparation aussi brutale qu’arbitraire du territoire…, une discrimination aussi abjecte que répugnante parmi les autochtones », a également noté le Président de la République. Ce qui était, à ses yeux, de nature à aggraver les frustrations ressenties par « cette population dont le nomadisme, c’est-à-dire la liberté de circuler, est un mode vie ancestral ».

Mais toutes ces mesures multiformes de rétorsion n’ont su venir à bout de la détermination de notre société à réclamer son droit inaliénable à la liberté et à l’auto-détermination, s’est réjoui le Président Ismail Omar Guelleh. Pour qui, « paradoxalement ce barrage n’a fait qu’intensifier la lutte populaire », « malgré les souffrances endurées des familles séparées, certaines même déportées, le barrage ne pouvait ni dissuader, ni contrôler et encore moins stopper la soif de la souveraineté qui émanait du peuple», a en ce sens indiqué le Chef de l’Etat. Et le Président Guelleh de décrire la création du Mémorial du Barrage de Balbala «d’initiative judicieuse, aux relents patriotiques ». « Il aura valeur de relai physique dans l’archivage et le maintien en vie d’un des faits majeurs de l’Histoire collective de notre société » a soutenu le Chef de l’Etat.

« Il contribuera indubitablement aussi à l’essor de notre cohésion et identité nationale », a-t-il poursuivi, rendant un « hommage appuyé à l’ensemble des martyrs, blessés et familles des victimes du Barrage de Balbala. »

Outre l’allocution du Chef de l’Etat, la cérémonie d’inauguration du Mémorial de Barrage de Balbala a comporté un important volet décoration, au profit des blessés et survivants encore en vie de la violence perpétrée par la Puissance coloniale sur notre peuple durant les dix dernières années précédant notre accession à l’Indépendance nationale. Ils étaient effectivement un peu plus d’une vingtaine d’anciens à recevoir ce matin des mains du Président de la République d’insignes marques de distinction de la nation ainsi que des brevets méritoires de reconnaissance de la patrie.

Local flambant construit sur un laps de 2 mois, le Mémorial de Barrage de Balbala, comporte une salle d’exposition, une bibliothèque et une salle de réunion.

Il est doté aussi d’une importante esplanade parrainant un majestueux Mémorial, en hommage aux héros nationaux tombés au champ d’honneur.

Réalisé sous l’impulsion et la supervision directe du Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, le Mémorial du Barrage de Balbala est désormais placé sous l’autorité du Ministère djiboutien de la Culture.

Outre les membres du Gouvernement et du Parlement, la Première et Présidente de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes, Madame Kadra Mahamoud Haid, a pris part à cet évènement.