La formation professionnelle occupe aujourd’hui une place centrale dans la stratégie nationale de développement de Djibouti. Conscient que le capital humain constitue la première richesse du pays, le gouvernement a engagé une politique ambitieuse pour doter les jeunes de compétences adaptées aux nouveaux défis économiques et professionnels du pays. La Politique nationale de la formation professionnelle (PNFP) s’inscrit dans cette vision et repose sur trois axes majeurs : l’adéquation formation-emploi, la valorisation de l’apprentissage et l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement technique.Depuis 2016, le MENFOP a engagé une transformation profonde du secteur afin d’adapter les compétences de la jeunesse aux exigences réelles du marché du travail. Multiplication des centres de formation, diversification des filières, modernisation des équipements pédagogiques, renforcement des capacités des formateurs et ouverture de nouvelles passerelles vers l’emploi : autant d’initiatives qui témoignent d’une volonté forte d’élever le niveau de qualification des jeunes Djiboutiens. Le ministère a également misé sur l’innovation et les partenariats.  Il a lancé plusieurs programmes ambitieux pour renforcer l’employabilité des jeunes, promouvoir l’apprentissage en milieu professionnel et encourager l’entrepreneuriat. Ces efforts soutenus traduisent une vision claire : faire de la formation professionnelle un levier d’inclusion sociale, d’autonomie économique et de compétitivité nationale.

Des centres de formation et des effectifs en expansion

Le paysage de la formation professionnelle s’est profondément transformé au cours de la dernière décennie, traduisant la volonté du gouvernement de faire du développement des compétences un levier essentiel pour l’emploi des jeunes. Le réseau national des centres de formation s’est densifié et modernisé, illustrant les efforts soutenus  pour rapprocher la formation des jeunes et répondre aux besoins réels du marché du travail.

Ce réseau compte aujourd’hui dix centres de formation professionnelle répartis sur l’ensemble du territoire, garantissant une couverture équilibrée et inclusive dans toutes les régions du pays. À ces structures s’ajoutent un centre d’application et deux centres sectoriels de référence, spécialisés respectivement dans le Bâtiment et les Travaux Publics (BTP) ainsi que dans le Transport et la Logistique.

Cette expansion témoigne de la montée en puissance de la formation professionnelle comme pilier du développement socio-économique national. Les effectifs, en constante progression, atteignent désormais 6 146 apprenants, dont 2 269 jeunes filles.

Fait notable, les personnes en situation de handicap ont désormais accès à ces formations . Une avancée majeure en matière d’inclusion. Aujourd’hui, chaque jeune, quel que soit son parcours ou sa région, peut bénéficier d’une formation adaptée à ses aspirations. La jeunesse djiboutienne dispose ainsi de réelles opportunités pour se qualifier, s’insérer et construire son avenir avec confiance.

Une offre de formation diversifiée et tournée vers l’avenir

La politique de diversification de l’offre de formation, engagée depuis 2017, a considérablement élargi les opportunités pour les jeunes Djiboutiens. Le MENFOP propose aujourd’hui 53 programmes ou filières couvrant un large éventail de métiers : 7 BTS, 13 baccalauréats professionnels, 10 certificats d’aptitude professionnelle (CAP), 15 certificats de formation professionnelle (CFP) et 4 licences professionnelles.

Cette diversification reflète l’adaptation de la formation aux transformations économiques du pays et à la demande croissante de compétences techniques et spécialisées. De nouvelles filières innovantes ont ainsi été créées, en particulier dans les secteurs porteurs du transport-logistique et du BTP, offrant de réelles perspectives d’emploi et d’épanouissement professionnel pour la jeunesse djiboutienne.

Un Engouement croissant pour la formation professionnelle

Longtemps considérée comme une voie de recours, la formation professionnelle connaît aujourd’hui un véritable regain d’intérêt auprès des jeunes Djiboutiens. Porté par la vision du MENFOP et la mise en œuvre de la Politique nationale de la formation professionnelle, ce changement de perception marque une étape importante dans la valorisation des métiers techniques et manuels.

Les jeunes sortant du cycle fondamental sont désormais de plus en plus nombreux à choisir, par conviction, les filières professionnelles. Ces formations, jugées plus concrètes et orientées vers l’emploi, attirent un public motivé par la perspective d’une insertion rapide sur le marché du travail. Les baccalauréats professionnels, les CAP et les formations dispensées dans les Centres de Formation Professionnelle (CFP) connaissent une hausse notable des inscriptions.

Cette dynamique est soutenue par de multiples initiatives : campagnes d’information, olympiades des métiers, et programmes de formation à l’étranger, notamment au Maroc et en chine.  Depuis 7 ans, le Ministère envoie chaque année 30 jeunes diplômés de la formation professionnelle titulaires du BAC PRO à poursuivre leur formation universitaire au Maroc.  Ces actions contribuent à briser les stéréotypes et à faire évoluer les mentalités sur la place et la valeur des métiers techniques. Le MENFOP œuvre également à renforcer les passerelles entre la formation professionnelle et l’enseignement supérieur, offrant ainsi de nouvelles perspectives d’évolution académique et professionnelle. À titre d’exemple, les élèves titulaires du baccalauréat professionnel en cuisine et restauration ont désormais la possibilité de poursuivre leurs études en Brevet de Technicien Supérieur (BTS), une ouverture qui illustre parfaitement la volonté du ministère de valoriser les parcours professionnels et de permettre à chaque apprenant d’aller plus loin dans la maîtrise de son métier.  Peu à peu, la filière professionnelle s’impose comme un choix d’avenir, moderne, dynamique et porteur d’opportunités. Une voie  qui attire désormais autant par sa promesse d’emploi que par la reconnaissance sociale qu’elle gagne jour après jour.

Des formations en alternance : un tremplin vers l’emploi des jeunes

Le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFOP) franchit une nouvelle étape dans sa politique de modernisation de la formation professionnelle en développant la formation en alternance et par apprentissage. Cette approche innovante vise à rapprocher davantage l’école de l’entreprise et à offrir aux jeunes des formations concrètes, directement connectées aux besoins du marché du travail.

Grâce à ce dispositif, les apprenants bénéficient d’un enseignement qui combine théorie et pratique. Une partie de leur formation s’effectue en entreprise, leur permettant d’acquérir des compétences réelles sur le terrain et de se familiariser avec les exigences du monde professionnel.

En seulement trois ans, plus de 600 jeunes ont déjà bénéficié de ces formations en alternance. Pour encourager leur engagement et faciliter leur insertion, le ministère les accompagne en leur versant une prime de motivation mensuelle pendant une année. Une mesure incitative qui illustre la volonté du MENFOP de valoriser le travail, de soutenir les jeunes dans leur parcours professionnel et de faire de la formation en alternance un véritable tremplin vers l’emploi.

Modernisation des infrastructures et renforcement des compétences

Un vaste programme de modernisation des établissements a été entrepris afin d’améliorer la qualité des formations et des conditions d’apprentissage. Des équipements modernes, des ateliers spécialisés et des espaces numériques ont été installés dans plusieurs centres, permettant aux apprenants de se former dans des conditions proches de la réalité professionnelle. En parallèle, un effort soutenu est engagé pour le renforcement des capacités des cadres et des formateurs. Des sessions de perfectionnement, des formations continues et des échanges d’expertise sont régulièrement organisés, afin de doter le personnel éducatif de compétences pédagogiques et techniques de haut niveau.

Assurance qualité : un tournant pour la formation professionnelle

Le Ministère met actuellement en place unsystème d’assurance qualitépour tousles segments du secteur ainsi que pour les formations professionnelles, afin de garantir leur pertinence et leur efficacité. Ce dispositif s’appuie sur plusieurs axes stratégiques : l’exploration des bonnes pratiques, l’élaboration d’un référentiel national de qualité de la formation professionnelle ainsi que la formation des cadres des établissements de formation aux principes de l’assurance qualité.

Le MENFOP prévoit également l’expérimentation de ce système dans des établissements-pilotes, avant sa généralisation à l’ensemble du pays. Cette initiative traduit la volonté du ministère de renforcer la crédibilité des diplômes, d’améliorer la performance des EFP et de mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi.

Partenariat public- privé : une dynamique qui progressevers une gouvernance partagée

Depuis la mise en œuvre de la Politique nationale de la formation professionnelle, le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFOP) œuvre activement au renforcement de la coopération entre les établissements de formation professionnelle (EFP) et le secteur privé. Longtemps resté limité, ce partenariat constitue aujourd’hui l’un des axes stratégiques du développement du système de formation.

Le MENFOP travaille à instaurer une collaboration plus étroite avec les entreprises afin qu’elles participent davantage à l’élaboration et à la validation des programmes, aux études prospectives sur les besoins en compétences, ainsi qu’à l’accueil des stagiaires. L’objectif est de mieux aligner les formations sur les exigences du marché du travail et de favoriser une insertion professionnelle plus rapide des jeunes diplômés. À travers ce renforcement du partenariat, le ministère vise à instaurer progressivement une véritable gouvernance partagée entre acteurs publics et privés, permettant une gestion concertée et plus efficace du système de formation professionnelle. Cette dynamique vise également à donner une place accrue à la formation continue, encore en phase de structuration. Le MENFOP ambitionne d’en faire un levier majeur de développement des compétences, en encourageant les employeurs et les salariés à s’y engager pleinement. Peu à peu, c’est une véritable culture du partenariat et de la formation tout au long de la vie, soutenue par l’objectif d’une gouvernance partagée, que le ministère cherche à ancrer dans le paysage national de la formation professionnelle.

Des formations de courtes durée pour booster l’emploi

Dans le cadre de ses efforts continus pour renforcer l’employabilité des jeunes Djiboutiens, le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFOP), avec l’appui de la Banque mondiale, s’apprête  à lancer un programme ambitieux de formation visant 7 200 jeunes à travers tout le pays. Ce vaste projet s’inscrit dans la droite ligne des orientations nationales en matière de développement du capital humain. Il cible prioritairement les secteurs économiques porteurs d’emploi, à savoir le transport et la logistique, le bâtiment et travaux publics (BTP), le tourisme et l’hôtellerie, les technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que les activités liées à l’agriculture.

 L’objectif est clair : offrir aux jeunes des compétences pratiques et immédiatement valorisables sur le marché du travail.

Au-delà du nombre de bénéficiaires, ce programme se distingue par son caractère inclusif. Il met un accent particulier sur l’accès des femmes, des personnes handicapées et des réfugiés aux formations qualifiantes. Une démarche qui traduit la volonté du ministère de faire de la formation professionnelle un levier d’équité et d’intégration sociale.

Les formations, de courte et moyenne durée, seront assurées dans les centres de formation professionnelle à travers le pays, en étroite collaboration avec le secteur privé. L’objectif est d’adapter les contenus aux besoins réels du marché et de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes dès la fin de leur apprentissage.

Cette initiative illustre la dynamique engagée par le MENFOP pour faire de la formation professionnelle un moteur du développement économique et social. En dotant les jeunes de compétences adaptées, il répond directement aux défis du chômage et de l’inadéquation entre formation et emploi.

À terme, ce projet devrait contribuer à réduire le chômage des jeunes, et à favoriser une croissance inclusive et durable. Avec ce partenariat entre le MENFOP et la Banque mondiale, Djibouti fait un pas décisif vers la construction d’une économie fondée sur les compétences, l’innovation et l’inclusion.

Perspectives : une dynamique de transformation durable

Le système de formation professionnelle entame une nouvelle phase de son développement, marquée par une volonté affirmée de renforcer la qualité, la pertinence et la gouvernance du dispositif national. Plusieurs chantiers structurants sont en cours de préparation pour consolider les acquis et accompagner l’évolution du marché du travail.

Au premier rang des priorités figure la mise en place de groupes sectoriels de travail. Ces instances composées d’acteurs des secteurs public et privé, aideront à réviser et à moderniser les programmes d’études, les formations et les guides d’évaluation existants. L’objectif est de garantir une meilleure adéquation entre les référentiels de formation et les besoins réels des entreprises.

Dans le même esprit de gouvernance partagée, la création prochaine de conseil de gouvernance de l’établissement marquera une avancée majeure. Ces comités, composés de membres du secteur privé et public, permettront une gestion plus participative et une orientation stratégique plus proche des réalités économiques.

Autre axe majeur : la mise en œuvre d’un système de validation des acquis de l’expérience (VAE). Ce dispositif offrira la possibilité aux travailleurs et aux jeunes ayant acquis des compétences sur le terrain d’obtenir une reconnaissance officielle de leurs savoir-faire. Une mesure qui contribuera à valoriser les parcours professionnels et à encourager l’apprentissage tout au long de la vie. Parallèlement, le ministère prévoit la construction de plusieurs centres sectoriels spécialisés, symboles forts de la diversification de l’offre de formation. Trois projets emblématiques sont déjà en gestation : un centre dédié aux métiers de la mer, pour accompagner le développement de la pêche, de la logistique portuaire et des activités maritimes ; un centre consacré aux métiers de la sécurité maritime, visant à professionnaliser davantage ce secteur en pleine expansion ;

Ces initiatives traduisent une vision claire : faire de la formation professionnelle un levier stratégique pour l’emploi, la compétitivité et le développement durable.

Mohamed Abdi Guedi, Directeur Général de la Formation Professionnelle