L’élection de Mahmoud Ali Youssouf à la présidence de la Commission de l’Union africaine, bien plus qu’une consécration personnelle, marque une victoire éclatante pour la République de Djibouti et un tournant décisif pour l’Afrique. Dans un scrutin âprement disputé, face à deux adversaires de poids kenyan et malgache, les chefs d’État et de gouvernement africains ont choisi l’expertise, l’expérience et la vision du chef de la diplomatie djiboutienne.
C’est la première fois qu’un djiboutien accède à une fonction de cette envergure sur la scène continentale. Modeste par sa taille mais fort de son influence, Djibouti démontre une fois de plus que sa diplomatie agile sait s’imposer dans les arènes internationales. Depuis plus de deux décennies, Mahmoud Ali Youssouf a incarné la constance et l’engagement de son pays pour la stabilité régionale, la coopération interafricaine et le multilatéralisme. Son élection vient récompenser une trajectoire exemplaire, tout en confirmant la crédibilité du leadership djiboutien.
Mais au-delà du symbole, une nouvelle page s’ouvre pour l’Union africaine. L’organisation, souvent critiquée pour son impuissance face aux crises de tous genres qui secouent le continent, a besoin d’un souffle nouveau. Les défis à relever sont de taille : renforcer l’intégration continentale, accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAf), consolider la paix et la sécurité, redéfinir le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale…
Le choix de Mahmoud Ali Youssouf est aussi celui d’une Afrique qui aspire à plus d’indépendance, à une voix plus forte sur la scène internationale. Djibouti, carrefour géopolitique au cœur des grandes mutations mondiales, a toujours su faire valoir son rôle de médiateur et d’acteur incontournable des dynamiques régionales. Cette victoire est donc une reconnaissance de cette capacité à fédérer et à bâtir des consensus.
Toutefois, l’heure n’est pas à l’euphorie, mais au travail. Le succès de ce mandat dépendra de la capacité du nouveau président de la Commission à mobiliser les États membres autour d’une vision commune, en surmontant les divisions qui entravent l’unité africaine. Avec son expérience et sa fine connaissance des enjeux du continent, Mahmoud Ali Youssouf a toutes les cartes en main pour porter cette ambition.
Pour Djibouti, cette élection est bien sûr une fierté, mais c’est aussi un défi. Une fierté, car elle témoigne du poids diplomatique de notre pays. Un défi, car il nous incombe désormais de prouver que cette victoire mènera aux transformations concrètes dont l’Afrique a tant besoin.
Enfin, cette élection est un signal fort : l’Afrique n’en peut plus d’attendre et veut prendre son destin en main.Letemps est venu pour l’Union africaine de se réinventer pour se projeter vers un avenir où elle ne sera plus un spectateur de la marche du monde, mais un acteur qui compte. Pour cela, l’Afrique a choisi l’homme qu’il faut. À lui maintenant de démontrer que ce choix était le bon.