Cette situation internationale exceptionnelle m’incite à commencer mon intervention par la politique étrangère du Gouvernement. Celle ci est basée sur deux principes fondamentaux, maintes fois, mis en avant sur la scène internationale : celui de « la non ingérence positive dans les affaires internes d’un pays », et celui du dialogue permanent entre les Etats. Deux fondements qui ont pour but la recherche et le maintien de la paix.

Parmi ces conflits, celui qui se déroule en Palestine est le plus sanglant. Il est celui qui nous accable le plus. Il est celui pour lequel le Gouvernement déploie tous ses efforts auprès de la Communauté Internationale, pour que cessent les souffrances du peuple palestinien. Les interventions gouvernementales tendent également à permettre la création d’un Etat Palestinien libre, sans lequel aucune paix durable ne sera possible dans cette région.

Pour témoigner de notre totale solidarité avec la Population  Palestinienne  meurtrie, je vous demande à nouveau de respecter une minute de silence en mémoire de tous les morts et blessés de Palestine.

D’autres conflits plus proches, moins médiatiques sur le plan international, démontrent une fois de plus que ce sont les populations les plus faibles qui en souffrent le plus. Et pourtant ce n’est plus un secret pour personne depuis longtemps : la guerre ne fait qu’engendrer la misère, alors que la paix engendre la prospérité. C’est cette recherche inlassable de la paix que le Président de la République promeut auprès des instances internationales.

Avant même sa présidence de l’IGAD et encore plus depuis son accession à ce poste, le Chef de l’Etat démontre sans relâche et depuis longtemps son engagement constant pour la recherche de la Paix. Avec ténacité et persévérance, il veut renforcer les échanges entre tous les acteurs concernés qui le souhaitent, loin des interventions géopolitiques externes.

De la même manière qu’il l’a démontré dans le passé, pour la recherche de la Paix en Somalie, en facilitant la communication entre les différentes parties concernées, il souhaite toujours privilégier la conciliation entre tous ceux qui sont directement impliqués.

Pour atteindre l’objectif final de l’IGAD, c’est à dire la coopération régionale et l’intégration économique entre les Etats Membres, le Président de la République engage cet organisme pour résoudre la gestion des conflits internes et externes des pays qui la composent, par la promotion du dialogue.

Le travail n’est pas simple, mais inlassablement le Président remet « l’ouvrage sur le métier ». Les écueils sont souvent nombreux. Mais il ne ménage aucun effort pour faire aboutir le rétablissement de la paix au sein de tous les pays de l’Afrique de l’Est, depuis le nord de cette région jusqu’au sud, du Soudan jusqu’à la Somalie.

Cette politique Etrangère se reflète également dans la politique de Coopération. Celle ci est pareillement basée sur les discussions  constructives avec tous les Pays qui le souhaitent, pour atteindre un objectif commun, la prospérité des peuples. C’est ainsi que Djibouti est disposé à coopérer avec tous les Etats, qui feraient preuve de bonne volonté et de respect à l’égard de la République de Djibouti. Pour suivre l’évolution du monde moderne, la politique de coopération évolue elle aussi vers de nouveaux partenaires, qui le désirèrent. Le seul critère de sélection de cette coopération est l’intérêt du peuple Djiboutien. Ainsi tous les efforts gouvernementaux pour la paix et la coopération sont menés, sans parti pris et dans le respect mutuel, et pour le bien de tous les habitants de la région. Les liens d’amitiés qui sont alors tissés entre les différentes populations permettront de développer de façon durable les échanges économiques entre les peuples pour le bienfait de tous.

La Paix et la coopération procurèrent à nouveau plus de richesses, qui elles mêmes pourvaient moins de souffrances aux populations les plus démunies qui souffrent des plus de conflits. Le Gouvernement souhaite que les Pays de l’IGAD puissent retrouver ce cercle vertueux, afin que toute la région puisse développer son important potentiel économique et humain.

C’est à cet environnement de paix et de  coopération que Djibouti veut participer pour le bien de tous.

Le potentiel de Djibouti pour développer un hub financier régional est grand

Dans cette attente, le Gouvernement est décidé à renforcer encore plus la capacité de résilience du pays. Celui-ci sera ainsi moins sensible aux aléas commerciaux, sanitaires, inflationnistes ou autres, comme nous les avons rencontrés en provenance de l’étranger au cours des dernières années.

En effet nous constatons encore aujourd’hui, que les conflits, même éloignés, ont une incidence sur notre vie économique. Ainsi la guerre au moyen orient, qui nous touche fortement sur le plan sentimental,  a aussi une incidence directe quasi immédiate sur notre activité portuaire.

En quelques semaines, le trafic maritime dans la mer rouge a chuté, par rapport à ce qu’il était au début du mois d’octobre contre balancé par une forte augmentation du trafic de transbordement de l’ordre de 36,7% vers les autres ports de la region.  Cette baisse, concomitante à celle engendrée par les difficultés régionales, ont un impact très négatif sur le secteur moteur de l’économie nationale. L’activité des transports est en forte chute conjoncturelle, même si nous savons que la reprise reste proche. Cette réduction du trafic est mise à profit pour renforcer la compétitivité portuaire en accordant une attention particulière à l’entretien et la formation de personnels et des outils de transport et de transit.

Le Port a déjà réalisé des améliorations significatives en matière de gestion logistique. Ainsi, si en 2016 Djibouti était classé 134ème sur 160 dans le classement mondial de l’Indice de Performance Logistique, en 2023 il s’est classé à la 79ème place dans le monde.

De plus, selon l’indice de performance des Ports à conteneurs, il est reconnu en 2022 comme le premier port d’Afrique subsaharienne, le 3ème d’Afrique et le 26ème au niveau mondial, alors que deux ans auparavant il était au 61èmè rang mondial. Les espoirs restent donc grands, lorsque la reprise mondiale sera là. Mais cette baisse du trafic maritime a quand même un autre impact négatif indirect immédiat, c’est celui sur les prix des produits de premiers nécessites.

Aussi dès à présent, le Gouvernement à l’approche du mois béni du Ramadan, a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter les pénuries et les hausses injustifiées des prix.

Une attention particulière est portée avec les commerçants sur les prix des denrées de produits alimentaires et de première nécessité, pour éviter tout impact sur les populations les plus défavorisées.

Pour tous ces effets liés aux problèmes internationaux exogènes, le Gouvernement est donc fermement décidé à tout mettre en œuvre pour augmenter la résilience nationale.  Vous savez déjà, que d’autres moteurs économiques sont déjà en cours de développement dans ce but. Je fais référence aux secteurs des Télécommunications, de l’Energie, du Numérique ou des travaux publics et du bâtiment. Ils sont tous développés pour palier à des réductions d’activité du secteur des transports et à permettre une diversification de l’économie nationale. Je reviendrai sur tous ces sujets.

Je veux attirer votre attention sur le nouveau secteur de développement que le Gouvernement a retenu. Celui-ci deviendra un autre grand moteur de notre économie. Il s’agit du secteur financier et bancaire.

Le potentiel de Djibouti pour développer un hub financier régional est grand, nous le savons depuis longtemps : une monnaie stable, librement convertible et transférable, un réseau bancaire varié et ouvert sur le monde, une Banque Centrale vigilante pour garantir les dépôts des épargnants. Mais ce n’est pas suffisant dans le monde d’aujourd’hui pour se développer au niveau international et à la mesure des ambitions que nous avons, dans le domaine financier.

Le Gouvernement veut en effet que Djibouti soit non seulement un grand pôle de développement régional, commercial, numérique, de transit, de transformation,  et de télécommunications, mais aussi financier.

C’est avec cet objectif que le Gouvernement a demandé l’assistance du GAFI pour poursuivre notre action sur la lutte engagée contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme par nos institutions.

Vous avez pu noter l’importance que le Chef de l’Etat a accordée au renforcement de la capacité de notre réseau bancaire pour la lutte contre la criminalité et le terrorisme.

La qualité de la place financière Djiboutienne en dépend. L’avenir du hub financier de Djibouti en découlera.

Certes les procédures et les qualifications du personnel de notre réseau bancaire pour lutter contre le blanchiment d’argent et contre le terrorisme nécessiteront des efforts et des charges supplémentaires. Les experts du GAFI sont venus en faire une évaluation mutuelle avec les différents responsables. La mise en œuvre des recommandations sera effectuée par le Gouvernement.

Celui-ci assumera toutes les contraintes nécessaires à cet objectif, comme il l’a déjà fait et le fait tous les jours pour lutter contre le terrorisme et la piraterie en général.

Mesdames et Messieurs,

L’importance que le Gouvernement attache à la mise en œuvre de ce nouvel objectif de développement régional financier pour Djibouti, ne va freiner en rien tous les efforts qui ont été initiés dans les autres secteurs.  Ceux-ci seront poursuivis. Ainsi, le secteur de télécommunications continue à se développer fortement. La Fibre est à Djibouti vous le savez tous. Fibre en verre ou fibre en cuivre, elle se répand progressivement dans la capitale pour le bien des consommateurs. Le taux de pénétration de l’accès à internet sera augmenté aux profits des utilisateurs.  Ceux-ci ont vu déjà le prix de l’internet diminuer et sa qualité s’améliorer. La capacité des Data Center a été augmentée, toujours avec la perspective de création de nouveaux emplois.

La révolution technologique est aussi en marche. Le Centre de Leadership de l’Entreprenariat a lancé en son sein l’Académie Numérique de Djibouti. Une étape supplémentaire sur le chemin de la transformation numérique voulue par le Gouvernement. Djibouti reste ainsi engagé dans le développement des compétences numériques. Cette Académie permettra  en effet aux Djiboutiennes et Djiboutiens de se préparer aux emplois de demain.

Le niveau technologique très spécialisé de notre jeunesse progresse également dans d’autres domaines. De nombreux jeunes ingénieurs ont déjà été formés dans des secteurs de grande expertise comme, celui des études spatiales et satellitaires.

La suite du discours du PM dans notre prochaine édition